Article
Imam Idriss Koudouss : "Nos différences naturelles nous engagent à vivre en harmonie"
- Title
- Imam Idriss Koudouss : "Nos différences naturelles nous engagent à vivre en harmonie"
- Type
- Article de presse
- Publisher
-
Le Jour
- Date
- January 10, 2003
- DescriptionAI
- Chrétiens et musulmans de Côte d'Ivoire ont prié ensemble pour le retour de la paix, lors d'un événement où l'Imam Idriss Koudouss et le Cardinal Bernard Agré ont exhorté les Ivoiriens à réapprendre à vivre ensemble. L'Imam Koudouss a souligné l'importance de l'harmonie malgré les différences naturelles, s'appuyant sur le Coran, les Évangiles et les Hadiths pour promouvoir le respect, l'acceptation de l'autre et la purification du cœur. Il a appelé à l'ouverture, au pardon et à la repentance face à la crise, insistant que la paix est un comportement nourri par la foi et l'espoir en Dieu, et a prié pour que la prochaine réunion sur la crise ivoirienne à Paris porte les fruits de l'espérance et de la paix.
- pages
- 4
- number of pages
- 1
- Subject
- Idriss Koudouss Koné
- Bernard Agré
- Mahomet
- Conseil National Islamique
- Paix
- Prière
- Pardon
- Catholiques
- Unité
- Conflit
- Language
- Français
- Contributor
-
Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0011206
- content
-
Discours de l'imam Idriss Koudouss et de Mgr Agré
Pour le retour de la paix en Côte d'Ivoire, chrétiens et musulmans ont prié à l'unisson, hier, au palais des sports de Treichville. Plusieurs exhortations à l'amour ont émaillé cette journée exceptionnelle de repentance et de recueillement. Parmi elles, celles du cardinal Bernard Agré et de l'Imam Idriss Koudouss, tous deux leaders respectifs de l'Eglise catholique et du Conseil national islamique, qui invitent l'ensemble des Ivoiriens à réapprendre à vivre ensemble en Dieu. Ci-dessous les déclarations de l'Imam Idriss Koné Koudouss et du cardinal Agré.
◆ Imam Idriss Koudouss
« Nos différences naturelles nous engagent à vivre en harmonie »
Vivre en harmonie avec les parents, les voisins et les autres compatriotes doit constituer l'essence de la vocation sociale de l'homme.
La raison est évidente : nos différences naturelles nous y engagent. A ce propos, Allah nous interpelle dans le Coran:
«Ho les gens! Nous vous avons été créés d'un mâle et d'une femelle et nous avons été désignés en nations et tribus pour que vous vous entre-connaissiez. Oui, le plus noble d'entre vous auprès de Dieu, est le plus pieux. Dieu est certes omniscient et informé» (Sourate 49, les cloisons, verset 13).
L'attitude essentielle, et qui est conforme à la volonté de Dieu c'est le respect et l'acceptation de l'autre. Jésus Nabi Issa (que la paix de Dieu soit sur lui), ordonne dans les évangiles: «Aime ton prochain comme toi-même», et le prophète Mohamed (SAW) ajoute dans ses hadith: «Tu ne peux te dire croyant, si tu n'aimes pas pour l'autre ce que tu aimes pour toi-même».
Cette attitude d'ouverture nécessite que chacun de nous purifie son coeur de haine, du mensonge, et de la jalousie.
Mettons notre espoir en Dieu et agissons le plus possible en conformité avec ses prescriptions.
Négliger les recommandations de Dieu pour faire plaisir à des êtres humains, aussi puissants soient-ils, est une grande méprise et une abomination.
Accomplir des oeuvres pour faire plaisir à certaines personnes, aussi puissantes et riches soient-elles, frise le polythéisme.
La situation de crise larvée que vit notre pays depuis plusieurs années, et qui a explosé le 19 septembre dernier, nous oblige tous à un réflexe d'ouverture, de compréhension, de pardon, de repentance. C'est la condition essentielle pour redevenir un peuple, une nation, fière et riche de ses différences. C'est la condition essentielle pour demeurer une terre d'espérance et la patrie de la vraie fraternité.
Au sortir de cette épreuve, tous les enfants de Côte d'Ivoire apprécieront mieux le prix de la paix; ils comprendront mieux que la paix n'est pas un mot mais un comportement; un comportement responsable parce qu'intelligent et nourri aux sources de la foi.
Aujourd'hui, de nombreux enfants de Côte d'Ivoire se tournent vers Dieu; ils ont compris que lorsque tout s'effondre, l'ultime recours reste le créateur suprême.
Aujourd'hui, les églises et les temples se remplissent, tandis que les mosquées ne désemplissent pas. Assurément, c'est un signe qui ne trompe pas et qui augure de lendemains plus calmes et plus fraternels.
Chers frères et soeurs, unissons nos prières et élevons les sincèrement vers le Tout-miséricordieux qui ne manque jamais à sa promesse.
Que chacun de nous prenne l'engagement ferme de bannir de son coeur les vilains sentiments que sont la haine, le mensonge et l'irresponsabilité.
Prions tous ensemble afin que la très prochaine réunion qui aura lieu à Paris, autour de la crise ivoirienne soit porteur des fruits de l'espérance et de la paix.
Qu'Allah exauce nos prières!
Assalam aleikoum
Je vous remercie

