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Célébration de la Tabaski hier : la communauté musulmane adhère à Linas Marcoussis
- Title
- Célébration de la Tabaski hier : la communauté musulmane adhère à Linas Marcoussis
- Type
- Article de presse
- Publisher
-
Le Jour
- Date
- February 12, 2003
- DescriptionAI
- Ce numéro du 12 février 2003 du journal "Le Jour" se concentre sur la crise ivoirienne, abordant les difficultés de mise en place d'un gouvernement de réconciliation nationale suite aux accords de Linas Marcoussis. La célébration de la Tabaski par la communauté musulmane s'est déroulée dans la sobriété, marquée par la guerre et la récession économique empêchant de nombreux fidèles d'immoler des animaux. Les leaders religieux ont profité de l'occasion pour soutenir les accords de paix et appeler les politiciens à la réconciliation et au respect de leurs engagements. Parallèlement, la rébellion maintient son ultimatum alors que les combats se poursuivent dans l'ouest du pays. Le journal rapporte également 53 décès dus à la méningite au Burkina Faso et 14 morts lors d'une bousculade à la Mecque durant le pèlerinage.
- number of pages
- 2
- Subject
- Aboubacar Coulibaly
- Aboubacar Fofana
- Idriss Koudouss Koné
- Ediémou Blin Jacob
- Mahomet
- Abraham
- Hagar
- Collectif de la société civile pour la paix
- Aïd al-Adha (Tabaski)
- Paix
- Réconciliation
- Guerre
- Hadj
- Économie
- Seydou Diarra
- Honoré Guié
- Ismaël
- Conflit
- Politique
- Sacrifice
- Spatial Coverage
-
Burkina Faso
-
Côte d'Ivoire
- Paris
-
France
- Yamoussoukro
- Bouaké
- Abidjan
- Aghien
- Port-Bouët
- Yopougon
- La Mecque
-
Arabie saoudite
- Mont Arafat
- Mosquée Bilal
- Mina
- Language
- Français
- Contributor
-
Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0011211
- content
-
MÉNINGITE
Déjà 53 morts au Burkina
le jour
L'INFORMATION AU JOUR LE JOUR
N° 2345. MERCREDI 12 FÉVRIER 2003 • CÔTE D'IVOIRE : 200 F. CFA ZONE UEMOA : 300 F
LE GOUVERNEMENT DE RÉCONCILIATION COINCE
SEYDOU DIARRA À LA TÊTE DE L'ANCIENNE ÉQUIPE ?
Cinq mois après le début de la crise ivoirienne, les protagonistes sont parvenus le 24 janvier dernier à Paris en France, à un accord. Pour engager son application sur le terrain, qui prévoit notamment la mise en place d'un gouvernement de réconciliation nationale, un mini-sommet des chefs d'Etat de la Cedeao s'est tenu lundi dernier à Yamoussoukro, en vue de l'accélération du processus de formation du nouveau gouvernement.
◆ Le Premier ministre sur des braises
◆ Le voyage de Bouaké reporté
TABASKI
Les musulmans soutiennent les accords de Marcoussis
◆ La fête dans la sobriété
Les fidèles musulmans de Côte d'Ivoire ont célébré hier la fête de la Tabaski sans grande faste. Pour cause, la guerre que vit la Côte d'Ivoire depuis le 19 septembre 2002 avec son corollaire de récession économique n'a pas permis à bon nombre de musulmans d'honorer le rituel d'immolation d'animaux.
◆ Une bousculade fait 14 morts à la Mecque
◆ LES COMBATS SE POURSUIVENT À L'OUEST
LA RÉBELLION MAINTIENT SON ULTIMATUM
"La Défense et la sécurité sont non négociables...
◆ ... ou alors nous marcherons sur Abidjan"
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SOCIETE
Célébration de la Tabaski hier
La communauté musulmane adhère à Linas Marcoussis
La communauté musulmane a célébré hier mardi, la fête de la Tabaski ou l'Aïd El Kebir. A Abidjan dans la plupart des mosquées et espaces de prière, les fidèles musulmans n'ont pas omis la grave crise qui secoue la Côte d'Ivoire. C'est pourquoi, ils apprécient l'accord de paix de Linas Marcoussis signé par les forces et les mouvements politiques de la scène nationale. Pour la communauté musulmane, cette démarche, sous l'égide du gouvernement français, renferme les trois notions enseignées par le prophète Mahomet (Saw). A savoir le respect de l'être humain et de ses biens, la non-violence et la nécessité de la réconciliation.
« Nous apprécions à sa juste valeur, la démarche des partis politiques et des protagonistes du conflit qui déchire le pays depuis quelques mois, lesquels ont accepté de se rencontrer et de se parler, sous l'égide du gouvernement français, afin de trouver une issue heureuse à la crise ivoirienne », a indiqué hier mardi à la grande mosquée d'Aghien à Abidjan, l'imam Aboubacar Coulibaly, dans son sermon lors de la prière de la Tabaski. Cette prise de position, à en croire le guide religieux, se fonde sur deux arguments. Pour la communauté musulmane, en effet, Marcoussis représente le point de départ, l'ouverture d'un sillon qui est celui de la paix, de la fraternité et de l'amour « afin que la Côte d'Ivoire redevienne comme par le passé, une terre bénie de Dieu », indique l'imam.
Toujours selon l'adjoint de l'imam Aboubacar Fofana, la démarche des partis politiques et des protagonistes au conflit se situe dans le cadre des recommandations du prophète Mohamed (Saw) à l'occasion de son dernier sermon prononcé à Arafat. « Le prophète Mohamed (Saw) nous a enseigné, entre autres, trois notions : le respect de l'être humain et de ses biens ; la non-violence et la nécessité de la réconciliation (...) Nous devons donc faire de ce message le nôtre. Nous nous situons dans le cadre de ces recommandations (...) », s'est justifié l'imam Aboubacar Coulibaly.
A la mosquée Bilal de Port-Bouët II à Yopougon, l'imam Idriss Koudouss a saisi pour sa part la présence de plusieurs leaders de confessions religieuses pour interpeller les hommes politiques sur la situation socio-politique. « L'exemple du sacrifice d'Abraham doit servir à tous. C'est le combat de soi-même. Et personne n'ose faire ceci en Côte d'Ivoire. Personne ne veut mener une guerre contre soi-même mais plutôt contre les autres. Nos cœurs sont malades. Nos cœurs sont remplis de haine. Les chefs religieux de Côte d'Ivoire sont unis pour de bon. Ils sont décidés à consacrer leur vie pour la paix. C'est une image forte qui doit interpeller les hommés politiques. Nous souhaitons ardemment que tous ceux qui ont signé l'accord de Linas Marcoussis respectent leurs engagements. Nous invitons les hommes politiques à faire leur examen de conscience sur les conséquences de cette guerre. Cela est absolument nécessaire pour ne pas que l'on tombe dans les mêmes erreurs. », a indiqué l'imam Idriss Koné Koudouss.
Honoré Guié, porte-parole du collectif de la société civile pour la paix a remercié les chefs religieux pour « tout le travail qu'ils abattent pour la consolidation de la paix ». Le senior évangélique Jacob Ediémou Blin, président des confessions religieuses a, quant à lui, imploré Dieu pour sa grâce. Selon lui, tout ce qui arrive à la Côte d'Ivoire a été prévu par Dieu. Il a rappelé la coïncidence de deux évènements : la rencontre des chefs d'Etat de la Cedeao à Yamoussoukro pour la mise en route de l'accord de Marcoussis et la fête de la Tabaski. « Nous avons foi que Dieu a déjà puni la Côte d'Ivoire. Maintenant, c'est l'heure de l'union et de la consolidation de la paix », a-t-il expliqué.
La situation socio-politique n'a toutefois pas occulqué le sens de la célébration de la fête de la Tabaski. Pour l'imam Coulibaly de la grande mosquée d'Aghien, l'Aïd El kebir n'est autre que la victoire de la soumission, la victoire de la reconnaissance envers Allah, celle de la foi sincère sur l'hypocrisie, l'ingratitude et la mécréance. C'est pourquoi, il a invité les fidèles musulmans au pardon, à la repentance. Tout en se souvenant d'Abraham de son épouse Hagar et son fils Ismaël. « C'est la famille musulmane modèle, représentant pour le croyant, le symbole parfait de l'acception de la volonté de Dieu », a conseillé le dignitaire religieux qui a saisi les deux rackats rituels pour appeler ses coréligionnaires à faire des prières et des bénédictions pour que le séjour des pèlerins à la Mecque se termine dans de meilleures conditions.
A. TRAORÉ ET L. C.
La communauté musulmane pour l'application de l'accord de Linas Marcoussis.
Face à la flambée des prix des moutons, beaucoup de fidèles musulmans n'ont pas pu s'acquitter de l'immolation.
Une fête sans faste
Les fidèles musulmans de Côte d'Ivoire ont célébré hier la fête de la Tabaski sans grande faste. Pour cause, la guerre que vit la Côte d'Ivoire depuis le 19 septembre 2002 avec son corollaire de récession économique n'a pas permis à bon nombre de musulmans d'honorer le rituel d'immolation d'animaux. Les prix des bêtes ont flambé au grand désespoir des familles modestes. « Le plus maigrelet des moutons que j'ai vu coûtait 90 000 Fcfa. Quant aux autres, ce n'est pas la peine parce que les prix partent de 150 000 Fcfa à 200 000 Fcfa », se plaint Moussa Cissé du côté de l'abattoir de Port-Bouët. Les petites bourses se sont simplement contentées d'acheter des poulets ou de la viande au détail sur le marché. A défaut du bélier - animal de sacrifice par excellence - beaucoup de fidèles musulmans se sont contentés d'une brebis ou tout simplement de la viande de bœuf. L'Islam, selon l'imam Idriss Koudouss, président du CNI, dispense aux pauvres l'immolation. « Celui qui n'a pas les moyens d'immoler une bête est couvert par le sacrifice universel fait par le prophète à la Mecque au nom des pauvres », a-t-il expliqué. Mieux, ceux qui n'ont pas pu s'acquitter de l'immolation le jour de la Tabaski ont jusqu'au 12e jour du zoul hidja (2 jours après la Tabaski) pour le faire. Faut-il le rappeler, le sacrifice du bélier est non seulement un acte de soumission, mais aussi un dépôt auprès du Seigneur du jour de la rétribution. En effet, dans l'un de ses hadiths, le prophète Mohammad affirme que chaque poil de la bête sacrifiée sera bénédiction le jour du jugement dernier, pour celui qui aura accompli ce rite.
A. L. I.
Pèlerinage à la Mecque : 14 pèlerins tués lors de bousculades à Mina
Quatorze personnes effectuant le pèlerinage annuel de La Mecque ont été tuées lors de bousculades à Mina, à l'occasion de la fête musulmane du Sacrifice (Aïd el-Ahda), a annoncé l'agence de presse saoudienne SPA.
On dénombre un nombre indéterminé de blessés.
L'accident s'est produit dans la matinée aux abords du pont Jamarat de Mina lorsque les pèlerins ont, conformément au rituel, lapidé un pilier censé symboliser Satan.
On estime à deux millions le nombre de «hadji» cette année en Arabie saoudite, gardienne des deux lieux les plus saints de l'islam (La Mecque et Mina).
Reuters
