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Title
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Cheick Aboubacar Fofana, président du Conseil supérieur des imams (Cosim) : "Les lieux de culte sont devenus des tribunes politiques"
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Date
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August 16, 2011
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DescriptionAI
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Lors d'une journée de prière et de réconciliation à Yopougon, le Cheick Aboubacar Fofana, président du Conseil supérieur des imams (Cosim), a exhorté la communauté musulmane à s'engager dans le processus de réconciliation nationale. Il a vivement critiqué la transformation des lieux de culte en tribunes politiques et la perte des valeurs en Côte d'Ivoire. Le Cheick a également pointé du doigt les discours démagogiques, le manque de culture du travail chez les jeunes et les divisions ethniques, appelant au dialogue, à la vérité et à l'acceptation mutuelle pour une citoyenneté commune.
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number of pages
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1
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Identifier
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iwac-article-0011097
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Rights
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content
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Cheick Aboubacar Fofana, président du Conseil supérieur des imams (Cosim)
« Les lieux de culte sont devenus des tribunes politiques »
Le bureau communal du conseil supérieur des imams (Cosim) de Yopougon a organisé samedi une journée de prière, de réconciliation et du pardon. En présence du Cheick Aboubacar Fofana qui a fait une adresse à la communauté musulmane.
Ils étaient plus d'un millier de fidèles musulmans à faire le déplacement samedi dernier à la mosquée Lem de Yopougon Sideci. A l'occasion de la journée de prière, de réconciliation et du pardon organisée par le bureau communal du conseil supérieur des imams (Cosim) de Yopougon. A l'occasion l'invité spécial, Cheick Aboubacar Fofana, président du conseil supérieur des imams (Cosim) a appelé la communauté musulmane à s'inscrire dans le processus de réconciliation nationale. « La guerre, on sait quand on la commence mais on ne sait pas quand elle se termine. Quand on ne la termine pas, c'est elle qui vous termine. D'où la réconciliation. Dans le cas ivoirien, nous avons demandé à la communauté musulmane d'en faire leur affaire », a exhorté le Cheick.
Selon lui, « les calamités, les guerres... tout ce qui nous arrive comme épreuve c'est le mal que les uns et les autres ont fait. La Côte d'Ivoire a perdu les valeurs qui ont fait d'elle un beau pays ». Il a relevé la nécessité de la réconciliation entre hommes de Dieu. « Jamais il n'y a eu autant de lieux de culte, jamais il n'y a eu autant de mal en Côte d'Ivoire. Mais dans ces lieux de cultes, on devient plus méchant. Est-ce Dieu qu'on va adorer ou à la rencontre du diable. (...) Les lieux de culte sont devenus des tribunes politiques que d'appel à Dieu. Les religieux ont souvent remplacé la religion par la politique. Il faut qu'ils se repentissent et enseignent le vrai message de Dieu. D'où la réconciliation entre hommes de Dieu », a indiqué en substance le guide spirituel.
Autre cause de la crise ivoirienne selon lui sont « les incompréhensions des discours politiques démagogiques ». Il appelle la communauté musulmane au dialogue. « Mais ce dialogue ne peut se faire que si on se dit la vérité les uns les autres. Avec un minimum de justice ne serait-ce que morale » a poursuivi le Cheick qui également, s'est adressé à la jeunesse. « Nous sommes en train de perdre la culture du travail. La jeunesse ne travaille pas, n'a pas de métier. Leurs endroits de prédilection sont les fumoirs, les gangs, la rue princesse.... Le fond du problème ivoirien c'est la culture du travail qui est libérateur pour la Côte d'Ivoire », a expliqué le premier responsable du Cosim. Aussi a-t-il invité les jeunes à se départir des discours sur la nationalité qui ne peuvent « les nourrir ». « Les discours politiques doivent changer. Nous devons aller vers une citoyenneté commune et non vers nos origines ethniques. On n'a pas le choix. Il faut aller vers l'acceptation mutuelle », a plaidé l'homme de Dieu.
Bien avant le Cheick, le secrétaire général du Cosim section Yopougon, Adama Diabaté a animé une conférence sur le thème de la réconciliation. Il a mis en exergue les difficultés, les cas pratiques vécus par des coreligionnaires dans la commune de Yopougon. Le cas entre autres du vieillard dont les 5 fils ont été tués sous ses yeux, ces personnes qui ont perdu leurs véhicules ou encore les cas des personnes portées disparues dont certaines n'ont pas encore été retrouvées. Etc.
Pour ce qui est de la réconciliation, l'imam a indiqué qu'elle est de trois types : la réconciliation avec Dieu par rapport au comportement des uns et des autres. La réconciliation entre musulmans. Il a rappelé que certains musulmans ont été à la base de la mort de certains des leurs. Le cas surtout des 15 imams tués en mars dernier dont la liste a été sans doute établie par des musulmans, à en croire le conférencier. Le troisième type de réconciliation est celle entre les musulmans et leurs frères des autres religions. Il préconise un dialogue franc afin que chacun sache ses responsabilités dans la crise.
ABOU TRAORÉ
Le Jour Plus
Conseil Supérieur des Imams, des Mosquées et des Affaires islamiques
Frédérick Madore
