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Visite d'amitié et de travail du Pt Kérékou au Koweit : vers une coopération fructueuse et agissante entre les deux Etats
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- Title
- Visite d'amitié et de travail du Pt Kérékou au Koweit : vers une coopération fructueuse et agissante entre les deux Etats
- Creator
- Alfred Ahounou
- Publisher
- La Nation
- Date
- January 21, 2000
- Abstract
- Le 17 janvier de chaque année est généralement considéré au Koweit, depuis quelques années, comme le jour de la libération du territoire. En effet, ce fut ce jour que les forces alliées déclenchèrent la riposte contre les troupes ennemies de l'Irak de Saddam Hussein qui, sous le prétexte d'un contentieux politico-financier, avaient franchi le 2 août 1990 au petit matin les frontières du Koweit, ce minuscule Etat du Golfe de 17818 km2 coincé entre l'Irak et l'Arabie Saoudite, avec plus de 1 910 000 habitants et un produit national brut de 28 milliards dollars (1990).
- Page(s)
- 1
- 6
- 7
- Subject
- Antoine Idji Kolawolé
- Construction mosquée
- Coopération arabe
- Coran
- Développement économique
- Diplomatie
- Georges Bush
- Jaber Al Ahmed Al Sabah
- Marguerite Kérékou
- Mathieu Kérékou
- Raphiou Toukourou
- Saddam Hussein
- Rights Holder
- La Nation
- Language
- Français
- Source
- La Nation
- Identifier
- iwac-article-0003654
- content
-
Le 17 janvier de chaque année est généralement considéré au Koweit, depuis quelques années, comme le jour de la libération du territoire. En effet, ce fut ce jour que les forces alliées déclenchèrent la riposte contre les troupes ennemies de l'Irak de Saddam Hussein qui, sous le prétexte d'un contentieux politico-financier, avaient franchi le 2 août 1990 au petit matin les frontières du Koweit, ce minuscule Etat du Golfe de 17818 km2 coincé entre l'Irak et l'Arabie Saoudite, avec plus de 1 910 000 habitants et un produit national brut de 28 milliards dollars (1990).
Ce fut donc en pleins préparatifs de cette fête commémorative que la délégation officielle du Bénin, conduite par le chef de l’Etat, le président Mathieu Kérékou accompagné de son épouse Mme Marguérite Kérékou ainsi que des ministres Antoine Idji Kolawolé, Abdoulaye Bio Tchané, de l'Ambassadeur Alassane Yasso, de MM. Wassi Mouftaou (CCIB), Raphiou Toukourou (CES), El Hadj Séfou Fagbohoun (opérateur économique), Jean Marie Ehouzou (directeur des ressources extérieures), Francis Loko (DAMO) et Pedro Boni Ibrahim (CAA) a atterri par un froid glacial après 7 heures de vol sur l’aéroport international de Koweit.
Au bas de la coupée, son Altesse l’Emir Cheikh Jaber Al Ahmed al Sabah est venu en personne accueillir son hôte de marque. Chaudes poignées de main, échanges d’amabilités et l’on se dirige à pas de sénateur sur le tapis rouge vers le podium pour le cérémonial d’accueil. La fanfare résonne et l’assistance s’immobilise.
La garde d'honneur revêtue d’une tenue d’apparat rouge entonne aussitôt l’exécution des hymnes nationaux des deux pays.
Les deux délégations se dirigent ensuite vers le pavillon d’honneur d’où le cortège officiel s’ébranlera en direction du Palais de Bayane, lieu de résidence des hôtes de marque. Après une courte pause, le cortège de l’Emir prend congé de son hôte et s’en retourne vers le palais de Dasmane.
Une ostentation de splendeur et de modernité
Aussitôt, l’émerveillement s’empare du visiteur. Sinon comment s’expliquer que dix ans à peine après le déluge de feu et de flammes qui s’est abattu sur ce gigantesque site au lendemain des événements tumultueux du 2 août 1990, sous les décombres, une nouvelle ville soit née, géométrique, traversée d’autoroutes, ponctuée d’édifices monumentaux, de tours vertigineuses (la Tour Al Dasmane culminant à 123 m), de stations balnéaires et de parcs attrayants? En somme, une véritable débauche de lumière, de fleurs et de bitume.
A l’intérieur de ces bâtiments ultra chic et huppés, on aperçoit partout des corridors sans fin recouverts d’immenses panneaux de marbre multicolores avec suspendus à la voûte et sur les flancs des moucharabieh (sortes de balcons couverts de bois ouvragé, permettant aux femmes d’observer sans être vues) et des fantaisies. L’art architectural de l’Orient transfigure tout ici et l’on est subjugué aussi bien par les arabesques que par les lustres chatoyants, les dorures et les ciselures des parements, les dômes des mosquées, le plâtre, les miroirs gigantesques, les lapis moelleux et soyeux, ainsi que les fleurs de décoration et d’ornement. L’on estime en tout cas le coût de la reconstruction en 10 ans à 20 ou 30 milliards de $.
Dans le lointain, les derniers flouflous annoncent l’arrivée imminente du président Georges Bush, le libérateur du Koweit attendu pour un bref séjour dans le cadre de la cérémonie du souvenir. De même, l’on signale le retour au pays de Cheikh Saad Al-Abdullah Al Sabah, le premier ministre qui revient après quelques jours de soins médicaux aux Etats-Unis.
Puis, soudain, la nuit s’abat sur Koweit, la capitale de 58 456 âmes jonchée de myriades d’ampoules et d’enseignes lumineuses. Cette mégalopole s’assoupit sur ses rêves pharaoniques et démentiels et nul ne doute plus que dans ce «coffre-fort» flottant sur une mer de pétrole (12,9 milliards de tonnes soit 9% des réserves mondiales), subsistent des poches de misère que les autorités au pouvoir s’efforcent de réduire ou d’éradiquer par une meilleure redistribution des richesses conformément aux préceptes du Coran dans ce pays fortement islamisé.
Un séjour studieux et fructueux
Le séjour de 72 heures de la délégation béninoise au Koweit (17-19 janvier 2000), bien que bref, s’est révélé des plus fructueux et des plus prometteurs. Il s’est inscrit dans une suite logique de tête à tête à audiences et à entretiens officiels.
Le point d’orgue de ces manifestations protocolaires a été la visite que le président Kérékou a rendue dans la matinée du mardi 18 janvier à son Altesse, l’Emir Jaber Al Ahmed Al Sabah au Palais de Bayane qui a duré environ 1h 00 d’horloge. Des indiscrétions qui en ont filtré, l’on retiendra que les deux hommes d’Etat ont évoqué les voies et moyens pour renforcer les liens de coopération existant déjà entre les deux pays. Toutefois, le président Kérékou aurait soumis à son distingué hôte, son un mémorandum dans lequel outre les secteurs dans lesquels le Koweit intervient déjà chez nous (hydraulique villageoise, infrastructures), sont inscrits 2 nouveaux projets très importants à savoir:
- la restructuration du secteur cotonnier
- l’appui à la filière manioc qui se révèle de plus en plus comme une filière porteuse.
Avec le directeur général du Fonds koweitien pour le développement économique arabe, les questions abordées ont porté notamment sur l’hydraulique villageoise, la réalisation d’infrastructures (routes, ponts, ports, aéroports).
Les secteurs de la santé, de l’éducation et de l’industrie ont été exclus du champ d’intervention du fonds koweïtien.
Dès lors, il a été demandé à la partie béninoise de définir le plus tôt possible et selon l’ordre de priorité, une liste de 3 à 5 projets bancables ainsi que les dossiers techniques en vue d’un examen pouvant déboucher sur un planning d’exécution.
Quant à l’audience du président Kérékou avec le président et les membres de la Chambre de Commerce et d’industrie du Koweit, ainsi que des hommes d’affaires au palais de Bayane, les entretiens se sont focalisés sur des échanges de points de vue relatifs aux opportunités d’affaires au Bénin, les conditions d’investissement et de travail des hommes d’affaires au Bénin, ainsi que sur le code d’investissement. Par ailleurs, au nombre des préoccupations des hommes d’affaires du Koweit figurent l’intérêt qu’ils éprouvent pour le Bénin, la sécurité de leurs investissements dans notre pays. D’autre part, des explorations de nouveaux secteurs seront engagées d’autant plus que certains hommes d’affaires koweitiens très avertis s’intéressent déjà à l’importation des noix d’anacarde ou du charbon de bois.
Au-delà des échanges, le vœu des membres de la CCIB est de faire en sorte que les hommes d’affaires koweitiens viennent s’installer au Bénin en qualité d’opérateurs économiques en partenariat ou non dans notre pays. En somme, conclura ultérieurement M. Raphiou Toukourou, le président du Conseil Economique et Social: «Le présent contact entre la CCIB et la Chambre de Commerce du Koweit doit contribuer à entretenir une relation très étroite en matière d’investissements.
Au terme de ce beau séjour sanctionné par des dîners-banquets privés offerts par les hautes autorités, le président Kérékou a adressé un message de remerciements à Altesse Cheikh Jaber Al Ahmed Al Sabbah dont la teneur est la suivante:
«Altesse, Au moment où je quitte votre beau et splendide pays après le bref mais inoubliable séjour que je viens d’y passer, je voudrais exprimer à votre Altesse, au gouvernement et au peuple du Koweit, mes remerciements pour l’accueil et l’hospitalité généreux qui m’ont été réservés ainsi qu’aux membres de la délégation qui m’accompagnait.
Je souhaite que les relations étroites qui lient nos deux pays se consolident davantage.
Veuillez recevoir, Altesse, mes voeux de santé et de bonheur pour votre personne et de progrès et de prospérité continus au peuple ami du Koweit, sous la conduite sage et éclairée de votre Altesse».
Signé Mathieu Kérékou P.R.B.
La rencontre du chef de l’Etat avec les élèves et étudiants béninois au Koweit
L’autre temps fort des activités du président de la République au Koweit a été l’audience qu’il a accordée le mardi 18 janvier à une délégation des élèves et étudiants béninois résidant au Koweit. Après avoir souhaité la bienvenue au chef de l’Etat et à sa délégation, le porte-parole et président de l’Association de ces élèves -étudiants, M. Ousmane Sourakatou devait énoncer leurs doléances qui s’articulent autour de 6 points:
- la reconnaissance officielle par l’Etat koweitien de leur statut
- la jouissance des bourses universitaires octroyées par le Koweit à notre pays
- l’équivalence de leurs diplômes au terme de leurs études
- la poursuite de leurs études dans des écoles et facultés béninoises dès leur retour au pays.
- la représentation de leur association au sein de toute délégation officielle béninoise lors des discussions avec les autorités koweitiennes
- l’érection d’un consulat au Koweit pour résoudre les problèmes éventuels qui pourraient surgir au cours de leur formation.
Répondant à leur adresse, le président Kérékou s’est tout d’abord félicité de leur initiative avant de résumer leurs préoccupations en deux points:
- une intervention officielle auprès des autorités koweitiennes en vue de leur reconnaissance et d’autre part, le bénéfice de bourses octroyé par le Koweit au Bénin.
Le chef de l’Etat devait alors soulever toute une série de préalables relatifs à leur présence au Koweit, degré de formation reçue; aux conditons à remplir pour postuler une bourse universitaire; de même quel la tutelle qui les régit au Koweit. Toutes choses qui contribuent, selon le président Kérékou, à la précarité de leur situation au Koweit.
Somme toute, le président Kérékou devait aussitôt instruire le ministre des Affaires étrangères pour qu’une suite soit donnée à ces jeunes ressortissants béninois afin qu’ils soient recensés d’une part et que d’autre part leurs doléances soient répertoriées et portées officiellement à la connaissance du gouvernement béninois.
Enfin, le président Kérékou devait leur adresser ses vœux de bonne année, de réussite afin que cette année nouvelle leur apporte une foi plus grande, une robuste santé et l’amour du travail bien fait.
Les interventions du Fonds Koweitien au Bénin
C’est en 1977 que s’amorcent les premiers rapports entre le Fonds koweitien après la visite au Bénin du président général du Fonds koweitien. Depuis cette date, plus de 20 milliards de francs provenant de cette institution ont été injectés dans notre pays. 5 projets s’inscrivent dans cette enveloppe dont 3 sont totalement achevés:
a) 3è projet de routes de dessertes rurales
b) le barrage de Nangbéto
c) la route Djougou-Natitingou
Les 2 projets en cours d’exécution
d) le projet d’hydraulique villageoise CEAO
e) le projet de bitumage de la route Savalou/Djougou dont l’accord a été signé en juin dernier pour lequel le Fonds koweitien intervient pour plus de 6 milliards sur un total de 22 milliards (soit plus de 1/4 du coût de l’ouvrage).
Le Fonds koweitien n’intervient pas dans les secteurs de la santé, de l’éducation et de l’industrie. Toutefois, notre pays entend solliciter son concours dans 2 filières nouvelles:
- la restructuration du secteur cotonnier
- la filière manioc
Enfin, le Bénin se réjouit dans le cadre du service de la dette de n’accuser aucun arriéré vis-à-vis du Fonds koweitien.
Par ailleurs, il faut souligner que le Fonds koweitien intervient également chez nous dans le domaine religieux à savoir la construction de mosquées.