o:id 11411 url https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/11411 o:resource_template Newspaper article o:resource_class bibo:Issue dcterms:title Al Maoulid Info #00 dcterms:publisher https://islam.zmo.de/s/westafrica/item-set/2223 dcterms:contributor https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/858 dcterms:date 2007-06-19 dcterms:identifier iwac-issue-0000203 dcterms:source https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/1284 dcterms:language https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/8355 dcterms:rights In Copyright - Rights-Holder(s) Unlocatable or Unidentifiable bibo:content “Nul n'aura la foi en Dieu, tant qu'il ne souhaite à son prochain ce qu'il souhaite à sa propre personne.” - Hadith #45 N°00 du 19 Juin 2007 Aï Allah, coupe la bande de jaloux! Mais œuvrera bien qui coupera le dernier! Hebl rirez cette fois, il est curieux le mot vous dit certainement quelque chose! C'est le nom de cette grande fête musulmane annuelle consacrée à la commémoration de la naissance du prophète Mouhamed (psl), mais, Al maoulid désigne aussi un magazine d’information paraissant régulièrement à l'occasion des fêtes du maoulid, depuis plus de huit ans, à raison d'un numéro par an. Comme quoi, le choix de ce nom pour votre nouveau journal s'inscrit tout simplement dans une logique de continuité. A l'évidence, manager deux journaux sous un même vocable serait plus commode que d'en avoir deux sous les bras! Cela dit, Al maoulid se veut surtout un journal islamique satirique d'information générale. C'est un journal de tolérance, de paix, mais aussi de formation et d'information. Nous Sommes convaincus que l'homme de foi est aussi doté d'un sens de l'humour, loin des clichés stressants, sévères voire mortifères que certains veulent trop souvent lui coller. À Al Maoulid, nous restons très attachés à la liberté et à l’objectivité de l'information, et nous combattrons sans réserve le fanatisme, le clanisme, la corruption et le terrorisme, ces maladies des temps modernes qui ne se justifient nulle part dans les textes de notre religion ni dans les contextes de nos traditions culturelles. Un peuple a beau être tolérant, on ne peut à priori le considérer comme à l'abri des intolérances qui secouent d'autres peuples, surtout lorsqu'ils ont une foi en commun. Le drame du musulman d'aujourd'hui est de vivre comme pris entre le marteau et l'enclume. D'un Côté, cette puissante propagande occidentale, parfois reprise malheureusement en échos par nos propres médias locaux, et qui, depuis le 11 septembre 2001, continue de véhiculer, sans discernement, une image raccourcie du musulman, celle d'un vulgaire poseur de bombes ou d'un militant potentiel d'Al-Qaïda, qui serait prêt à tout moment à prendre les maquis. Et, de l'autre, la propagande islamiste, tout aussi agressive et féroce, et qui, plus est, excelle dans l'art de triturer les textes dans le but de gagner à sa cause les cœurs des musulmans non avertis. Face à cette situation dramatique, la méconnaissance des réalités de sa propre religion fait du musulman lambda une victime toute désignée. Aux uns de savoir que l'islam ne peut se résumer à un groupuscule, et aux autres d'admettre que si cette religion est bien une loi unique, elle est aussi une infinité de cultures et de lectures qui diffèrent les unes des autres. Il en est ainsi depuis la révélation. Il faudra alors... Placer, au centre de ces enjeux, la question du contrôle de l'information, la bonne information. Celle-ci, pour être juste et crédible, devrait être impartiale et respectueuse des autres opinions, quelles qu'elles soient. C'est comme cela qu'elle aidera le musulman à frayer son chemin et à construire sainement sa foi et sa citoyenneté. Telle est la conviction de votre journal Al maoulid. "Le musulman, c'est celui dont personne n'aura à souffrir ni de sa langue ni de sa main." Hadith Un homme, une voie Affaires Religieuses et Action Humanitaires: poste stratégique ? Un amour partagé L'eau de l’ablution: Il y a eau propre et eau propre. L'islam distingue les eaux de purification en deux types: L'eau propre aux lavages rituels (Mâ' tahour), et celle propre seulement aux autres usages de la vie courante (Mâ' tâhir). C'est comme qui dirait, l'eau pure et l’eau consommable tout court... Le Mâ' tahour, qui serait propre aux lavages rituels (ablutions ou...) Lavage contre les souillures masculines ou féminines, est toute eau ayant gardé inchangés ses trois caractéristiques suivantes : la couleur, le goût et l'odorat. C'est le cas de l'eau de roche ou de pluie par exemple. Le musulman peut utiliser ce type d’eau pour le lavage de ses habits, de ses souillures ou de son lieu de prières. Quant au Mâ téhir, c'est une eau propre seulement à la consommation et aux différents usages de la vie, à part ceux des ablutions ou des lavages rituels. C'est le cas des liquides colorés, gluants, sucrés, salés, visqueux, parfumés, puants, etc. Cette catégorie d'eau, même si elle est utilisable à d'autres fins, reste toutefois impropre aux ablutions et aux lavages rituels. Société Dépravation des mœurs : À qui profite la dépravation des mœurs ? Aux pas de la démocratie nigérienne, ahin caha, notre petite démocratie continue son petit bonhomme de chemin au milieu des périls et des écueils de toutes sortes qui l'ont émaillé durant sa courte histoire. Au nombre de ceux-ci, citons la pauvreté endémique qui continue ses terribles ravages dans nos villes et campagnes, les famines chroniques, l'ignorance et l'analphabétisme, la rébellion cyclique du Nord, les détournements spectaculaires des deniers publics, et même les assassinats de quelques responsables politiques, bref, pour tout dire, le sous-développement et la malgouvernance dans leurs formes les plus caricaturales. Et pourtant, c'était au terme d'une conférence nationale houleuse et incertaine que le Niger avait entrepris, malgré tout, de se mettre sur les rails de la démocratie. Confronté à une classe politique turbulente et surtout corrompue et incompétente, à chacun de ses pas sur ce chemin escarpé de la démocratie, l'on craignait le pire pour ce pays si fragile comme dirait l'autre. N'empêche, en réussissant, après tant de péripéties, à organiser des élections somme toutes crédibles, et à mener presque de bout en Après deux législatures sans le moindre bruit de botte, le Niger commençait sérieusement à redresser la tête parmi les nations démocratiques d'Afrique. Aujourd'hui encore, avec l'épisode de l'assemblée nationale, une assemblée à 70% analphabètes, qui venait de destituer un premier ministre que tous croyaient indéboulonnable, c'est encore une surprise de taille que ce périlleux laboratoire démocratique qu'est le Niger venait d'offrir au monde, au grand dam du Sénégal et des autres pays voisins. N'oublions pas que c'est aussi le Niger qui avait, pour la première fois en Afrique noire, créé la surprise en 2005. À vol d'oiseau Bonferey TV: PEUT MIEUX FAIRE! La jeunesse est l'avenir d'un pays, dit-on. Au Niger, il n'est pas si sûr que cette notion soit comprise à sa juste valeur! Sinon, comment comprendre que le pouvoir public puisse regarder certaines ONG et autres faiseurs de développement s'en prendre à nos valeurs culturelles au prétexte de lutter contre la pandémie du sida ou contre ceci ou cela? Il est inadmissible que des gens qui sont souvent étrangers à nos traditions et à notre religion se permettent de nous dicter la conduite à suivre allant jusqu'à distribuer des préservatifs aux jeunes adolescents dans nos rues. Le comble est que dans cette campagne, c'est le fleuron de nos artistes féminins qui se trouve instrumentalisé pour accomplir une si sale besogne. Nous disons oui à la lutte contre le sida, oui à l'utilisation des préservatifs s'il le faut, mais non à la dépravation des mœurs entretenue pour assouvir des desseins inavoués! Lentement et sûrement à travers une société civile qui mit aux pas le pouvoir récalcitrant de Hama Amadou au sujet de la cherté du coût de la vie. C'est aussi cette même “assemblée des commerçants” qui avait dit un non catégorique à la scandaleuse convention du nom de CEDEF que le défunt gouvernement avait voulu faire passer frauduleusement! Comme quoi le Niger a véritablement fait des pas de géant en matière de démocratisation, car presque toutes les institutions de la République sont aujourd'hui mises en place. Et le pays a glané des médailles de démocratie. Mais la question demeure toutefois de savoir si ce Niger a vraiment réussi à acclimater pour de bon cette tumultueuse démocratie, car dans ce pays on confond encore vitesse et précipitation. À quoi pourrait nous servir la démocratie toute seule tant qu'elle continue d'être accompagnée d'un indice de développement qui laisse vraiment à désirer? Il convient de faire très attention dans un pays où les leaders ont pris de fâcheuses habitudes: celles du partage, du détournement et celles de l'affrontement permanent, où toute rencontre à fin politique tourne vite à une conférence nationale bis. Alors il y a lieu de faire attention, et très attention, car tout se passe comme si cette conférence nationale des forces vives avait laissé chez certains un goût d'inachevé. Il serait prématuré de crier trop tôt victoire, car la seule bataille qui vaille d'être remportée c'est celle de la bonne gouvernance et du Développement, c'est aussi les seules par lesquelles notre peuple serait en mesure de pouvoir jauger la bonne marche de notre démocratie. À bon entendeur salut! BC & SSSR Les téléspectateurs nigériens sont parmi les plus gâtés de la sous-région. En effet, avec désormais une réelle possibilité de zapper sur six chaînes locales, ils n'ont que l'embarras du choix. Parmi ces nouvelles chaînes non cryptées qui ont le vent en poupe, on constate la dernière née, Bonferey TV, une chaîne privée de sensibilité islamique. Quoi de plus normal, dans un pays à 95% musulman, que de penser à doter les croyants et les croyantes d'une chaîne allant dans le sens de leur sensibilité et de leur foi! C'est en cela que le promoteur, le richissime homme d'affaires, Sirignéré, est à saluer. Seulement voilà, si l'idée est tout à fait louable, le pari est toutefois difficile à réussir, car depuis son ouverture, cette chaîne, contrairement aux autres, donne l'impression de connaître des réelles difficultés à démarrer: Trop de cafouillages au niveau de l'image, du son des programmes etc. Et, plus grave, certaines émissions semblent être là juste pour boucher les trous. Il y a aussi ces scènes érotiques qui passent furtivement au travers d'un film, malgré la fébrilité d'un censeur en herbe. Cette chaîne a même diffusé “par erreur” un documentaire en français traçant l'histoire du prophète, où celui-ci était traité de dictateur et de je ne sais quels autres noms! (Wal iyazou billah!) Il y a aussi toutes ces conférences animées par des maghrébins vivant en Europe où seul l'orateur nous est montré par la caméra pendant des heures tout au long des séances, sans jamais montrer le moindre visage de l'assistance ou le moindre recoin de la salle. Comme si on cachait quelque chose! Il faut noter que ce sont des conférences qui s'adressent en priorité à des jeunes beurs ou leurs parents ouvriers restés trop longtemps déconnectés de leurs pays d'origine. En quoi donc ce qui leur est destiné intéresse-t-il nos préoccupations d'ici? Enfin on ne s'explique pas non plus cette préférence ridicule de Bonferey TV pour la seule musique arabe sur les autres, même quand celles-ci n'ont rien de dérangeant. En effet, cette chaîne n'a jusqu'à présent jamais diffusé un seul morceau de la musique nigérienne ou même africaine, qu'elles soient modernes ou traditionnelles. Il y a pourtant des artistes africains qui sont islamiquement acceptables (Boureima Disco, Harouna Ishola, Bachirou Moussa etc.) qui passent beaucoup d'ailleurs sur les autres chaînes. Malgré tout, Bonferey mérite nos encouragements surtout si elle pense à s'ouvrir à tous les musulmans et à tous les Nigériens sans distinction de race ou de religion. En attendant, Bonferey peut mieux faire! Al maoulid Al maoulid N° 00 DU 19 Juin 2007 d'information et de réflexion N°00 - 2007 Bp: 12065 Niamey Niger Tel: 96 59 00 62 E-mail: lemusulman2006@yahoo.fr Directeur de publication: Elh Burham Cheikh Comité de rédaction: Moumouni Djibo Dr. Zakarya Med Rubany Mamadou Taybou Issa Dr. Abdoul Lawi Cheikh Elh Bahia Cheikh Directeur commercial: Boubé Kountché Impression INN 2000 exemplaires Maoulid 2007 UN AMOUR PARTAGÉ Le maoulid est amour, le maoulid est pardon disait le Khalife de Kiota, Cheikh Moussa Aboubacar, dans son discours de clôture du maoulid 2007. “Je demande solennellement à chacun de pardonner séance tenante, ses fautes à son prochain à la faveur de cette journée” avait-il lancé à l'adresse des dizaines de milliers de fidèles de toutes les nationalités présentes. Au même moment, à un millier de km de là, à Agadez, le monde entier célébrait, dans la communion des cœurs et des esprits, le maoulid mondial, sous la direction du guide libyen Mouammar el Kadhafi. C'était une autre expression d'amour en grandeur nature. En effet, c'était une rencontre de toute la Ummah islamique qui, en se donnant rendez-vous chez nous comme un seul homme, voulait témoigner à notre peuple un amour dans le sillage de l'amour pour le prophète. Le prophète Mouhamed (psl), est la personnification même de L'amour divin, en ce sens qu'il est l'élu et l'aimé d'Allah. Si Abraham est l'ami d'Allah (Khalilloullah), Moïse, son interlocuteur (kalimoullah) et Jésus, son verbe (Kalimatoullah), alors Mouhamed, lui, est l'élu, l'aimé (Al Habib). Un sage soufi s'était demandé en quoi consistait la différence entre un ami (Khalil) et un aimé (Habib), il répondit à sa propre question par une parabole en disant : “A un ami, on satisfait toute demande exprimée par lui, là où un aimé n'a nullement besoin d'en exprimer une pour se voir satisfaire !" Tel est le rapport entre notre prophète et Allah, et surtout tel est son privilège énorme par rapport aux autres prophètes. Le maoulid célèbre donc non seulement la personnalité de ce prophète sublime, mais célèbre aussi ses nobles qualités dont notre humanité a aujourd'hui grandement besoin. On trouve au premier rang de ces qualités, l'amour et la miséricorde. “Il est certes d'un caractère élevé” lui dit Allah dans le saint Coran, une façon de souligner aux yeux du monde l'exception. de son rang auprès de Lui. Et quoi de plus normal que sa Ummah puisse se réunir tous les ans pour son amour et pour partager cet amour? Prophète de paix et d'amour, son anniversaire est le meilleur forum, et le meilleur symbole de paix et d'amour, qui puisse exister. Le maoulid est ainsi une aubaine pour cette humanité convulsive qui semble aujourd'hui plus que jamais avoir perdu ses repères. Et jamais le besoin d'un symbole fort de paix, d'amour et de pardon n'était aussi pressant pour les musulmans et pour le monde qu'en ce début du 21e siècle où l'humanité en est venue à expérimenter toutes les formes de cruauté et de barbarie, et où ces mêmes atrocités, dignes des périodes anté-islamiques, sont même perpétrées, parfois soi-disant au nom de l'islam... Cette humanité perdue ne peut retrouver son chemin nulle part ailleurs que dans le message du prophète Mouhamed (psl) qui était un message foncièrement d'amour. “Nous l'avons envoyé au monde en tant qu'une miséricorde” dit le Saint Coran. C'est donc en Connaissance de cause que les soufis accordent une attention toute particulière à l'amour pour le prophète, et à l'amour en général. La place de l'amour dans la dévotion est capitale, en raison du célèbre hadith Qodsy qui en donne toute la quintessence. (Rappelons qu'un hadith Qodsy est une parole d'Allah transmise au prophète et qui ne relève pas du Coran et dont l'islam reconnaît l'authenticité). Ce hadith garantit tout simplement l'amour d'Allah à ceux d'entre les croyants qui s'aiment en Dieu. Ce hadith Qodsy disait en substance: "Je me fais une obligation d'accorder mon amour à ceux de mes serviteurs qui s'aiment entre eux à mon nom." Et sachez surtout que rien n'est une obligation sur Lui, Allah, même si là-dessus, Il s'en fait volontiers une obligation. Le maoulid est ainsi un moment idéal pour non seulement espérer atteindre cet amour divin, mais aussi pour pouvoir partager cet amour entre croyants. Et parmi les avantages de la nuit du maoulid, les soufis citent très souvent les vertus attachées à cette veillée exceptionnelle sanctionnée par une prière matinale accomplie en assemblée. Vu sous cet angle, le maoulid constitue une sacrée aubaine que nul autre événement ne saurait remplacer en islam. Les opinions extrémistes voient dans la célébration du maoulid une innovation (Bid'a), c'est-à-dire un rajout condamnable fait à la religion. Une telle assertion laisse comprendre le maoulid comme étant un acte de dévotion et non comme un acte culturel ayant une dimension religieuse. Or le mot Bid’a dont on abuse tant, est une notion très complexe. On en distingue au moins deux types : le (Bida'a al Aadaate) innovation culturelle et le (Bida'a al Ibaadaate) innovation religieuse. Pour ce qui est du premier type, l'innovation culturelle, l'islam ne s'est affirmé ni pour ni contre, à la seule condition qu'il n'enfreigne les règles morales établies. Pour le second type, l'innovation religieuse, il fait l’objet d'une catégorisation par les exégètes musulmans : les bonnes innovations (Bid'atu Hassana) et les mauvaises innovations (Bid'atul sayyi'a). La première catégorie, la bonne innovation, c'est tout acte ne remettant pas en cause les lois fondamentales de l'islam, même s'il ne remonte pas nécessairement au prophète et à ses compagnons, et qui est posé par la postérité, par nécessité et avec sincérité, dans la seule intention de renforcer l'islam et les musulmans. La seconde catégorie, la mauvaise innovation, c'est tout rajout ou diminution faits dans les prescriptions établies telles que les cinq piliers de l'islam ou dans les règles régissant le fonctionnement interne de chaque pilier, avec l'intention manifeste de corriger, de réformer, d'innover, etc. Le grand exégète musulman, Shattibi disait : « L'innovation, c'est toute voie tracée en religion, et qui est sans racines dans les règles établies, avec l'intention d'en faire une adoration de Dieu ». Or le maoulid n'est pas un acte d'adoration de Dieu, au sens strict du terme, à part le Fait que, quiconque adore le prophète, adore Allah. Aussi le maoulid ne peut être considéré alors ni comme une diminution ni comme un rajout faits à la religion. Le maoulid, faut-il le rappeler, n'est qu'une commémoration. C'est pour cela que ses adversaires n'ont pu apporter jusque-là le moindre argument crédible pour étayer leur assertion. Le maoulid N° 00 DU 19 Juin 2007 Un maoulid béni par le ciel. Notre pays avait, après le Mali, organisé la deuxième édition du maoulid mondial à Agadez. Et de l'avis de tous, c'était une belle réussite, un succès éclatant. On avait pourtant parlé très peu de l'événement même si les retombées économiques et politiques engrangées par notre pays à l'issue de cette importante fête étaient énormes. Le succès, en tout cas, était indéniable quand on sait que des pays comme le Sénégal, le Nigeria ou même le Soudan étaient sur la liste d'attente, et s'attendaient à passer en premier avant notre pays. Quel autre pays ne rêve pas de réunir tant de chefs d'État et de... gouvernement ainsi que tant de médias et de sommités religieuses sur son sol? Ce succès, notre pays le doit non pas à sa proximité géographique avec la Grande Jamahiriyya mais plutôt à l'ancrage de la foi islamique et de l'amour pour le prophète au sein de la population nigérienne. Le Niger est en effet, l'un des rares pays d'Afrique où le maoulid est célébré depuis plus de cinquante ans sans interruption. C'est l'un des rares pays où la population n'avait jamais eu de complexe à fêter son prophète tous les ans. Comme quoi, le choix du Niger pour abriter la deuxième édition du maoulid mondial était non seulement un choix judicieux, mais aussi c'était une forme de reconnaissance de la Ummah islamique envers ce pays et son peuple. Le maoulid, voyez-vous, n'est apprécié et fêté que par les courants modérés de notre religion. Il en a toujours été ainsi. Ce qui en fait de facto un symbole de tolérance et de paix surtout par le temps qui court. En l'accueillant, le Niger a affiché son engagement en faveur d'un islam de tolérance et amour, celui-là même qui était prôné par notre prophète bien aimé. Il serait donc erroné de vouloir circonscrire les retombées du maoulid d'Agadez aux seuls gains politiques, financiers ou diplomatiques, ces retombées avaient aussi et surtout des dimensions spirituelles et symboliques. Le maoulid d'Agadez, en réalité, n'avait pas eu que la bénédiction du guide de la Jamahiriyya arabe libyenne et des autorités nigériennes, mais il avait eu aussi celle de la Ummah islamique qui était présente en quatre-vingt-seize nationalités et surtout celle du ciel qui fit tomber ce jour-là une forte pluie juste à la clôture de la cérémonie. Quand on sait le temps qu'il faisait ce jour-là sur le reste du Niger, voire sur le Sahel, et que la ville d'Agadez était le dernier endroit où l'on espérait la première pluie de l'année, alors, en bon musulman, comment ne pas y voir le signe d'une bénédiction divine en faveur de ce grand rassemblement mondial? Ceci est d'autant plus normal que le prophète Mouhamed disait "Ma communauté ne saurait se réunir autour d'un objectif erroné". Au-delà donc des symboles, espérons qu'entre autres résultats, Agadez va sonner définitivement le glas des sempiternelles disputes autour de la légitimité du maoulid et que les autorités nigériennes vont capitaliser ce succès pour faire régner définitivement la paix de culte dans toutes les confessions de notre pays. Espérons surtout que cette institution qu'est le maoulid est partie pour devenir à jamais la plus grande occasion pour la promotion de la paix, de la tolérance et de l'amour. Et c'est le rôle des autorités nigériennes de veiller à ce qu'il en soit toujours ainsi et pour que la formidable mobilisation officielle constatée autour du maoulid à Agadez ne soit plus un simple feu de paille, mais plutôt un engagement ferme pris devant Dieu et devant la nation. Elh. Barham Cheikh Politique Le Niger, une démocratie exemplaire! Au fond du ciel africain, la carte des constellations apparues depuis les débuts des vagues de la démocratisation, n'est pas près de se fixer. Des étoiles se lèvent, se détachent, puis pâlissent et parfois même s'éclipsent. C'est la marque d’un système stellaire encore instable. Chaque année, un certain nombre de pays africains se font remarquer comme des étoiles montantes par le rôle de « bon élève » qu'ils jouent sur le continent, dans le domaine de la démocratie ou à travers leurs performances en matière de développement. C'est ainsi que cette année, dans la constellation astrale de l'Afrique, brille d'un éclat tout particulier une nouvelle étoile appelée Niger. En effet, tout était parti d’une séance du parlement au cours de laquelle une motion de censure a été déposée le 28 mai 2007 par l'opposition parlementaire contre le gouvernement en place. Chose tout à fait normale dans une démocratie normale. Mais bien qu'une telle démarche soit autorisée par la constitution nigérienne, elle fut quand même l'effet d'un séisme dans le pays. À en juger par l'intérêt tout particulier que les 12 millions de Nigériens avaient accordé aux débats houleux et contradictoires qui s'étaient déroulés à l’hémicycle du parlement lors du vote de cette motion de censure d'aucuns réalisaient la chute du gouvernement Hama. Sans aucun doute, le ralliement inattendu d'une partie des parlementaires de la majorité présidentielle aux 14 députés de l'opposition signataires de la motion de censure, a été assurément l’une des surprises majeures de cette énième motion de censure déposée contre le gouvernement Hama. Par 62 voix sur 113 en faveur de la motion de censure, les honorables députés se sont exprimés démocratiquement contre un gouvernement à qui était reproché une malversation financière dans l'affaire dite MEBA. Adoptée finalement le 31 mai, après moult tergiversations, la motion de censure a obligé le gouvernement de Hama Amadou à présenter sa démission au président de la République SEM Mamadou Tandja, lequel a fini par nommer le 3 juin 2007 un nouveau premier ministre en la personne de Seini Oumarou sur proposition de la majorité présidentielle. majorité présidentielle. Ce dénouement heureux de la crise, même s’il est diversement apprécié, est pour le Niger une belle avancée en matière démocratique, car à l’issue de cette mini-crise, les prévisions les plus pessimistes formulées par certains observateurs sur l'avenir de ce pays furent tout simplement déjouées, et le régime du président Mamadou Tanja a tenu bon. C'est la démocratie nigérienne qui vient ainsi de gagner en crédibilité sur la scène africaine et internationale. Pour une fois que dans un domaine le Niger est cité dans le peloton de tête, c'est les autres Africains qui semblent jubiler à la place de notre peuple! Car celui-ci n’en est même pas au courant! C’est dire qu'on peut être le meilleur élève de la classe tout en continuant de traîner des tares ou des haillons qui font de vous finalement la risée de tout le monde, donc toujours le dernier de la classe. Tel est malheureusement le sort du Niger. C'est dire que la démocratie n'est qu'un concept qui ne peut remplacer ni le mil ni le sorgho, elle ne peut même pas remplacer l'air que nous partageons avec les animaux domestiques, encore moins l'eau que nous utilisons pour arroser nos plantes de contre-saison. Et c'est une réalité que nos hommes politiques doivent admettre : la démocratie n'est pas une fin en soi. Cela dit, si à l'issue de cette motion de censure nos politiciens avaient su pour une fois faire preuve d'une certaine sagesse, tout dans leurs comportements n'a pas été sans reproche. Certains propos incendiaires, enfantins et va-t-en-guerre entendus ça et là, ou certains gestes constatés chez certains élus, sont, même dans une démocratie apaisée, de nature à discréditer les représentants du peuple qu'ils sont. Alors plus jamais ça ! Aujourd'hui, après le départ de Hama Amadou et de son gouvernement, il est maintenant du devoir de la classe politique d’œuvrer à faire régner la sérénité dans ce pays car le nouveau gouvernement en aura besoin pour essayer de redresser la situation politique et socioéconomique qui allait déjà à vau-l'eau. Il en aura besoin surtout pour ramener la paix dans le nord du pays et pour colmater les brèches d'un hivernage qui semble déjà en voie de compromission. Moumouni Djibo Hama avait, dans la jungle politique nigérienne, Hama Amadou est connu pour avoir été un renard politique, ses adversaires parlent plutôt d'un prédateur dangereux qui ne recule devant aucune proie. Dans l'arène politique, il est en tout cas étiqueté comme un bagarreur, un arrogant et surtout comme un homme doué d'intelligence. À tous les coups, Hama Amadou semblait tirer son épingle du jeu. Dans le Niger démocratique, il aura été le seul homme politique à aligner sept années à la primature, donc à accumuler une expérience sans précédent en matière de gestion de l'État. Durant son règne, il avait su surmonter avec tact tous les coups fourrés et tous les soubresauts politiques et politiciens. Tel un magicien, il avait surfé sur toutes les vagues qui surmontent les eaux boueuses de la politique nigérienne. L'homme n'a jamais été le chouchou de la presse, mais plutôt son choux gras. Hama était considéré à tort ou à raison par une certaine presse comme un prédateur des libertés d'opinion pour avoir eu à son actif plusieurs procès contre journalistes assortis de plusieurs emprisonnements dont le dernier en date était celui de Mamane Abou et Oumarou Lalo Keita du journal Le Républicain. Et pourtant, aussi paradoxal que cela puisse paraître, Hama occupait toujours la une des journaux soit en bien soit en mal. Son portrait à la une était devenu indispensable pour la survie des journaux de la place. Et c'est aussi sous son règne que pour la première fois les fonds d'aide à la presse ont été débloqués. Au finish, pour le simple citoyen, Hama paraissait avoir pris racine à la primature de manière si définitive qu'on ne voyait plus à l'horizon qui ou quoi pourrait l'y déloger de sitôt. Après quatre motions de censure essuyées sans le moindre effet, ses adversaires qui ne purent que constater leur impuissance, finirent par s'en remettre à Dieu en attendant que l'usure du pouvoir fasse le reste. Hama savait pourtant sa situation très fragile, car en politique on a beau être un fin manœuvrier, ça ne pardonne pas de vouloir traîner indéfiniment des casseroles. Hama en était conscient mais désespérément impuissant devant ces “affaires” qui ne cessent de s'accumuler. À environ un an des élections municipales, il devait s'attendre logiquement d'un moment à l'autre que la facture au demeurant très salée, lui soit présentée. C'est ainsi que lorsqu'arriva la vague géante, elle fut imparable, elle avait déjà pris la taille d'un tsunami, et Hama qui ne devait pas être surpris, ne put que se laisser emporter les yeux ouverts, et ses gesticulations de dernière minute ne furent que de pure forme. N'empêche, après la chute spectaculaire de son gouvernement, en fin politicien, c'est Hama qui créa à chaud la surprise en adressant à ses tombeurs des félicitations de gentleman. Lui que d'aucuns voyaient déjà jouer le fauve blessé, le mauvais démocrate, pour “châtier Ceux qui ont osé lui réserver un sort pareil, Al maoulid N° 00 DU 19 Juin 2007 & RS Re il le choix? compris par la politique du pire, le voilà qui préféra montrer une autre face: celle de l'homme politique responsable, élégant, celle surtout du bon démocrate. Il déclarera un peu plus tard s'en tenir à une lecture positive de ce séisme qui le balaya lui et son gouvernement. Pour lui, c'était tout simplement une avancée pour la démocratie nigérienne, disait-il. Confronté qu'il était à l'exercice quotidien du pouvoir depuis sept ans, Hama ne pouvait, contrairement à ce qu’attendaient certains eurrerois, LA PRESSE ÉTAIT LA PRESSE, ET HAMA SON CHOUX GRAS. Maintenant, HAMA EST HAMA ET LA PRESSE UNE FEUILLE DE CHOUX. Profanes, s'engager dans la voie du pire, tel un vulgaire débutant, car il savait que ce qu'il vivait était le moindre mal qui puisse lui arriver dans des pareilles circonstances. Voilà pourquoi il s'était laissé emporter par la vague en regardant la réalité en face! Paradoxalement, dans le camp Adverse, l'euphorie de la chute de Hama ne fut que de courte durée, d'autant plus que l'ex-premier ministre avait réussi, au grand dam de ses tombeurs, à se faire remplacer à la primature par son acolyte, M. Seini Oumarou, un ami d'enfance, qui est aujourd'hui encore son meilleur ami. Faut-il voir dans le geste de Hama visant à saluer le génie de l'opposition (à le faire tomber s'entend), une simple manœuvre de diversion? Beau joueur, l'opposition quant à elle, comme pour l'aider à atténuer la fureur de sa chute, allait jusqu'à saluer la nomination de M. Seini Oumarou, un homme qu'elle accusait pourtant d'être impliqué dans l'affaire MEBA et qui, vraisemblablement, n'aura aucun intérêt à changer l'attelage de Hama au cabinet de la primature ni à modifier la gestion instaurée par celui-ci. Hama Amadou est-il aujourd'hui, pour autant, un homme malheureux? "Ce n'est qu'un gouvernement qui est tombé" disait-il comme pour se consoler. Quoi qu'il en soit, il est encore le président d'un parti encore au pouvoir et Il avait réussi à placer son meilleur ami à la primature, voilà qui ne manque pas de lui assurer toute la sérénité dont il aura besoin pour réfléchir tranquillement à son avenir politique. Reviendra-t-il au devant de la scène politique? Seul l'avenir nous le dira. Barham Cheikh CHEIKH SIDI AHMED TIDJANI: Un homme, une voie. Le rôle du tidjanisme, en Afrique, dans l'expansion de l'islam en général et l'islam tolérant en particulier, est indéniable. Aujourd'hui l'une des plus dynamiques et les plus rayonnantes sur le continent noir. C'est parce que cette Voie soufie est non seulement africaine mais elle tire aussi son origine des sources Mohamediennes profondes, celles du Quran et de la Sounna. Aussi parce que son fondateur Sidi Ahmed Tidjani est un digne héritier du prophète. Il était Seïdina Cheikh Ahmed Ibn Mouhammed Ibn Moctar Tidjani. Il vint au monde en 1737/38 (1150 de l'hégire) dans une petite ville du désert algérien du nom de Aïn Madi. Il fut le fils du très pieux et savant Sidi Mouhamed Ibn El Mokhtar Tidjani et de la pure et honorable Aïcha. Ses parents furent eux-mêmes d'une ascendance comptant de nombreux savants et saints accomplis. C'est dans cet environnement de foi, de sciences, et de sainteté que naquit et grandit Seidina Cheikh Ahmed Ibn Mouhammed Ibn Mokhtar Tidjani. Sa famille était très attachée au Coran et à la sounna, son père appelait et exhortait les gens au bien incitant les uns à l'application de la sounna, combattant toute innovation sans craindre pour Allah, le tort de DE il fut aimé et respecté. Cheikh Ahmed Tidjani était d'une ascendance Chérifienne, c'est-à-dire que sa généalogie remontait jusqu'au prophète par Seidina Ali et Fatima via leur fils Hassan. À l'âge de sept ans, il mémorisa le saint Coran en entier entre les mains de l'illustre et prestigieux maître Mouhamed-Ibn Hamou Tidjani (1162 H). Il apprit ensuite le droit musulman (le fiqh) selon l'école mâlikite et étudia les différents traités et jurisprudences auprès du connaissant d'Allah le savant Sidi Mabrouk Ibn Bou'afia Madaoui Tidjani. Encore très jeune, Seidina Ahmed Tidjani se fit remarquer pour son intelligence et sa piété, ainsi que ses vertus et sa modestie. Il était assidu dans ses études et possédait une volonté surprenante. Tout ce qu'il commençait, il le finissait et tout ce qu'il entamait, il le complétait. Dès cette époque, Cheikh Ahmed Tidjani avait des visions répétées au cours desquelles il voyait le prophète Mouhamed. Celui-ci un jour lui dit : « Continue, car tu es dans la vérité ». Un autre jour, il revit le prophète dans son sommeil. Celui-ci était en pleine prière et quand Seidina Ahmed Tidjani voulut le rejoindre dans sa prière, il ne le rejoignit que dans la deuxième raka'at. Il comprit à travers ce rêve qu'il n'atteindrait son souhait que dans la deuxième partie de sa vie, ce qui était représenté par la deuxième raka'a. Sa quête de connaissance. En 1757/58 (1171H), âgé de 21 ans, il quitta Aïn Madi, poussé par sa soif ardente de connaître, pour Fès, alors célèbre cité de la science avec notamment sa fameuse Université-Mosquée Quarawiyyiine. Cette ville était aussi le lieu de rencontre de grands maîtres et saints qu'Ahmed Tidjani entreprit de visiter, afin de profiter de leurs enseignements spirituels et de leurs bénédictions « Baraka ». Chaque jour, sa science augmentait, recueillie auprès des docteurs de l'Université, il obtint ainsi tous les diplômes qui confèrent le droit d'enseigner toutes les sciences connues des musulmans de cette époque. Un jour, il rencontra un Cheikh faisant partie des gens dotés du dévoilement (Kashf) et qui l'incita à retourner dans sa ville natale, ce qu'il fit. Sur la route, il s'arrêta à diverses Zawiya et rencontra de nombreux hommes de Dieu. Après Ain Madi, il se rendit à Abiod Sidi Cheikh où il demeura 5 ans auprès de Sidi Cheikh Ibn Eddine avant d'aller à Tlemcen où il professa plusieurs années. Il avait 31 ans, c'était en 1767/68 (1181 H). Il y fut aimé et respecté par les savants pour sa science et sa grande sagesse. Interrogé souvent sur l'origine de son érudition, il répondait qu'il tenait ce qu'il savait de toutes les personnes qu'il avait rencontrées. Cheikh Tidjani s'était affilié à pas moins de six voies soufies avant de fonder la sienne. Il contracta ainsi la voie du Pôle Maulana Taïeb Ibn Mohamed, puis celle d'Abdel Qadir al Djilani qu'il prit à Fès, puis la tariqa Nassiriya qu'il prit auprès de Sidi Mohamed Ibn Abdallah entre autres. Après des multiples efforts, il sentit le besoin d'accomplir son pèlerinage à la Mecque, ce fut en 1772/73 (1186) alors âgé de 36 ans. Dans son voyage il rencontra d'autres grandes personnalités telles que Sidi Mohamed Ibn Abderrahman el Azhari dans la région de Zwawa, près d'Alger, auprès de qui il prit la voie Khalwatiya, puis arrivé à Tunis, il resta auprès du grand Waly, le Maître majestueux Sidi Abdesamad Rahaoui. « Tu es l’héritier de ma science, de mes secrets, de mes dons et de mes lumières » lui dit le grand Sidi Ahmed Abdallah al Hindi. Devant l'étendue de sa science, l'émir de Tunisie lui proposa gîte et couvert pour qu'il reste enseigner sa noble science et s'occuper des affaires religieuses de la cité mettant à sa disposition la célèbre Université Zaïtouna. Devant cette proposition qui n'était pas de nature à le faire rêver du tout, il quitta secrètement la cité dès le lendemain à l'aube à destination de l'Égypte. Par la suite, il rencontra le fameux Cheikh Sidi Ahmed Ibn Abdallah el Hindi lequel ne rencontrait d'ailleurs personne pour cause d'une longue retraite (Khalwa), mais qui écrivit tout de même à Sidi Ahmed Tidjani pour lui dire : « Tu es l'héritier de ma science, de mes secrets, de mes dons et de mes lumières ». Après quoi il le reçut en tête à tête pour lui remettre tout ce qu'il détenait en science, secret et lumière et il rendit l'âme après lui avoir confié l'initiation de son fils unique. Bien avant de rendre l'âme, le vieil homme informa Sidi Ahmed Tidjani d'une prochaine rencontre avec le Qotb Jami Sidi Mohamed Ibn Abdelkrim Samman (1175 H). Un homme qu'il rencontra en effet plus tard à Médine et celui-ci le Il rentra en retraite pendant trois jours et lui révéla les secrets et les pouvoirs ésotériques des grands hommes de Dieu. Rentré au Maghreb bardé de diplômes et de sciences, il partit s'isoler successivement dans divers endroits du désert algérien (Tlemcen en 1196, Chellala de 1196 à 1199, et Boussemghoun de 1199 à 1213). C'est dans ce dernier village justement que Seïdina Ahmed Tidjani eut sa grande ouverture (Al Fath el Akbar). Dès lors, l'influence croissante du Cheikh était devenue si forte et rayonnante qu'elle attisa la jalousie et l'inquiétude des autorités turques de l'époque, et il dut s'exiler à Fès (Départ de Boussemghoun le 17 Rabi Awal; Arrivé à Fès le 6 Rabi Thani). À Fès, le Cheikh trouva un climat social et religieux très favorable et il s'y installa définitivement pour continuer à dispenser ses enseignements à des milliers d'étudiants dont le nombre ne cessa d'augmenter de jour en jour. Cheikh Ahmed Tidjani était décédé un jeudi 17 Chawal. 1230 à l'âge de 80 ans à Fès où il fut enterré dans sa Zawiya. Avant de regagner son Seigneur, le Cheikh avait gravi tous les échelons de la sainteté. La voie Tidjane repose à part entière sur les deux sources fondamentales que sont le Coran et la tradition prophétique. Toutes les conditionnalités (Chouroutes) de cette voie trouvent ainsi logiquement leurs fondements dans ces deux sources. La tariqa Tidjaniya a d'autres dénominations : tariqa Ahmadiya, Mohamediya, Ibrahimiya, Hanafya. De manière particulière, on dit de cette voie qu'elle est illuminée de grâces. En effet, elle est la quintessence des voies soufies au même titre que l'islam est la quintessence des religions. Pour cela, on affirme que la Tariqa est une tariqa de Fadl, c'est-à-dire une voie de grâces. Allah dit : « Dis : La générosité est entre les mains de Dieu et Il l'accorde à qui Il veut. Dieu est vaste et infiniment sachant. » (Sourate III, verset 73) Il suffit d'étudier les Chouroutes de la Tariqa Tidjaniya pour constater que les causes du Succès dans l'au-delà y sont incontestablement intégrés. Pour être un adepte tidjane, il faut donc obéir à quelques 21 conditions. Condition N°1 : Être musulman et accepter d'accomplir les cinq prières dans leurs horaires et en groupe avec l'acceptation totale de la Charia. Allah dit : « Observez avec assiduité les prières et la prière médiane. » (S 73, V20) ou encore : « Celui qui prend en haute considération les rites d'Allah, cela provient de la piété des cœurs » (S22, V32). Condition N°2 : Recevoir son affiliation d'une chaîne authentique. Un Cheikh vivant agréé et dont la chaîne remonte jusqu'au fondateur. Condition N°3 : S'interdire toute autre voie que la tidjaniya. Allah dit : « Allah n'a pas mis deux cœurs dans une même poitrine » (Sourate 33, V4). Condition N°4 : Avoir le plus grand respect envers les Cheikhs des autres voies différentes mais s'abstenir de leur rendre des visites spirituelles ou de prendre d'eux une quelconque oraison. Condition N°5 : Aimer son Cheikh d'un amour sincère et très profond jusqu'à la... mort. Suite en page 5 Le don du guide, la Par Zakia Zouanat Cheikh Elhadj Abacar Oumarou: un maître hors pair de la formation spirituelle. Le Kitab el Ibriz, ou "le livre de l'or pur" retrace l'enseignement spirituel ainsi que la biographie d'un maître spirituel marocain ‘Abd el ‘Aziz al Dabbagh. Cet ouvrage écrit par Ibn Mubarak al Lamti, l'un des disciples du grand soufi du XVIIème siècle, donne un précieux éclairage sur le sens profond de l'ésotérisme musulman et la réalité profonde de l'initiation en Islam à travers le soufisme. La lecture de cet ouvrage que j'ai eu le bonheur de traduire permet d'éclairer les fondements et le mystère de la relation d'amour profond qui s'installe entre un disciple et son guide spirituel. Il ne s'agit en effet ni d'une idolâtrie, ni d'une amitié au sens commun, mais de ce qui aimante vers l'absolu le chercheur de vérité à travers un être humain revenu à la source de toute chose. Le guide spirituel est en effet un être réalisé, comme cela est perçu dans cette Sache que notre sheikh est étrange et que son cas est extraordinaire. Ses semblables n'ont pas besoin de démonstrations miraculeuses parce que lui-même dans son entier est un miracle. Il verse dans les sciences qui découragent les étalons spirituels, et il donne en cela des démonstrations conformes à la raison et à la tradition, alors qu'il était illettré, ne connaissant pas par cœur le Coran et ne pouvant être décrit comme quelqu'un qui s'adonnait à une quelconque science. Jamais on ne l'a vu dans une séance d'étude de son jeune âge ou à son âge adulte. La mission de shaykh est aussi d'amener le disciple au degré de la sincérité, sa connaissance profonde de la nature humaine et son expérience propre du cheminement spirituel irrigue l'enseignement qu'il dispense à ses disciples : “Quand j'ai rencontré notre Shaykh, mon cœur était préoccupé par les choses de ce bas monde comme le labour, le commerce et d'autres choses de ce genre. À tel point que J'étais dans un état de peine et de lassitude. Le bas monde était le but et l'autre pas plus qu'un rêve. J'étais de ceux à qui Dieu a accordé quelque science, je m'apprêtais à rejoindre la communauté des notaires, ou suivre la voie de la magistrature. Dieu me fit miséricorde quand j'ai fait la rencontre du shaykh. Il a purifié mon cœur avec la bénédiction du shaykh et l'efficacité de sa méthode. Quand je le rencontrai et me mis entre ses mains et qu'il vit ce qu'il y avait en moi comme un mal profond, il m'ordonna de vendre ce que je possédais comme bœufs de labour et que j'en fasse telle et telle chose. Il mentionna pour moi une chose qui n'est pas en contradiction avec le labeur licite alors qu'en vérité il voulait l'effacer de mon cœur. Dieu ! que ce guide était judicieux ! et que sa méthode était bonne ! Il me déplaçait de n'importe quel mauvais état sans que j'en prenne conscience jusqu'à ce que je me trouve dans un état meilleur, et qu'apparaisse manifestement le mauvais premier pas avec ses ténèbres. Telle était l'habitude de ce grand maître avec moi et avec l'ensemble des disciples. S'il te trouve dans un mauvais état, il ne te dit pas franchement de laisser cette chose, ni ne te réprimande en cela, ni ne te menace si tu ne le laisses pas. Car peut-être l'âme refusera-t-elle cela et sera-t-elle poussée à la désobéissance, mais il est compatissant envers toi et te conforte dans ton état d'une certaine manière. Alors il t'initie petit à petit, jusqu'à ce que tu te trouves dans un nouvel état et abhorres avec bonheur et joie ton ancien état. Quand il m'ordonna de vendre les bœufs, je demeurai quelques jours, et Dieu lava mon cœur de l'amour de l'agriculture ; plus encore, je me mis à la détester. Il m'ordonna alors de vendre tout ce que je possédais comme livres et que j'en fasse quelque chose que mon cœur aimerait et dont mon âme serait joyeuse. Après cela je connus une convoitise des gens et l'envie de ce qu'ils possédaient. Alors il m'éleva au point où je n'observais plus chez les gens ni bien ni mal. Encore moins les convoitais-je. Ainsi l'éducation du guide spirituel est-elle bien différente d'un apprentissage par la raison. Il s’agit d'un accompagnement mu par une relation de cœur à cœur, qui provoque un retournement de l'âme sur elle-même, un retour sur soi qui permet de percevoir les contours de l'ego et ses mécanismes. Dans son infinie miséricorde, il n'y aura jamais d'époque durant laquelle Dieu privera les Hommes d'une possibilité de retour vers lui et donc d'initiation. Un docteur de la loi demanda au shaykh s'il était vrai que l'initiation spirituelle n'existait plus. Il formula ainsi sa question : "Il a été rapporté que le shaykh Zarrüg a dit que l'initiation spirituelle dans son contenu conventionnel n'existe plus, et qu'il ne reste que l'initiation par le souffle intérieur et l'état extatique (häl). Cela s'applique-t-il seulement à son époque, ou est-ce valable jusqu'à la descente de notre seigneur Jésus ? Si vous dites qu'elle a été interrompue, dites-nous pourquoi, et si vous affirmez qu'elle..." Existe toujours, quel est le maître qui mérite que lui soit donné l'esprit de l'aspirant pour qu'il agisse selon sa volonté ?" Le shaykh ‘Abd el ‘Aziz al Dabbagh répondit que le but de l'initiation spirituelle est la purification de l'être et son affranchissement de ses frivolités, de sorte qu'il puisse contenir les secrets de Dieu. Cela ne peut se faire qu'en le débarrassant des ténèbres, et en écartant de sa direction les liens de la vanité. Dans le cas des croyants des trois meilleurs siècles de l'Islam, la purification de l'être venait directement par Dieu sans intermédiaire dans l'origine de sa nature. Soufisme réceptivité du disciple Al maoulid N° 00 DU 19 Juin 2007 Ainsi, durant les trois premiers siècles, l'initiation spirituelle n'était pas nécessaire. Le maître rencontrait son aspirant, l'héritier de son secret, il lui parlait à l'oreille et l'aspirant connaissait l'illumination seulement avec cela, car les êtres étaient purs, les raisons claires et assoiffées d'accomplissement. Par la suite, les Efforts du maître et son intervention devinrent nécessaires afin d'éliminer les ténèbres du corps de l'aspirant. Cela a commencé après les trois meilleurs siècles car les raisons se sont attachées à ce bas monde, et le maître qui possède la vision intérieure, voyant que la raison de son aspirant héritier de son secret était attachée au faux et à la satisfaction des passions, pouvait lui prescrire la retraite, la récollection spirituelle afin qu'il se coupe des faux qui sont au nombre des morts. En effet, si l'aspirant parvient à cette pureté, à cette clarté, son être devient capable de contenir le secret, et c'est ce que les maîtres attendent de l'initiation spirituelle. Les choses sont restées ainsi jusqu'à ce que la vérité se soit mélangée au faux, et la lumière aux ténèbres. Les gens du faux ont alors commencé à éduquer ceux qui venaient à eux en les faisant entrer dans des retraites et en les initiant aux noms divins animés de mauvaises intentions et de desseins contraires à la vérité. Ils Ajoutaient à cela leur initiation aux formulations magiques et à des pratiques douteuses qui relèvent du charlatanisme et qui mènent à subir le courroux de Dieu le Très Haut et Ses stratagèmes. Cela s'est accru aux époques qu'a connues le shaykh Zarrüq et ses maîtres et il leur a paru nécessaire de conseiller aux gens de renoncer à cette initiation dans laquelle le nombre des faussaires était devenu trop grand. Leurs paroles relevaient du conseil et de la mise en garde, ils ne voulaient pas rompre définitivement avec l'initiation spirituelle véritable. Quant à savoir quel est le maître qui mérite que lui soit donné l'esprit de l'aspirant pour qu'il agisse selon sa volonté, c'est celui qui connaît les états spirituels du Prophète et qui a été gratifié par Dieu de la foi parfaite et de la connaissance pure. Son amour est recommandé et sa fréquentation est profitable, car il unit le serviteur et son Seigneur. La source vivifiante de cette relation de maître à disciple est sans conteste l'Amour. Mais ce qui fait La différence c'est bien le degré d'amour du disciple pour son guide : N'était la pureté de l'être du disciple, la clarté de sa raison, l'acceptation du bien par son âme et son amour attractif, le maître ne pourrait rien. Si c'était l'amour du maître qui était profitable, tous ceux qui seraient devenus ses élèves arriveraient, et atteindraient ce qu'ont atteint les Hommes. S'il y a peu d'authentiques maîtres éducateurs à notre époque, les disciples véritables sont encore plus rares, tel est l’assombrissement de notre monde. Il est difficile de devenir disciple. C'est pourquoi en ces temps d'obscurcissement, la voie vivante s'est adaptée. L'épreuve n'est plus de mise, le monde est déjà une épreuve, et le simple fait de se mettre en quête est une forme de sincérité qui devra s'affermir avec la pratique de l'invocation. À ce maître qui donne sans cesse, il faut savoir apporter une détermination, une patience, une assiduité, une opiniâtreté sans faille. Ainsi le guide surveille le cheminement de chaque disciple. Il veille à l'éclosion de l'état de disciple, pré-requis indispensable à la réception des lumières du secret : "Je veille sur le cheminement de chaque disciple. Je sais ce qui se trouve en son intérieur et en son extérieur mais je le couvre et le protège jusqu'à ce qu'il progresse et chemine d'un degré à un autre." Les mérites du zikr en assemblée Les hadiths prophétiques, dans de nombreux exemples, font clairement allusion aux assemblées de zikr, chose qu'on ne trouve de nos jours nulle part que chez les soufis. Ce sont les fameuses Wazifas (ou oraisons) pratiquées tous les soirs, et auxquelles les fidèles soufis sont particulièrement assidus. "Tant que le serviteur m'évoque en lui-même, je l'évoquerai dans l'assemblée des anges, et tant qu'il m'évoque en assemblée, je l'évoquerai dans le plus haut des degrés." "Il n'y a pas un peuple ou groupe qui se réunit pour évoquer Allah, ne désirant de cela que Sa Noble Face, sans qu'un Héraut appelle à partir du ciel disant : Levez-vous, vous avez été pardonnés et vos..." péchés ont été changés en bonnes actions. » Selon Abdallah Ibn Omar rapporté par Imam Ahmad : J'ai demandé : « O messager d'Allah! Quel est le butin des assemblées de zikr ? » Il a dit : « Le butin des assemblées de zikr est le paradis. » D'après Jaber : « Un jour le prophète est sorti vers nous et nous a dit : « O vous les gens! Il y a des escadrons d'Anges qui descendent et s'arrêtent aux assemblées de zikr sur terre, empressez-vous vers les jardins du paradis. » Et l'assistance dit : « Et où sont les jardins du paradis ? » Le prophète dit : « Ce sont les assemblées de zikr, allez-y matin et soir et rappelez-vous à vous-même, celui qui veut savoir son degré auprès d'Allah, qu'il regarde quel est le degré d'Allah auprès de lui, le serviteur s'éloigne de lui autant qu'il s'en éloigne en lui-même (en oubliant de le mentionner). » Hadiths rapportés par Ibn Abi Dounia, Abou Ya‘la, Bazzar, Tabarani, El Hakim et Baihaqi selon une chaîne authentifiée. {Suite de la page 5} Condition N°6 : Se méfier de la ruse d'Allah. Allah dit : « Ne se méfient-ils pas de la ruse d'Allah, ceux qui ne se méfient pas de sa ruse sont les perdants. » (S7, V99) Condition N°7 Ne jamais injurier le Cheikh ou lui manifester une haine ou une inimitié quelconque. Allah dit : « Ceux qui font du mal aux croyants et aux croyantes sans qu'ils l'aient mérité se sont chargés d'un péché énorme » (33, V58). D'après le prophète Allah a dit : « Celui qui fait mal à un de mes Walis, je lui déclare la guerre ». Condition N°8 Faire preuve d'endurance dans l'accomplissement des oraisons tidjane. Condition N°9 et 10 La nécessité de croire et de s'abstenir de toute critique envers les croyants. Allah dit : « Ô vous qui avez cru ! Évitez de trop conjecturer (sur autrui) car une partie des conjectures est péché. » (S49, V12) On rapporte que Omar Bin Khatab a dit : « Ne prends pas mal les propos de ton frère tant qu'ils ont une interprétation positive. » Dans le chemin vers Allah, les obstacles et les difficultés sont multiples. Il est donc inconcevable de cheminer sans méthode et... sans guide. D'où la nécessité de trouver la personne ayant la science particulière pour cheminer vers Allah. Les conditions de base sont : - Demander l'autorisation d'emprunter ce cheminement (Al izn). - S'armer de patience. - Être obéissant (Ne jamais critiquer le cheminement de cet homme même si nous ne comprenons rien au début du chemin, Al Khidr demanda à Moïse de ne pas l'interroger malgré son ignorance) « Si Allah veut, tu me trouveras patient et je ne désobéirai à aucun de tes ordres » lui dit Moïse (S18, V69). Condition N°11 : Aucune personne non affiliée ne sera autorisée à réciter les oraisons sans une autorisation spéciale d'un Mouquadem ou d'un Cheikh de la voie tidjane. Condition N°12 : Se regrouper pour la récitation de la Wazifa et chaque vendredi soir (après la prière du Asr) à la réunion solennelle pour réciter le Tahlil (ou Haïlala). La Wazifa et le Tahlil sont essentiellement des oraisons accomplies en groupe qui favorisent incontestablement l'évolution spirituelle du disciple. Allah a dit : « Résigne-toi à la compagnie de ceux qui évoquent leur Seigneur au début du jour et à la fin dans l'espoir de voir un jour Son Visage. » (S18, V28) Condition N°13 Ne jamais réciter la Jawharatul Kamali (ou la perle de la perfection) sans les ablutions rituelles et les conditions nécessaires. À savoir pureté du corps, des vêtements, du lieu, etc. Condition N°14 Ne jamais rompre ses liens avec qui que ce soit et surtout pas avec les codisciples. Allah a dit : « Les croyants ne sont que des frères. Ramenez la paix entre vos deux frères » (S49, V10) ou encore : « Ne vous entraidez pas à commettre le péché ou l'agression » (S5, V2) Condition N°15 Respecter les horaires des oraisons. Le prophète a dit : « Certainement Allah a prescrit la perfection en toute chose » Condition N°16 Ne pas donner aux autres l'autorisation de réciter les oraisons sans avoir l'autorisation authentique autorisant cet acte. Le prophète a dit : « Celui qui s'attribue un droit (une qualité) sans qu'on ne le lui confère... » est semblable à celui qui est revêtu d'un habit trompeur. » Condition N°17 Respecter toutes les personnes affiliées au Cheikh et surtout les dignitaires de cette voie. D'après Omar Foutiyou dans Arrimah, Cheikh Ahmed Tidjani a dit : « Celui qui porte atteinte à nos compagnons, Allah l'exclut de Sa Présence et lui reprend tout ce qu'il lui a donné. » Condition N°18 et 19 Maintenir une propreté du corps, du cœur, des habits et du milieu. Condition N°20 S'asseoir toujours vers la Qibla pendant la récitation des oraisons sauf en cas d'exception prévues, tel le voyage (même s'il est court), l'assise en groupe. Condition N°21 Ne jamais interrompre la récitation pour d'autres paroles sauf en cas de force majeure. Allah dit : « Ce qui est auprès d'Allah est meilleur que le divertissement et le commerce, et Allah est le meilleur des pourvoyeurs. » D'après Sidi Ahmed Tidjani : « Le disciple ne doit pas parler (lors de la récitation des oraisons) s'il sait que des gestes expressifs suffisent. En revanche, Dans le cas d'une réponse destinée aux parents (père ou mère) ou de l'épouse à son époux, la parole n'annule pas le wird (oraisons) même si elle se prolonge. ENVIES ET ERREURS Perspectives & enjeux “L’islam politique est une hérésie” Entretien avec Faouzi Skali DANS UNE INTERVIEW ACCORDÉE AU JOURNAL MAROCAIN, MAROC HEBDO, LE GRAND FAOUZI SKALI, ANTHROPOLOGUE, DISCIPLE D'UNE VOIE SOUFIE (QADIRIYYA BOUTCHICHIYYA DONT ON TROUVE DES TRACES AU NIGER), NOUS RAPPELLE LES PRINCIPES CLAIRS ET FONDAMENTAUX DU SOUFISME, COEUR VIVANT DE L'ISLAM. FAOUZI SKALI EST AUTEUR DE NOMBREUX OUVRAGES SUR LE SOUFISME. Maroc Hebdo International : Les événements tragiques de Casablanca ont amené de nombreux analystes à coller la même étiquette à tous les mouvements qui se réclament de l'islam. La confrérie Boutchichie a-t-elle échappé à la règle ? Faouzi Skali : Il s'agit là d'une confusion bien malheureuse. À l'origine, l'islamisme s’est développé contre les confréries. Le soufisme a été définitivement désigné par le wahabisme. comme un ennemi juré qu'il fallait éradiquer. Les islamistes ont puisé dans ce réservoir idéologique la majeure partie de leurs thèses. On oublie souvent qu'au Maroc, l'offensive des wahabistes ne date pas d'aujourd'hui. Il suffit de lire le Kitab Al Istigçaä de l'historien Nassiri pour comprendre la guerre que livre ce mouvement pour détourner le pays de ses fondements culturels et religieux en s'attaquant plus particulièrement au soufisme des confréries. On y apprend qu'au début du 19ème siècle, il y avait eu des soulèvements populaires massifs contre l'incursion du wahabisme. De nombreux maîtres spirituels, comme Moulay Larbi Darkaoui, avaient conduit cette insurrection. C'est dire combien il est inadéquat de confondre, aujourd'hui, islamisme et confréries, extrémisme religieux et soufisme. Je crois qu'il est absolument indispensable à présent de clarifier les choses pour éviter l'amalgame. MHI : C'est très bien, mais des confréries comme celle des Boutchichis ne tirent-elles pas également leur légitimité d’une idéologie bien particulière ? F.S. : Contrairement aux idées reçues, les cheikhs [3] soufis se sont avant tout souciés de ce que doit être le musulman, de ce qui constitue généralement sa vie spirituelle, des devoirs qui lui incombent, non seulement par rapport à la religion, mais surtout dans ses rapports avec la société. Les guides spirituels ont de tout temps cherché à diriger les gens vers une conception de la religion qui leur permette d'atteindre un état d'élévation spirituelle grâce à leur bonne compréhension. M.H.I. : Ne s'agit-il pas alors d'une religion dans la religion ? F.S. : Dans le Coran, il est dit qu'il n'y a "point de contrainte" dans l'Islam. La religion musulmane n'est en aucun cas le monopole de quiconque. Il est du devoir de chacun d'apprendre sa propre religion convenablement, comme il est de son devoir de la pratiquer autant qu'il le peut. Les extrémistes religieux se réfèrent à une interprétation complètement erronée des principes de l'islam, pour justifier des actes tout à fait arbitraires. MHI : La confrérie des Boutchichis organise régulièrement des rassemblements où sont conviés des milliers de personnes. D'aucuns trouvent ces rassemblements plutôt suspects ? FES : Je ne pense pas qu'on puisse provoquer des rassemblements d'une telle ampleur, inciter au déplacement de milliers de personnes qui viennent de partout dans le monde sur la base d'une grossière manipulation. Ces personnes, de grands intellectuels, des savants, des penseurs qui ont pignon sur rue, qui ont une soif spirituelle sincère, choisissent la confrérie qui leur paraît être la plus proche de leurs convictions. L'idée que la religion ne doit exister qu'en rupture de ban de la société, est une notion dangereuse. La mouvance qui est née contre l'islam traditionnel marocain a développé une idéologie du "pour ou contre", d'où les prêches enflammés et les appels au meurtre. Le soufisme, lui, est étranger à ce débat. MHI : Vous voulez dire que le soufisme n'a pas de réponse au politique ? FES. : Pour les guides spirituels, le soufisme constitue un cadre d'élévation spirituelle et sociale du musulman. Mais pas question pour eux de prétendre apporter une réponse à toutes les questions. C'est pour cela qu'un penseur musulman aussi illustre que Ghazali disait que le faqih n'a pas à donner de réponse politique. Par son caractère modéré, le soufisme marocain reste fortement impliqué dans le social et la maturité politique, c'est justement de ne pas tout confondre, chaque citoyen a sa propre opinion politique ; mais la politique, c'est un métier et à chacun sa spécialité. “La religion qui apporte une réponse à toutes les questions” est une hérésie, ce qui correspond à une espèce de délire, à une déconnexion par rapport à la réalité. MHI : Vous voulez dire que les extrémistes religieux sont complètement déconnectés d'avec le réel ? ES. : Comment définir quelqu'un qui décide de se faire exploser au nom d'une religion qui a pourtant sacralisé la vie ? Dans cet acte, il y a un déni de réalité poussé à son extrême. Le fait est dangereux, puisque la religion n'est plus une voie de réalisation sociale et spirituelle. On rejette l'histoire et le fait de vivre avec son temps, l'évolution pour recréer une religion des origines. (Suite en page 8) ESS j Société IR Ministère des Affaires Religieuses et de l'Action Humanitaire: Un poste stratégique ? Le ministère des affaires religieuses et de l'action humanitaire dirigé par M. Issaka Labo a été salué par la communauté musulmane comme une volonté de l'Etat de donner un peu plus d'importance à la religion pratiquée par plus de 95% de la population. L'événement est sans précédent dans l'histoire du Niger contemporaine. Certains avaient vite fait d'y voir un poste politique sans aucune ambition derrière, tandis que d'autres, comme certains syndicalistes, y avaient décelé un poste tout simplement inutile! Pourtant, penser de la sorte, c'est croire que la foi d'une population peut être mise au ban de la société pour toujours. Ce qui est faux. Ce portefeuille ministériel Est politique, comme tous les autres, mais néanmoins il se justifie amplement dans notre contexte d'aujourd'hui. Le titulaire de ce poste, M. Issaka Labo, est le président d'un petit parti politique PSDN Alheri qui est représenté au parlement par un député. Après tout, le Niger est l'un des pays les plus fortement islamisés du continent africain, d'où la nécessité de porter une attention toute particulière à la gestion de ce secteur stratégique qu'est la religion. Bien gérée, la religion peut être un facteur de cohésion et de développement, et mal gérée, elle pourrait nuire gravement au développement économique, social et culturel d'un pays. On peut légitimement douter de la création d'un ministère chargé des Affaires Religieuses et de l'Action Humanitaire, M. Issaka Labo (Suite de la page 7) dans une espèce de refonte de la religion jusqu'à en faire une véritable pathologie. Il s'agit d'une idéologie déconnectée avec la réalité. Quelqu'un avait trouvé un titre significatif. “l'Islamisme est la maladie de l'Islam”. MHI : On a souvent tendance à considérer le soufisme dont se réclame la tariqa Boutchichie comme une alternative à l'échec de l'islamisme au Maroc. Qu'en est-il ? F.S. : Les turuq (voies soufies), au Maroc comme ailleurs, ne cherchent pas à se placer contre qui que ce soit. Contrairement aux thèses extrémistes, le soufisme est un hymne à la vie en groupe, il est au cœur de ce projet de société marocain qui a résisté à des siècles de combat contre l'obscurantisme. Les confréries ont été les gardiennes du respect des pluralités culturelles, religieuses ou ethniques avec des règles de vie basées essentiellement sur l'hospitalité, la générosité et la courtoisie. MHI : Pour répondre à l'islamisme, certains préconisent de remiser le religieux dans les placards, pensez-vous qu'il s'agit là d'une réponse appropriée ? F.S. : Le risque est grand de tomber dans un faux débat entre religieux et laïcs, entre musulmans et athées. Si on met le doigt dans cet engrenage, nous sommes Alors bons pour vivre le scénario algérien. Parce que, aujourd'hui, le danger, c'est que la frontière entre “islam” et “islamisme" s'estompe et que chaque musulman devienne forcément intolérant et peut même être considéré comme un terroriste potentiel. Au contraire, on doit pouvoir continuer à s'intéresser aux traditions religieuses, en les abordant de l'intérieur. S'attacher aux spécificités de l'islam marocain, avec cette spiritualité bien particulière qu'est le soufisme. Le soufisme mais également la référence au rite malékite qui fait partie de notre identité culturelle et historique. Revaloriser l'islam au lieu de le dénigrer, c'est la meilleure manière de lutter contre l'intégrisme. Source : Maroc Hebdo International N°560 HAROUNA ET ARI SONT EN LIBERTÉ / — com HAROUNA A PAYÉ SES 2 MILLIONS, Lui Quoi?.. EST-CE À DIRE QU'ILS N'ONT PAS BOUFFÉ LES SOUS DU MEBA? TE ARI A PAYÉ 2 MILLIONS Tu penses ? ET ARI, IL N'A RIEN BOUFFÉ, Lui ® ter toutefois de la sincérité d'un État à gérer les questions religieuses indépendamment de ses intérêts politiques. Loin d'être naïfs, nous sommes conscients que l'État ne pourrait que se contenter d'actions purement cosmétiques. Or notre société a besoin aujourd'hui d'une politique religieuse sincère et visionnaire, c'est-à-dire une politique équilibrée, susceptible d'apaiser les frustrations de tous ordres accumulées par le citoyen religieux du fait d'une laïcité trop affichée de l'État. Car nous vivons dans un monde tourmenté essentiellement à cause des questions liées à la mauvaise gestion de la religion. Pays musulman et pauvre à fort taux d'analphabètes, le Niger réunit pourtant tous les ingrédients qui en font un pays tout à fait vulnérable aux soubresauts d'ordre confessionnel qui secouent d'autres. À l'occasion de la fête de la musique, le CFPM Taya a décidé de mettre en valeur le patrimoine musical nigérien. Une sélection de 34 instruments traditionnels de musique invite le public à un panorama assez exhaustif du musée du centre de formation et de promotion. Quatre familles d'instruments traditionnels y sont représentées : Les aérophones (instruments à vent), les cordophones (instruments à corde), les idiophones (instruments à résonance) et les membranophones (instruments à percussion). Cette exposition propose au public de découvrir une partie de la collection des instruments traditionnels conservés au Musée du CFPM Elh Taya. La pratique et la connaissance de nombre de ces instruments au moment des faits étaient en carême. Il aimait seulement favoriser des amis! Comme ce... contrées du monde. C'est pour cette raison que ce ministère est important et c'est aussi pour cette même raison que sa tâche s'annonce d'ores et déjà ardue. Au nombre des chantiers urgents qui attendent le nouveau ministre, il faut citer la réglementation du chant religieux, sa pacification aussi, sa prise en compte dans les stratégies de développement comme un chantier à fort potentiel de développement. Il y a aussi le code civil à élaborer en toute honnêteté, les questions du du terrorisme, de l'implantation anarchique des Mosquées, mais aussi des ONG. Ce nouveau ministère est donc un poste stratégique, et il est tout sauf une sinécure. Du boulot, le ministre Issaka Labo peut être sûr qu'il ne va pas en manquer. Les instruments sont en voie de disparition, faute de transmission aux jeunes générations. Cette collection de 150 pièces, provenant de toutes les ethnies et de toutes les régions du Niger, a été confectionnée dans le but de répertorier et conserver un exemplaire de chaque instrument, afin que les futures générations en gardent la mémoire. Dans chaque ethnie du Niger existent diverses professions sociales ; chacune d'entre elles possède sa musique et ses instruments. Il est bon de rappeler que certains instruments sont sacrés et d'autres sont profanes. Moumouni Djibo J'AVOUE QUE C'EST BIZARRE! SEULEMENT DIX MILLIONS... POURQUOI UN MILLIARD? CELA FAIT SEULEMENT 1%! DANS CETTE AFFAIRE DE MEBR, LA VÉRITÉ DÉTIENT AUSSI LE MÊME POURCENTAGE. bibo:issue 0 bibo:numPages 8 --