Article
Accusé d'avoir incité à la violence : l'Iman Idriss Koudouss entendu hier
- Title
- Accusé d'avoir incité à la violence : l'Iman Idriss Koudouss entendu hier
- Type
- Article de presse
- Creator
- Y. Gbané
- Publisher
-
Le Jour
- Date
- July 22, 2000
- DescriptionAI
- L'imam Idriss Koudouss Koné, président du Conseil national islamique (CNI), a été interrogé par des membres du CNSP pour des propos incitant à la violence tenus à Soubré. Il a nié ces accusations, dénonçant l'attitude du général Robert Guéi et rejetant fermement la nouvelle mouture de la Constitution, qu'il juge discriminatoire et source de division. Koné a appelé la communauté musulmane à rester unie et calme face à ce qu'il perçoit comme une injustice.
- number of pages
- 2
- Subject
- Idriss Koudouss Koné
- Catholiques
- Robert Guéï
- Comité National de Salut Public
- Odienné
- Référendum constitutionnel ivoirien de 2000
- Khutba
- Laïcité
- Conseil National Islamique
- Language
- Français
- Contributor
-
Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0011991
- content
-
◆ ACCUSÉ D'INCITATION À LA VIOLENCE
L'imam Koudouss Koné interrogé par 2 membres du CNSP
Le président du Conseil national islamique (CNI), El Hadj Idriss Koudouss Koné (ci-contre) a été entendu, hier à la primature, par le colonel Konan et le ministre de la Construction et de l'Environnement, Honoré Zouhin, tous deux membres du CNSP. On lui reproche d'avoir tenu des propos incitant à la violence la semaine dernière à Soubré.
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Accusé d'avoir incité à la violence
L'Iman Idriss Koudous entendu hier
Le président du Conseil national islamique (CNI), El Hadj Idriss Koudouss Koné a été entendu, hier à la primature, par le colonel Konan et le ministre de la Construction et de l'Environnement, Honoré Zouhin, tous deux membres du CNSP. On lui reproche d'avoir tenu des propos incitant à la violence la semaine dernière à Soubré.
Une heure d'horloge. C'est le temps qu'a duré l'interrogatoire du premier responsable du Conseil national islamique (CNI), El Hadj Idriss Koudouss Koné. Il est reproché au leader religieux d'avoir tenu le samedi 17 jullet, lors d'une tournée à Soubré, des propos incitant à la révolte et à la violence. Au nom du CNSP, ce sont le colonel Konan et le ministre Honoré Zouhin qui ont conduit l'interrogatoire. Dans son sermon de la prière d'hier vendredi, l'Imam Koudouss Koné a demandé à ses fidèles de rester calmes. Selon lui, à Soubré, il a déploré le fait que le chef de l'Etat, le général Robert Guéi ait distribué des corans aux musulmans à Odienné. Idriss Koudouss estime que c'est une injure à la communauté musulmane. "Nous condamnons cette attitude du général Robert Guéi. Nous n'accepterons pas un tel comportement. Cela est anormal pour un chef d'Etat", a- t-il indiqué. Avant de s'interroger : "Pourquoi le général n'a pas distribué des bibles aux chrétiens lors de ces tournées afin de respecter la laïcité de la Côte d'Ivoire ?". Le leader du CNI estime que cet interrogatoire ne peut pas l'empêcher de combattre l'injustice. " A travers cette situation, nous pensons que c'est notre communauté qui est visée. Nous avons trop subi l'injustice. Nous ne nous laisserons plus faire", a-t-il fait remarquer. Et de poursuivre : "Nous demandons à la communauté musulmane de rester soudée. Nous n'accepterons pas qu'on nous traite de la sorte". Il estime que ses propos de Soubré n'ont rien d'incitatif à la violence et à la révolte.
Au cours de son sermon, Idriss Koudouss Koné a jeté un regard sur la dernière mouture du texte constitutionnel soumis à référendum demain. Il a dénoncé le retour du "Et" à la place du "Ou". Le retour du "Et" ne colle pas à la réalité ivoirienne. Notre pays est un pays de brassage" a-t-il indiqué. Et d'ajouter : "C'est une discrimination, une injustice entre les peuples d'un même pays. Cela est indigne de la Côte d'Ivoire". Selon lui, cette nouvelle mouture, au lieu de rapprocher les Ivoiriens les divise : " Nous ne sommes pas d'accord avec cette Constitution. La communauté musulmane n'est pas d'accord avec la catégorisation des Ivoiriens. En clair, nous rejetons ce texte. Il compte les germes de la xénophobie, de l'exclusion...". Par ailleurs, le président du CNI demande aux musulmans de prier pour que la paix règne en Côte d'Ivoire.
Y. GBANÉ
Idriss Koudouss Koné, président du CNI :"Nous disons non à la Constitution" Photo d'archive
