Article
Après l'assassinat de deux imams : "Des gens proches du pouvoir veulent une guerre de religions" accuse Idriss Ko9udouss, président du CNI
- Title
- Après l'assassinat de deux imams : "Des gens proches du pouvoir veulent une guerre de religions" accuse Idriss Ko9udouss, président du CNI
- Type
- Article de presse
- Publisher
-
Le Jour
- Date
- February 22, 2003
- DescriptionAI
- Le président du Conseil national islamique (CNI), Idriss Koudouss, accuse des personnes proches du pouvoir ivoirien de chercher à déclencher une guerre de religions après l'assassinat de deux imams en Côte d'Ivoire. Mohamed Lamine Sangaré a été abattu par des individus en 4x4, et Cissé Mory par des gendarmes. Face à la montée des tensions et aux menaces des "escadrons de la mort" – dont l'existence est confirmée par l'ONU et Jacques Chirac –, Koudouss s'efforce d'apaiser la communauté musulmane et alerte les instances internationales.
- number of pages
- 2
- Subject
- Idriss Koudouss Koné
- Bernard Agré
- Laurent Gbagbo
- Conseil National Islamique
-
Agence France-Presse
- Organisation des Nations Unies
- Mosquée
- Imamat
- Assassinat
- Violence
- Conflit
- Politique
- Justice
- Language
- Français
- Contributor
-
Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0011189
- content
-
ASSASSINATS DES IMAMS
"Des gens proches du pouvoir veulent une guerre de religions"
accuse Idriss Koudouss, président du CNI
Deux dignitaires musulmans ont été tués, mercredi et jeudi derniers, en Côte d'Ivoire, a indiqué hier vendredi à l'AFP à Abidjan, l'imam Idriss Koudouss Koné, président du Conseil national islamique, selon qui des gens proches du pouvoir cherchent à créer une «guerre de religions».
--- Page 2 ---
Après l'assassinat de deux imams
"Des gens proches du pouvoir veulent une guerre de religions"
accuse Idriss Koudouss, président du CNI
Deux dignitaires musulmans ont été tués, mercredi et jeudi derniers, en Côte d'Ivoire, a indiqué hier vendredi à l'AFP à Abidjan, l'imam Idriss Koudouss Koné, président du Conseil national islamique, selon qui des gens proches du pouvoir cherchent à créer une «guerre de religions».
Mohamed Lamine Sangaré, imam adjoint d'une mosquée d'Abobo, a été «froidement abattu en plein jour» mercredi par des «individus circulant en 4x4», à Abobo, un quartier d'Abidjan, a déclaré le responsable de la principale organisation musulmane ivoirienne.
Selon des témoins, M. Sangaré a été interpellé par des hommes, certains portant un uniforme, d'autres en tenue civile, alors qu'il se trouvait dans une rue proche de sa mosquée.
Ces hommes ont demandé à l'imam de monter dans un de leurs véhicules, mais celui-ci a refusé et a tenté de s'enfuir, avant d'être abattu par ses agresseurs, raconte le journal.
Jeudi matin à Anyama (30 km au nord d'Abidjan), des «bérets rouges de la gendarmerie» se sont livrés à des pillages dans un quartier dont la plupart des habitants sont musulmans, avant de tuer chez lui un prédicateur, Cissé Mory, qui était en train de faire sa prière, a ajouté l'imam Koudouss.
«Les choses ont dégénéré lorsque les gendarmes ont voulu emmener le corps à la morgue», raconte-t-il. Les musulmans s'y sont opposés et des jeunes en colère ont jeté des pierres sur les forces de l'ordre, qui ont en retour ouvert le feu sur la foule, tuant un jeune homme de 18 ans, selon le président du CNI.
«J'exerce une grosse pression sur la communauté musulmane pour l'apaiser et éviter les débordements», a souligné l'imam Koudouss, qui sent monter la révolte chez certains de ses fidèles.
«La communauté musulmane est menacée, plusieurs imams ont quitté la Côte d'Ivoire après avoir reçu des visites suspectes dans leur mosquée», a indiqué le dignitaire religieux, qui affirme être lui-même recherché par les «escadrons de la mort» dans son propre quartier.
«Des gens proches du pouvoir veulent tout faire pour créer une guerre religieuse, beaucoup de provocations et beaucoup d'indices le montrent», a-t-il affirmé.
«Il n'y a pas de guerre religieuse en Côte d'Ivoire, on veut éviter que deux communautés soient dressées les unes contre les autres. Une guerre militaire on peut l'arrêter à tout moment, mais pas une guerre religieuse et ethnique, qui n'a pas de chefs. Ce serait une catastrophe pour le pays», a martelé l'imam Koudouss, qui a multiplié les initiatives et les rencontres avec le cardinal archevêque d'Abidjan, Mgr Bernard Agré.
Le président du CNI ajoute qu'il a alerté les différentes représentations internationales à Abidjan, sur les menaces qui pèsent sur sa communauté et sur lui-même et entend demander une protection officielle.
Dans un rapport publié au début du mois, les Nations unies affirment que des escadrons de la mort opèrent en Côte d'Ivoire et sont proches du pouvoir en place à Abidjan. «Les escadrons de la mort en Côte d'Ivoire seraient constitués d'éléments proches du gouvernement, de la garde présidentielle et d'une milice tribale de l'ethnie bété, proche du président Laurent Gbagbo», selon ce rapport.
Le président français, Jacques Chirac, a déclaré jeudi au cours du 22ème sommet France-Afrique de Paris que ces escadrons de la mort «sont une réalité» en Côte d'Ivoire et averti «que tout cela pourrait se terminer devant les tribunaux internationaux».
Idriss Koudouss: «J'exerce une grosse pression sur la communauté musulmane pour l'apaiser et éviter les débordements».
AFP


