Article
8ème sommet de l'OCI en Iran : assurer l'unité et la dignité du monde islamique
- Title
- 8ème sommet de l'OCI en Iran : assurer l'unité et la dignité du monde islamique
- Creator
- Alfred Ahounou
- Publisher
- La Nation
- Date
- December 12, 1997
- Abstract
- C’est par l’exécution de l’hymne national iranien et la lecture des versets du coran qu’ont officiellement démarré mardi dernier à 10 h 45 locales, les travaux du 8ème sommet de l’OCI devant une trentaine de chefs d’Etat et de gouvernement, de princes héritiers, des ministres des Affaires étrangères et d’éminentes personnalités politiques. Conformément au programme établi, plusieurs allocutions ont marqué cette première journée des travaux.
- Page(s)
- 6
- Subject
- 8ème sommet de l’OCI
- Abdou Diouf
- Ali Khaménei
- Coopération arabe
- Coran
- Justice sociale
- Mahomet
- Mohamed Khatami
- Organisation de la Coopération Islamique
- Paix
- Pauvreté
- Sionisme
- Rights Holder
- La Nation
- Language
- Français
- Source
- La Nation
- Identifier
- iwac-article-0004246
- content
-
C’est par l’exécution de l’hymne national iranien et la lecture des versets du coran qu’ont officiellement démarré mardi dernier à 10 h 45 locales, les travaux du 8ème sommet de l’OCI devant une trentaine de chefs d’Etat et de gouvernement, de princes héritiers, des ministres des Affaires étrangères et d’éminentes personnalités politiques. Conformément au programme établi, plusieurs allocutions ont marqué cette première journée des travaux.
Le discours inaugural a été prononcé par le guide suprême de la révolution islamique qui s’est appesanti sur 3 questions fondamentales: l’Islam, la Ummah islamique, la conférence islamique et son avenir. En effet, estimera le guide de la République iranienne, «l’Islam à son apparition a été et est toujours une voie vers un nouveau monde plein d’une vie heureuse pour les hommes et leur libération. Les problèmes essentiels de l’humanité contre lesquels l’Islam s’était engagé à lutter en ces temps-là sont demeurés les mêmes aujourd’hui: la pauvreté, l’ignorance, la discrimination, la guerre, l’insécurité, l’aliénation matérielle et les mauvaises habitudes».
Ainsi, alors que «l’Islam est la religion de l’humanisme, de la modération, de la sagesse et de la soumission à la volonté de Dieu, des mains traîtresses y ont apporté des déviations».
«En Islam, la justice sociale, les libertés, la paix juste, la lutte contre l’agression, les relations entre hommes et femmes, les relations entre les individus et la société, les relations entre les sociétés, l’épurement de soi et le lien intérieur de chaque individu avec Dieu, sont tous basés sur des principes visant toujours à la guérison des vieilles et éternelles maladies des hommes».
Or, «aujourd’hui encore, malgré les apparences trompeuses, l'humanité souffre des mêmes maladies historiques. La majorité de la population souffre de la pauvreté alors qu’une minorité possède la plus grande partie des richesses de la terre. La majorité des peuples est démunie des progrès scientifiques et l’ayatollah Ali Khaménei devrait ensuite appeler le monde musulman à «prendre l’initiative pour libérer la Palestine.»
En effet, indiquera-t-il, «jusqu’à présent, c’était l’ennemi qui avait l’initiative et nous n’avons fait que nous plaindre».
Dans une violente diatribe contre le sionisme et ses menées expansionnistes, le guide suprême de la révolution islamique a déclaré que «l’ennemi s’est installé sur le sol de la Palestine, a armé les colons, a divisé les terres arabes, annexé des territoires en Jordanie, en Egypte, en Syrie».
«Nous n’avons eu jusqu’à présent qu’une seule initiative» (guerre du Kippour en 1973). Après cela, une nouvelle fois, les Etats-Unis et les sionistes ont imposé la capitulation et renforcé l’usurpation de la Palestine. Nous aurions dû aider davantage les pays du Front (Liban, Syrie, Jordanie, territoires palestiniens et Egypte) opposés à Israël.
Pour terminer, l’ayatollah Khaménei a déclaré que «l'Islam affirme ne pas être une monnaie» pour les pays musulmans car «l’Iran islamique est plus que jamais soucieux d’assurer l’unité, la dignité et la force du monde islamique».
Pour une résurrection de l'histoire et de la civilisation musulmanes
Pour sa part, le président de la République islamique d'Iran, Mohamed Khatami s'est livré à une pathétique plaidoirie pour une résurrection de l'histoire et de la splendeur de la civilation musulmanes.
Pour ce faire, le dirigeant iranien invite «aujourd’hui plus qu’hier, les musulmans à résider dans leur demeure commune, dans leur patrie commune: la spiritualité islamique.
En effet, précisera le leader iranien, «résider dans la patrie commune musulmane ne signifie pas réaction, refus des acquis de la science, coupure avec le monde actuel ou confrontation avec les autres.
Au contraire, c’est seulement lorsqu’on a élu résidence dans la patrie commune islamique qu’on peut vivre en paix et dans la sérénité avec les autres peuples et nations.
Dès lors, «la compréhension profonde de la réalité spirituelle et culturelle des autres nations requiert le dialogue avec celles-ci.
D’où l’urgence de l’instauration d’une société civile fondée sur notre identité collective dont l’acquisition a requis l’effort soutenu de nombreux penseurs et savants. C’est donc pourquoi, pour retrouver cette grandeur islamique voulue par Dieu, pour regagner la capacité nécessaire de participer dignement à la formation du monde naturel ou à la création d’une nouvelle civilisation, (ou du moins participer activement à la création inéluctable de cette civilisation) nous les musulmans devrons tenir compte de 2 facteurs importants:
- d’abord la raison et la pensée
- ensuite la cohérence et la solidarité.
Dès lors, pour s’approprier ces deux joyaux de valeur, rien de plus juste que de nous référer au noble Coran, cet héritage éternel de notre vénérable Prophète.
Définissant enfin les priorités qui s’imposent aux pays musulmans, le dirigeant iranien évoque successivement l’avènement d’un ordre mondial nouveau et équitable, la sécurité et la paix dans la région et dans le monde, le développement harmonieux multidimensionnel et durable, et enfin revoir le rôle de l’OCI pour qu’elle puisse avec une grande franchise intervenir dans la solution des dissensions intérieures du monde de l’Islam. Nous devons la soutenir encore plus au niveau financier et politique pour qu’elle soit capable de concrétiser les missions entreprises» «De plus, en approfondissant et en développant les activités, les projets ainsi que les résolutions et en s’intéressant aux questions vitales du monde de l’Islam, l’OCI retrouvera un dynamisme nouveau et une autre fraîcheur.
Hisser la Oumma islamique au rang qui est le sien
De son côté, le président Abdou Diouf du Sénégal intervenant au nom du continent africain, a d’entrée de jeu salué l’énorme contribution de la République Islamique d’Iran vis-à-vis de l’OCI et de la réalisation de ses objectifs.
Toutefois, le président sénégalais a notamment indiqué que la réflexion devrait se poursuivre sur l’identification des lacunes de celle organisation en vue de «l’élaboration de mesures visant à rationnaliser davantage son propre fonctionnement et à favoriser la réalisation de ses objectifs avec des moyens appropriés et judicieusement utilisés» seul gage susceptible de favoriser convenable-ment son entrée dans le 21 è siècle.
Par ailleurs, le chef de l’Etat sénégalais a estimé que la stabilité du Moyen-Orient implique nécessairement la garantie et la consolidation de la sécurité dans le Golfe. Celle-ci devait avoir comme base l’application intégrale des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU.
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