Article
Éducation de la jeune fille musulmane : "Elle n'est pas à négocier"
- en
- fr
- Hierarchies
-
Burkina Faso
- Articles de journaux (3615 items)
- Burkina 24 (279 items)
- Carrefour africain (33 items)
- FasoZine (116 items)
- L'Evénement (45 items)
- L'Observateur (61 items)
- L'Observateur Paalga (509 items)
- La Preuve (28 items)
- Le Pays (709 items)
- LeFaso.net (709 items)
- Mutations (13 items)
- San Finna (9 items)
- Sidwaya (1104 items)
- Publications islamiques (432 items)
- Al Mawadda (11 items)
- An-Nasr Trimestriel (16 items)
- An-Nasr Vendredi (318 items)
- L'Appel (48 items)
- L'Autre Regard (11 items)
- Le CERFIste (13 items)
- Le vrai visage de l'islam (15 items)
- Documents divers (Burkina Faso) (16 items)
- Photographies (Burkina Faso) (9 items)
- Références (Burkina Faso) (297 items)
- Articles de journaux (3615 items)
- Title
- Éducation de la jeune fille musulmane : "Elle n'est pas à négocier"
- Creator
- Emile Bayala
- Publisher
- Le Pays
- Date
- March 21, 1995
- Abstract
- Les IIe Journées de la femme musulmane, organisées les 18 et 19 mars à l'ex-CEAO, ont jeté les bases d'une nouvelle réflexion sur l'éducation de la jeune fille croyante. Au sortir de la rencontre, les milliers de femmes retournent chez elles, comme avec ce ferme engagement de combattantes.
- Subject
- Djiguiba Cissé
- Femme en islam
- Journées de la femme musulmane
- Mariage
- Ramata Boly
- UNICEF
- Cercle d'Études, de Recherches et de Formation Islamiques
- Analphabétisme
- Spatial Coverage
- Abidjan
- Language
- Français
- Source
- Le Pays
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0003847
- content
-
Les IIe Journées de la femme musulmane, organisées les 18 et 19 mars à l'ex-CEAO, ont jeté les bases d'une nouvelle réflexion sur l'éducation de la jeune fille croyante. Au sortir de la rencontre, les milliers de femmes retournent chez elles, comme avec ce ferme engagement de combattantes.
C'est un monde féminin de divers horizons et de différentes couches socio-professionnelles qui a pris d'assaut la salle de conférences de l'ex-CFAO. Vêtues d'habits éclatants, toutes ont tenu, la prière dans l'âme, à donner aux journées toute l'importance qu'elles requièrent L'éducation de la jeune fille musulmane qui était au coeur du débat s'est finalement révélée comme un droit.
Ce droit a été étalé dans toute sa latitude spatio-temporelle par l'Imam du Plateau d'Abidjan, l'Ivoirien El Hadj Djiguiba Abdoullah, à travers une conférence. Le thème choisi par le théologien éducateur, et traité sur un ton de parfaite modération, venait bien à propos : “la problématique de l'éducation de la jeune fille musulmane”. L'homme aguérri des grandes questions de l'Islam a su restituer le problème dans toute sa réalité, s'inspirant de la réalité quotidienne.
Le droit à l'éducation, même s'il n'est pas partout appliqué ou est mal appliqué, est cependant une nécessité spirituelle. "Cette éducation n'est pas à négocier”, a lancé Mme Ramata Boly, présidente de la cellule féminine du CERFI (Centre d'études, de recherches et de formation islamique). Mme Boly n'a pas ainsi manqué, à la fin des Journées, d'interpeller tout parent ou responsable d'une jeune fille scolarisable. Pour elle, le prophète Mahomed lui-même reconnaît ce droit à la science, pour l'avoir exprimé dans le Coran.
Les deuxièmes journées, ont estimé leurs initiateurs, notamment le CERFI et l'UNICEF, sont le point de départ d'une “immense tâche”, tant la scolarisation des filles, l'instruction religieuse et l'éducation des femmes sont des fardeaux qui pèsent sur beaucoup de responsables.
Pour les femmes du CERFI, nombreux sont ceux qui pensent que l'Islam s'oppose à l'émancipation de la femme. La réalité que les femmes vivent est une “preuve concrète qui vient confirmer cette triste apparence”. L'Assemblée féminine ne s'est pas érigée en tribunal religieux, mais n'a pas, non plus, occulté les problèmes de l'Islam de la sous-région, qui de l'avis des participantes, ploie sous le poids de la coutume et de la tradition.
Ainsi, la femme musulmane, (notamment la jeune fille) ne bénéficie pas d'une éducation conséquente, profitable à la société. Venues de tous les coins du Burkina et représentées par leurs “soeurs" du Mail du Niger et de la Côte d'Ivoire, ces épouses, mères, éducatrices, citoyennes, ont pu, durant deux jours, regarder d'en face leur propre "triste" tableau. Il est peint aux couleurs vives, de l'analphabétisme chronique, de l'échec des mariages, de la multiplication des divorces, de l'épanouissement du concubinage, de la vulgarisation du sexe, de la maternité précoce ponctuée d'abandons d'enfants, de la spoliation des veuves et orphelins, du mariage forcé, de la négligeance de l'instruction religieuse et de la formation intellectuelle de la femme. Cette dernière note de détresse est, depuis le 18 mars, entonnée avec clameur vers Allah, le Tout-Puissant, celui dont la miséricorde fera triompher le droit divin à l'éducation des femmes.