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Title
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Don de sucre d’ADO à la communauté musulmane : Notre Voie ridiculise Gbagbo
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Date
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August 20, 2010
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DescriptionAI
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Le journal "Notre Voie", proche du FPI, a qualifié de "ridicule" un don de sucre et de riz du candidat présidentiel Ouattara à la communauté musulmane pendant le Ramadan, le jugeant insuffisant. Ce geste est défendu comme un acte de solidarité symbolique, dénonçant une manœuvre politicienne visant à discréditer Ouattara. Le texte souligne l'exploitation de la religion à des fins électoralistes par le FPI, en comparant les actions de Ouattara à celles de Laurent Gbagbo.
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Identifier
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iwac-article-0011969
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Rights
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content
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Hier, en couverture du quotidien Notre Voie, les lecteurs de ce journal proche du FPI ont pu lire ce titre pour le moins comique : « Il offre 2 tonnes de sucre à tous les musulmans, Ouattara se ridiculise ».
Notre confrère, en cette période électorale – et ça n’est que de bonne guerre –, aurait voulu déprécier le candidat du RDR à la présidentielle à travers l’acte de solidarité ainsi posé en direction de la communauté musulmane, qu’il ne s’y prendrait pas autrement.
On comprend cette démarche sardonique à la lecture de l’article en question où l’homme est, en substance, présenté comme le musulman qui n’aime pas suffisamment les musulmans de son pays pour leur offrir tout le sucre de la Côte d’Ivoire. Ouattara « gâterait son nom » parce qu’il n’aurait offert à tous les musulmans de ce pays que deux petites tonnes de sucre. Sucre auquel nos amis de Notre Voie indiquent qu’ADO aurait ajouté une tonne de riz et la somme d’un million de nos Francs. Le tout remis au Conseil supérieur des Imams (Cosim).
A suivre donc les plumitifs de ce canard, le « ridicule » dans cette affaire viendrait du fait que le « multimilliardaire » doublé du musulman Ouattara, aurait dû faire mieux que ce « petit geste ».
Ce « mieux » devrait à peu près nous ramener à ceci : si on estime la population ivoirienne à 16 millions, dont au moins le quart – simples estimations – est de confession musulmane, il va sans dire que c’est environ 4 millions de bouches que Ouattara devraient nourrir durant ce mois de Ramadan. Donc, il eut fallu autour d’un million de sacs de riz, autant de cartons de sucre et, pour l’argent, au bas mot 30 milliards (à raison de 30.000 FCFA par famille pour les 30 jours de jeûne).
A ce niveau, faudrait-il déjà que le siège du Cosim, où les dons ont été remis au président de cette structure, soit aussi spacieux qu’une bonne vingtaine d’entrepôts industriels réunis. Et que la moitié des conteneurs du port d’Abidjan soient réquisitionnés pour y transporter ces vivres. Hélas ! Ce siège n’est qu’un modeste appartement aménagé pour réfléchir sur les problèmes de cette confession religieuse.
Le geste de Ouattara, comme des personnes sensées peuvent donc le comprendre, ne reste qu’un « geste », dont il faut saisir la portée humaniste dont les valeurs principales sont la solidarité, le partage, la générosité. Ouattara n’a jamais prétendu qu’il nourrirait, de sa poche et trente jours durant, plus du quart de la population ivoirienne ! Mais il est clair qu’il ferra toujours du mieux qu’il peut pour soulager ses compatriotes dans le besoin. D’ailleurs, pas plus tard qu’avant-hier, il offrait deux tonnes (encore) de sucre aux musulmans de Korhogo. Il y a quelques jours, c’était au tour de Sinfra de bénéficier de la générosité d’ADO. Nul doute que ces gestes se multiplieront au fil des jours. Comme ce fut toujours le cas en pareille circonstance. Car pour qui connaît l’ancien Premier ministre d’Houphouët-Boigny, nul n’est besoin de rappeler que le « fils » partage avec le « père » l’inestimable qualité humaine du don de soi.
Maintenant, il faut peut-être aller au fond du débat soulevé par notre confrère. Parce que pour être bleu, ce journal n’en raconte pas moins des histoires innocentes. Notre Voie est forcément dans une logique politicienne. Laquelle reviendrait à laisser croire aux Ivoiriens que l’opposant Ouattara n’est pas digne d’être élu par l’ensemble des Ivoiriens parce qu’il n’est même pas capable de s’occuper de sa seule communauté religieuse, voire ethnique. Dans une telle situation, que faut-il faire ? Eh bien, se tourner vers quelqu’un d’autre, beaucoup plus regardant sur la détresse de ses compatriotes.
Cette personne, il n’est pas besoin d’être un mage pour le désigner. Il s’agit bien évidemment, dans l’esprit de nos flagorneurs, de Laurent Gbagbo, ci-devant candidat du FPI à la présidentielle prochaine, mais également et surtout, président de la République sortant. Si Ouattara « se ridiculise » tant vis-à-vis de sa communauté, c’est sans doute que, pour Notre Voie, Gbagbo est pour le moins sérieux, voire magnanime vis-à-vis de la sienne : la communauté chrétienne. Alors première question : qu’a fait Gbagbo de spécial pour cette communauté, d’abord en tant qu’opposant, ensuite en tant que Président de la République ? A-t-il une seule fois, pendant ces deux périodes de sa vie, offert aux familles de cette communauté la moindre cuisse de poulet pendant les célébrations de la Noël ou de la Pâque ? A-t-il jamais envoyé ses émissaires leur distribuer le moindre kopeck ? Or, quelqu’un qui n’a même pas pu s’occuper de sa communauté, le peut-il pour une autre communauté, en l’occurrence les musulmans ? Dans l’opposition, il ne l’a pas fait – la sébile était plutôt dirigée dans le sens contraire, si vous voyez l’allusion. Au pouvoir, s’il distribue des tonnes de vivres, cela ne provient nulle part que de l’argent du contribuable. Une sorte de retour à l’envoyeur. Ce n’est guère son cœur qui parle, mais sa raison : la raison électoraliste. Personne n’est dupe là-dessus. Encore moins les musulmans, dont le mois ascétique de carême qu’ils sont en train de vivre en ce moment devrait leur rappeler que c’est, précisément, pendant cette période que Laurent Gbagbo, pour leur témoigner son amour, leur avait coupé l’eau et l’électricité et, surtout, largué quelques bombes sur leurs têtes d’Ivoiriens « inutiles » ayant le malheur d’habiter dans la « Côte d’Ivoire inutile ».
A vrai dire, nos amis de Notre Voie, donc du FPI de Laurent Gbagbo, sont aux abois. Cette proximité avec l’échéance de la présidentielle est un supplice pour eux. Comment faire pour diaboliser davantage quelqu’un qui, pendant plus d’une décennie, représentait à leurs yeux, le diable en personne ? Cette exploitation honteuse de la religion à des fins électoralistes montre si besoin était, que le FPI sait sa fin proche.
KORE EMMANUEL
Le Patriote
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Frédérick Madore