-
Title
-
Crise postélectorale : le Cheikh Fofana attaques le "religieux cupides, couards et politiciens"
-
Date
-
May 31, 2011
-
DescriptionAI
-
Le Cheikh Boikary Fofana, président du Conseil supérieur des Imams (Cosim), a vivement critiqué certains guides religieux pour leur manque de courage et leur cupidité, les accusant de ne pas avoir empêché les violences postélectorales en Côte d'Ivoire. Il a appelé à un débat national pour établir la vérité sur les crimes commis contre sa communauté, notamment les mosquées incendiées et les imams tués, afin de punir les coupables. Il a souligné que la réconciliation durable passe par la vérité et la responsabilité individuelle, tout en exhortant les musulmans à s'abstenir de représailles.
-
number of pages
-
1
-
Identifier
-
iwac-article-0011126
-
Rights
-
-
content
-
Crise postélectorale
Le Cheikh Fofana attaque les "religieux cupides, couards et politiciens"
Cheick Boikary Fofana
Le président du Conseil supérieur des Imams (Cosim) a dirigé la prière du vendredi 27 mai 2011 dans sa mosquée d'Aghien à Cocody-2 Plateaux. Dans son sermon, il a, avec véhémence, dénoncé le manque de courage dont ont fait preuve certains de ses pairs guides religieux.
Qui, selon lui, auraient pu empêcher les violences postélectorales s'ils s'étaient rangés derrière la vérité des urnes et la justice. « La réconciliation doit être celle des guides religieux avec Dieu. Si tous les religieux, si tous les chefs religieux avaient joué franc jeu, s'ils avaient été solidaires dans la vérité et dans la justice, nous aurions donné un acte fort pour arrêter tous ces morts, toute cette dérive nationale. Mais, malheureusement, beaucoup ont été cupides, couards et politiciens et ils n'ont pas pu jouer leur rôle devant l'histoire », a déploré le Cheikh Boikary Fofana. Qui a également appelé à la tenue d'un débat national pour faire éclater la vérité sur les crimes contre sa communauté et en punir tous les auteurs.
« Pourquoi des mosquées ont été incendiées ? Pourquoi des FDS y ont-ils jetés des grenades offensives ? Pourquoi des Imams ont-ils été enlevés et tués à leurs domiciles ? Qu'est ce qui a bien pu se passer pour que les Ivoiriens arrivent à cette barbarie ? Il faut savoir. La réconciliation est impérative. Elle est obligatoire car nous appartenons tous à un même pays. Mais, elle ne peut se faire sans qu'on ne sache qui a fait quoi et pourquoi il l'a fait. Il ne faut pas qu'on se cache derrière la responsabilité collective. Il faut qu'avec courage et responsabilité, chacun assume les actes posés. La vérité est la solution d'une réconciliation forte et durable », pense-t-il. Non sans inviter les fidèles musulmans à « s'abstenir de représailles ». Car, dira-t-il « la réconciliation est une prescription coranique. Et la vengeance est un acte de mécréance ».
Le Jour Plus
Conseil Supérieur des Imams, des Mosquées et des Affaires islamiques
Frédérick Madore
