Article
Au second jour de sa visite au Bénin : le colonel Kadhafi a prêché l'islam à Porto-Novo
- Title
- Au second jour de sa visite au Bénin : le colonel Kadhafi a prêché l'islam à Porto-Novo
- Creator
- Edgard Couao-Zotti
- Publisher
- La Nation
- Date
- July 14, 2000
- Abstract
- Au deuxième jour de sa visite d'amitié et de travail au Bénin, sa deuxième patrie, le colonel Moammar Kadhafi, président de la République Jamahiriya Arabe Lybienne Socialiste était à Porto-Novo. Au stade Charles de Gaulle de notre capitale, il a tenu un meeting géant au cours duquel, il a prêché, outre l'anti-impérialisme et l'unité africaine, l'islam. En bon guide islamique mondial, cela s'entend.
- Page(s)
- 1
- 3
- Subject
- 36ème Sommet de l’OUA
- Impérialisme
- Mahomet
- Mathieu Kérékou
- Mouammar Kadhafi
- Organisation de l'Unité Africaine
- Unité
- Violence
- Rights Holder
- La Nation
- Language
- Français
- Source
- La Nation
- Identifier
- iwac-article-0004236
- content
-
Au deuxième jour de sa visite d'amitié et de travail au Bénin, sa deuxième patrie, le colonel Moammar Kadhafi, président de la République Jamahiriya Arabe Lybienne Socialiste était à Porto-Novo. Au stade Charles de Gaulle de notre capitale, il a tenu un meeting géant au cours duquel, il a prêché, outre l'anti-impérialisme et l'unité africaine, l'islam. En bon guide islamique mondial, cela s'entend.
En juillet 1983, le président Moammar Al-Kadhafi était au Bénin, au plus fort de la révolution populaire du Bénin. Il a visité Porto-Novo où il avait été l'objet d'un accueil délirant; lequel accueil délirant ne lui a pas manqué hier. Le colonel Moammar Kadhafi le mérite bien, d’autant qu’à Porto-Novo, la Libye a réalisé beaucoup d’infrastructures socio-communautaires dont l’hôpital Al Fateh qui prend en charge les populations de Porto-Novo et de ses environs, en matière de santé. Toutes choses qu’apprécie bien Mme Inès Aboh, chef de la Circonscription urbaine de Porto-Novo. Mais cela, avoue t-elle, ne suffit pas; un plan de réhabilitation de la ville de Porto-Novo étant en exécution, les besoins pour la capitale du Bénin sont énormes. Il faut, dans les dix années à venir, de l'eau courante pour les habitants de Porto-Novo dont le nombre va connaître un accroissement. La Mosquée centrale reste à réhabiliter, le stade Charles de Gaulle à reconstruire. Porto-Novo manque d'un centre international de conférence, pendant que les transports ne sont pas encore développés ou n’existent même pas. Les infrastructures hôtelières sont insuffisantes, et ce qui existe n’est pas de classe internationale. Les services de sécurité des départements de l’Ouémé et du Plateau disposent de très peu de matériels roulants. La liste des doléances soumises au partenaire qu’est le président Moammar Kadhafi est longue. Les Porto-Noviens doivent donc compter avec la coopération Sud-Sud pour les voir résolues. Et Mme Inès Aboh, chef de la Circonscription urbaine de Porto-Novo caresse l’espoir que l'ardeur du défenseur de l’unité africaine qu’est le président Moammar Kadhafi pourra aider sa ville à s’épanouir. Le fera-t-il vraiment?
Toute la marée humaine présente hier au stade Chartes de Gaulle de Porto-Novo était suspendue aux lèvres du leader libyen pour une réponse aux doléances qui, certes, ne sont pas tombées dans des oreilles de sourd.
Néanmoins, le colonel Kadhafi, après avoir apprécié le charisme du révolutionnaire Mathieu Kérékou qu’il a appelé tous les Béninois à aimer, a prêché, pendant une bonne demi-heure, l’islam.
«Le général Mathieu Kérékou est un grand révolutionnaire qui contribue beaucoup à l’édification de l’unité africaine. C’est pour cela que les impérialistes ont tenté de l’assassiner le 16 janvier 1977. Les impérialistes ne protègent que ceux qui servent leurs intérêts, et tentent par tous les moyens de se débarrasser de leurs ennemis». Ainsi, a parlé Kadhafi, l’anti-impérialiste pour montrer combien il est nécessaire que tous les fils d’Afrique s’unissent contre ceux qui veulent retarder le continent. Après quoi, l'hôte du Bénin a prêché, se sachant dans une ville à majorité musulmane. Pour lui, l’islam est une religion de droit qui dénonce les violences, alors que le christianisme est un pur produit du colonialisme qui, par essence, prône la violence. Le président Kadhafi invite les Béninois non musulmans à se convertir à l’islam. Jésus aurait dû lui-même se reconvertir à l’islam; la langue de Mahomet est l’Arabe qui est par conséquent, selon le président Kadhafi, la langue du paradis. L’islam, dit-il, est la meilleure religion qui soit. «C’est pour cette raison qu'à Lomé où j’étais pour le 36è sommet des chefs d'Etat de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA), plusieurs Togolais chrétiens m’ont confié qu’ils s’apprêtent à se reconvertir à la religion musulmane, s’ils ne l’ont déjà pas fait». Ce faisant, dit le président Kadhafi, ils ont voulu se débarrasser des carcans du colonialisme, et briser les barrières de l’impérialisme par le biais des Etats-Unis d’Afrique. Des Etats-Unis que Kadhafi invite tous les Africains à construire, afin que l’Afrique devienne forte.
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