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Organisation du Hadj 2000 au Burkina : les déboires...
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- Title
- Organisation du Hadj 2000 au Burkina : les déboires...
- Creator
- El Hadj Mamadou Kabre
- Publisher
- Sidwaya
- Date
- August 27, 1999
- Abstract
- Le 19 juin 1999, les associations islamiques ont rendez-vous avec le ministre Yéro Boly de l'Administration territoriale et de la Sécurité. Ils se rencontreront encore 3 jours après, en présence du staff d'ECOBANK. Objet de la rencontre: dénoncer et rejeter de vive voix l'initiative d'ECOBANK de lever une Epargne Hadj 2000. Le pèlerinage enregistre déjà ses écueils organisationnels.
- Subject
- Harouna Sana
- Hadj
- Yéro Boly
- Conseil Islamique Burkinabè
- Commission Nationale d'Organisation du Pèlerinage à La Mecque
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0003883
- content
-
Le 19 juin 1999, les associations islamiques ont rendez-vous avec le ministre Yéro Boly de l'Administration territoriale et de la Sécurité. Ils se rencontreront encore 3 jours après, en présence du staff d'ECOBANK. Objet de la rencontre: dénoncer et rejeter de vive voix l'initiative d'ECOBANK de lever une Epargne Hadj 2000. Le pèlerinage enregistre déjà ses écueils organisationnels.
La Commission nationale d'organisation du pèlerinage à la Mecque, CNOPM est on ne peut plus claire. Son porte-parole, El Hadj Harouna Sana du Conseil islamique burkinabè (CIB) est acerbe: «Nous dénonçons cette manière de ne pas consulter les autorités du Hadj».
De plus il n'est pas opportun de lancer une telle initiative, dans la mesure où il existe des démarcheurs qui collectent les sommes auprès des pèlerins. «Pour le 2e vice-président de la CNOPM, El Hadj Oumar Koanda», il faut partir à la base, et nous consulter au départ.
En somme, les récriminations contre l'initiative ne manquent pas, alors que ECOBANK est partenaire bancaire de la CNOPM. El Hadj Sana reconnaît qu'avec elle, les pèlerins ont gagné dans les chances. Cependant, souligne El Hadj Koanda, «ECOBANK a des relations en Arabie Saoudite, mais n'a pas donné un franc aux pèlerins». Il fait remarquer que les pèlerins ont des comptes dans les banques et caisses populaires. En temps voulu, ils feront les décaissements au profit d'Air Afrique. On ne peut plus clair, les communautés islamiques rejettent l'opération. Cela ne surprend guère, le ministre Yéro Boly qui révèle que «ECOBANK retire un gros morceau de la bouche des démarcheurs, qui ne vont pas se laisser faire». D'ailleurs, ils ont créé une association des démarcheurs, déjà reconnue par ses services.
A titre illustratif, le pèlerinage 1998 avait officiellement 48 démarcheurs dont 28 de Ouaga zone, le reste de la zone de Bobo.
Seule l'élite musulmane, pense le ministre Yéro, et là elle est infime, peut être réceptive à une épargne Hadj de la part d'une banque. Sans savoir ce qui a guidé la banque, (elle est restée silencieuse, différant sans cesse les possibilités de rencontre qui nous auraient permis de comprendre), pour sa part, El Hadj Koanda Oumar a la certitude que «quelqu'un a conseillé ECOBANK de lancer ce produit. Quelqu'un du CNOPM dont la banque refuse de dire le nom».
Dans l'organisation du Hadj, que d'aucuns qualifient de jungle, l'initiative d'ECOBANK aurait été judicieuse. Au moins, elle aurait permis d'éviter les malversations comme en 1998 où des pèlerins ont effectivement payé sans que les sommes aient été reversées. Conséquence, ce fut des frais que la CNOPM a supportés.
Du côté des démarcheurs, ils affirment collecter des sommes parfois des années avant, jusqu'au montant requis. Et comme on fait confiance aux démarcheurs qui vont même «dans les pays voisins, collecter les sommes des compatriotes, les faire venir à Ouaga pour le voyage», dixit le ministre Yéro, c'est comme un doublon d'avoir en plus l'Epargne Hadj.
Par exemple avec 25 pèlerins, Air Afrique donne 1 billet cadeau au démarcheur, en plus d'autres avantages. Le billet Air Afrique a une valeur monétaire de 631 800 FCFA.
C'est à peine si les associations islamiques n'ont pas dit à la banque de parler de tout sauf du Hadj dans leur opération, sauf si elle est requise pour cela. Depuis la «désertion» de la BCEAO, désertion que les uns ne comprennent pas, c'est ECOBANK qui est le partenaire de la CNOPM en termes de changes. En effet, Air Afrique lui reverse toutes les sommes moins le prix des billets de voyage. Cet argent est récupéré à Djeddah et permet à la CNOPM d'éviter le transfert manuel des fonds, ce que déplore le ministre Boly qui est sidéré quand il se souvient que 600 millions étaient dans des mallettes en 1996, tout comme en 1997 et en 1998.
Remise en cause permanente
Depuis que l'Etat est retourné dans la gestion du Hadj, les associations islamiques fulminent. El Hadj Tall Yéro est formel: «Tant que l'Etat ne se retire pas du Hadj, je ne me mêle plus. Sa mission doit se limiter à la santé, la sécurité des pèlerins». On accuse l'Etat d'envoyer des cafres et païens dans la CNOPM, de favoriser la double gestion qui se termine toujours en queue de poisson, de faire supporter ses délégués par les pèlerins. Sur ce cas, El Hadj Koanda estime que ce sont les musulmans au service de Dieu qui doivent bénéficier du «Lohorom» de la religion. Pour cette idée, il doit la somme de 340 000 FCFA x 6 personnes qui sont parties sous son couvert. Pour lui, c'est pour le prêche et le service de guide qu'ils sont partis. Pour le ministre Boly, l'Etat n'est pas revenu de lui-même. «Il a été interpellé par les autorités saoudiennes sur la misère des pèlerins burkinabè et pour sauvegarder les intérêts des citoyens», soutient le patron des cuites au Burkina, Yéro Boly. Même si la présence de l'Etat engendre des problèmes, c'est le fait des associations islamiques qui créent des problèmes. Malgré tout, il y a des succès comme le Hadj 99 qui a un actif de 10 millions, qui éponge une partie des arriérés, acheté une ambulance à 24 millions et réparé la 504 offerte en 1989 par le président. C'est reconnu par les associations qui ont transmis le 10 août dernier des observations et propositions sur l'organisation du Hadj. Tout en reconnaissant les points positifs de cette année, elles demandent de débarquer le secrétaire permanent en la personne de Fabéré Moumouni, à qui on reproche des griefs, dont son isolement «avec son groupe à Djeddah», ou sa «nomination qui n'a pas respecté les dispositions du décret n° 98-027/PRES/PM/MATS du 2 février 98».
Mais d'autres problèmes inhérents au SP sont tus, comme le «parrain» et la tentative de substituer Air Afrique qui donne des ristournes à Royal Air Maroc pour convoyer les pèlerins.
C'est donc dire que depuis 1996, l'Etat n'arrive pas à régner. Hadja Nikièma en 96, El Hadj Sylla en 97, El Hadj Saïdou Ouédraogo en 98 ont été débarqués et probablement, El Hadj Fabéré, dont la gestion n'avance pourtant pas de déficit. Pour le ministre Yéro, les audits de 96, 97 sont à l'inspection. Pour celui de 98, les responsabilités sont situées. El Hadj Koanda Oumar reconnaît les créances et promet de payer. Et sur les 252 millions manquant, on était à moins de 100 millions au 2e trimestre. Maintenant on parle de 50 millions avec le SP de 98 qui a nié sa responsabilité sur la perte des 40 millions en bloc. Passé l'ultimatum du 30 juin, le ministre Yéro a saisi Me Benoît Sawadogo pour recouvrer les fonds. Mais reste à savoir si la tâche sera aisée. Les gens veulent faire des plans de carrière dans le Hadj, qui plus est, n'a pas reçu une plainte pour détournement, ni des pèlerins encore moins de l'Etat dont ses fonds ne sont pas spoliés. Religion fond de commerce!
El Hadj Mamadou KABRE