À Maradi, troisième ville du Niger selon les recensements officiels mais capitale commerciale du pays, un groupe de riches marchands, les 'alhazai' (sing. 'alhaji') s'est constitué au fil des ans grâce en particulier au négoce avec le Nigeria voisin. Ces 'alhazai' sont imprégnés à la fois des valeurs du capitalisme marchand mais aussi de l'islam comme en témoigne leur titre d''alhadj'. À travers de multiples actions, ces marchands ont encouragé la diffusion de l'islam. C'est dans une perspective historique, en remontant à la fondation même de Maradi, que l'auteur retrace les différentes phases de l'accumulation des 'alhazai' et les étapes de l'islamisation de la ville en s'efforçant de montrer comment le premier processus influa sur le second. Il traite successivement de la fondation de Maradi au début du 19e siècle; de la paix coloniale, qui s'accompagna d'un essor du commerce local et permit également aux populations de se déplacer pour des motifs religieux; de l'ère de la traite arachidière, dès 1930; et du développement du grand commerce avec le Nigeria et de l'islamisation de la ville après 1970.
Malgré la modernisation, l’Afrique et particulièrement le Burkina Faso reste une société à dominance rurale ancrée sur des valeurs traditionnelles et religieuses. Ces valeurs sociales mettent l’accent sur les valeurs communautaires où le groupe prime sur l’individu. Quant à la religion, au Burkina Faso, les différentes communautés religieuses ne vivent pas simplement côte à côte mais vivent ensemble. Les leaders de ces différentes communautés religieuses sont bien imprégnés de ce qui se passe au sein de la société car étant en contact permanent avec la population. S’intéresser aux comportements des religieux dans la crise à Covid 19 revête un intérêt particulier. En effet, eu égard à leur rôle stratégique au sein de la société, ils constituent des partenaires clés pour les autorités dans la mise en œuvre des politiques publiques surtout celles sanitaires. Cette étude a analysé la contribution et l’implication des acteurs religieux à la prévention de la covid 19 au Burkina Faso. Cette analyse s’est fondée sur des entretiens directs avec des personnes clés, la recherche documentaire et elle a permis de tirer des conclusions et formulé des recommandations.
Effectuée dans le cadre d'un partenariat entre OSIWA et Timbuktu Institute African Center for Peace Studies, l’étude exploratoire sur les acteurs religieux face à la pandémie de COVID-19 en Afrique de l’Ouest vise à identifier les ressorts de la collaboration entre l’État et la religion dans la gestion des crises sanitaires de grande ampleur. Au Bénin, cette étude se justifie par le rôle fédérateur des énergies et des croyances que joue la religion, qui lui permet dans certaines circonstances d’élargir sa sphère d’influence, voire d’empiéter sur des plates-bandes qu’on croirait réservées à l’État. La religion au Bénin, qu’elle soit importée ou endogène, tisse et entretient des liens étroits avec le sommet de l’État, tout en tenant en haleine des milliers de fidèles. Ainsi, en contribuant aux côtés de l’État à faire prospérer les politiques publiques ou en contestant des décisions qui contrecarreraient la liberté de culte, les acteurs religieux constituent sans doute une force sociale avec laquelle il faut compter lorsque viennent les heures difficiles de prise en charge de situations sécuritaires ou sanitaires menaçant la vie de milliers de citoyens.