Article
Bouaké / Les guides religieux en colère : "Idriss Koudouss doit comprend qu'on doit mettre la religion musulmane au dessus des intérêts politiques"
- Title
- Bouaké / Les guides religieux en colère : "Idriss Koudouss doit comprend qu'on doit mettre la religion musulmane au dessus des intérêts politiques"
- Type
- Article de presse
- Creator
- Didier Virus Kouadio
- Publisher
-
Le Jour Plus
- Date
- February 17, 2011
- DescriptionAI
- La célébration de la naissance du prophète Mohamed en Côte d'Ivoire a été marquée par une controverse sur la date, chaque proposition étant soutenue par l'une des deux factions politiques rivales (Gbagbo et Ouattara). À Bouaké, les fidèles ont opté pour la date du Conseil Supérieur des Imams (COSIM), et des guides religieux ont vivement critiqué l'Imam Idriss Koudouss pour avoir politisé l'événement, soulignant l'impératif de préserver la religion des intérêts partisans. Le jour férié observé à Bouaké correspondait d'ailleurs à celui décrété par le gouvernement de Guillaume Soro.
- number of pages
- 1
- Subject
- Idriss Koudouss Koné
- Mahomet
- Laurent Gbagbo
- Alassane Ouattara
- Imamat
- Guillaume Soro
- Conseil National Islamique
-
Conseil Supérieur des Imams, des Mosquées et des Affaires islamiques
- Politique
- Paix
- Gouvernement
- Conflit
- Unité
- Coran
- Language
- Français
- Contributor
-
Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0011083
- content
-
Bouaké / Les guides religieux en colère
« Idriss Koudouss doit comprendre qu'on doit mettre la religion musulmane au dessus des intérêts politiques »
A l'instar des musulmans du monde, la naissance du prophète Mohamed (Saw) a été célébrée en Côte d'Ivoire. Pour ce qui concerne cette célébration religieuse dans notre pays, les fidèles avaient à choisir entre deux dates, notamment entre celle indiquée dans la nuit du 14 au 15 février par l'imam Idriss Koudouss du Conseil National Islamique, et l'autre fixée pour la nuit du 15 au 16 février 2011 par l'Imam Check Boikari Fofana. La controverse est que la date établie par le CNI a enregistré le soutien du « gouvernement illégitime de Gbagbo », et le jour indiqué par le Conseil supérieur des Imams (COSIM) avait l'onction du « président élu », Alassane Dramane Ouattara. Dans la confusion donc, les fidèles musulmans ont sacrifié à la tradition.
A Bouaké, c'est le jour indiqué par le COSIM qui a été suivi. Le mardi nuit dans les différentes mosquées de la cité, de manière très sobre, les fidèles ont honoré leur Prophète par des lectures des passages du Coran qui retrace la vie pieuse et exemplaire de l'icône. Des prières ont été dites pour le retour à la paix et la cohésion sociale dans le pays. A la mosquée de N'gattakro, notre équipe a participé à l'évènement. L'imam Sangaré n'a pas fait de commentaire sur la controverse qui a entouré la date. Cependant, certains guides religieux que nous avons pu approcher sur le couvert de l'anonymat ont justifié leur adhésion à l'arrêté du COSIM. « D'habitude, c'est le COSIM qui fixe la date de la célébration du Mahouloud, nous ne comprenons pas que ce soit l'Imam Idriss Koudouss du CNI qui vienne annoncer une date sans tenir compte de l'avis du COSIM », a clarifié Imam K Z. Pour l'Imam S, il faut éviter de politiser la religion. « Actuellement, nous sommes confronté à un bicéphalisme au sommet de l'Etat, mais pendant la célébration chez Idriss Koudous, il y a Issa Malick Coulibaly pour représenter Gbagbo Laurent donnant un caractère officiel à la chose. Où est l'impartialité qu'on attend du guide religieux qu'il est. Quand le COSIM demande qu'on célèbre le Mahouloud cette année sans inviter d'officiels, c'est pour répondre au souci d'impartialité qui doit caractériser notre confession en cette période difficile pour notre pays. Nous ne pouvons que soutenir une telle démarche qui n'a pas de coloration partisane. Parce que nous n'avons pas le droit de jeter de l'huile sur le feu. Idriss Koudouss doit comprendre qu'on doit mettre la religion musulmane en Côte d'Ivoire au dessus des intérêts politiques », a-t-il martelé.
Aussi, faut-il noter que le jour férié respecté à Bouaké pour la circonstance a été celui décrété hier par le gouvernement Guillaume Soro. Les établissements professionnels et l'administration sont restés fermés. La reprise est pour demain, parce qu'il y la journée ville morte décrétée pour tous les jeudis qui entre en vigueur aujourd'hui dans la cité du Gbêkê.
DIDIER VIRUS KOUADIO
*Correspondant régional*

