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Title
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El Hadj Bema Fofana, président de l'association des musulmans, Firdaouss : "Le hadj risque d'être un échec..."
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Date
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September 22, 2009
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DescriptionAI
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El Hadj Bema Fofana, président de l'association des musulmans Firdaouss, exprime de sérieuses inquiétudes quant à l'organisation du Hadj par l'État, la jugeant menacée d'échec. Il critique principalement l'exclusion des encadreurs traditionnels, le coût excessif (2,7 millions FCFA) et les retards, craignant que ces problèmes n'empêchent d'atteindre l'objectif de 4000 pèlerins et ne laissent certains sans encadrement à La Mecque. Pour y remédier, il propose la libéralisation de la filière et la création d'un office du Hadj impliquant tous les acteurs.
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number of pages
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1
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Identifier
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iwac-article-0010972
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Rights
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content
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El Hadj Bema Fofana, président de l'association des musulmans, Firdaouss
**« Le hadj risque d'être un échec... »**
**Bientôt c'est le pèlerinage à la Mecque. Cette année comment voyez-vous ce voyage saint ?**
Je suis inquiet. L'état a décidé d'organiser le hadj. Je ne suis pas contre ce principe. Je suis inquiet parce que les acteurs principaux que sont les encadreurs ont encore été exclus de l'organisation. Or nous savons qu'ils sont les principaux piliers de cette organisation quoi qu'on dise. Par ailleurs je suis encore interrogatif quant au coût du hadj qui est de 2,7 millions de FCFA. On demande aux pèlerins de payer 1,5 million et l'Etat prend le reste en charge. Je trouve que c'est cher. On n'a pas forcement besoin de faire un pèlerinage de luxe. Par ailleurs, ce qui risque de peser sur le hadj, c'est la contribution des encadreurs qui n'ont pas de quote part dans les Fonds du hadj alors que ce sont ces derniers qui fournissent le plus gros contingent de pèlerins. Je crains que l'Etat puisse sans eux atteindre les 4000 pèlerins pour lesquels il a pris des engagements en terre sainte. Si les encadreurs ne sont pas du voyage, il est à craindre que les pèlerins soient encore abandonnés à la Mecque.
**Mais les encadreurs sont exclus depuis 2006...**
Le résultat est là. Je crois qu'on aurait pu les associer et prévoir quelque chose pour eux dans le coût du hadj que je trouve très excessif. On n'a pas besoin de loger les gens dans des hôtels de luxe. Tout cela contribue à augmenter les prix et à réduire le nombre de personnes voulant effectuer le hadj.
**Quel est le coût idéal du hadj selon vous ?**
Je ne connais pas le prix actuel des services en terre sainte mais je crois qu'on aurait pu être en dessous de 2 millions de FCFA.
**En dehors de l'exclusion des encadreurs que vous dénoncez, qu'est-ce qui ne va pas dans l'organisation du hadj ?**
Ce qui ne va pas c'est l'exclusion. Il faut libéraliser la filière. Faire appel à tous les acteurs sans exclusive autour d'une table pour arrêter un cahier de charges consensuelles. Et comme cela, personne ne sera exclu.
En son temps, nous avons même proposé la création d'un office du hadj. Avec cet office, la communauté musulmane pourra organiser le hadj sans problème majeur
**Les préparatifs du hadj cette année selon vous vont-ils dans le bon rythme ?**
La Côte d'Ivoire est en retard. Depuis le 15 du mois de ramadan tout devait être bouclé. Nous sommes à la fin du mois de ramadan et les gens se posent toujours des questions. Et c'est le mutisme de nos chefs religieux que je déplore. Je crois qu'ils ont le devoir de dire aux autorités administratives attention il y a problème. C'est maintenant qu'on doit réagir afin d'éviter en cas d'échec de se rejeter la faute. Pour preuve, à quelques jours des départs, les candidats au hadj ne se bousculent pas devant les caisses du trésor ou encore dans les centres de formation sanitaire. Cela me fait de la peine que l'Etat débourse des sommes colossales, malheureusement sans résultats probants.
**Quelle est votre solution pour régler définitivement les problèmes rencontrés dans l'organisation du hadj ?**
Je propose la création d'un office du hadj qui implique tous les acteurs dans l'organisation. Pour sauver le hadj de cette année, il est encore temps que l'Etat prévoit "une commission" pour ceux qu'il a exclus pour qu'ils se sentent intéressés par l'organisation. Car figurez-vous, ils ont un certain nombre de pèlerins sous la main et ils disent qu'ils ne peuvent pas reverser la totalité des Fonds reçus dans les caisses du trésor sans une commission ; or ils ont l'obligation de les encadrer en terre sainte. Il faut les comprendre ; c'est leur travail et ils le font depuis toujours. S'ils ne sont pas pris en compte on risque d'être en deçà de l'objectif (4000 places). Ce qui entraînerait une énorme perte sèche pour l'Etat en ces temps de vaches maigres. Concernant le volet transport il faut impliquer les compagnies aériennes traditionnelles. Il faut permettre aux pèlerins de voyager par la compagnie de leur choix et non leur en imposer une.
**En 2004 un contentieux financier est né entre vous et les pèlerins. Le dossier a t-il été vidé ?**
Malheureusement non. Il est bon que vous sachiez que sous le contrôle et l'autorité de l'Etat, nous avons désintéressé en partie de ceux des pèlerins qui n'ont pas effectué le hadj 2004. A toutes fins utiles, je rappelle que le conseil des ministres du 25 octobre 2006 a autorisé la prise en charge de la dette du hadj éditions 2004 et 2005. Par miracle, notre déficit n'a pas été pris en compte. Nous avons rencontré le Chef de l'Etat qui a promis vider le contentieux. Nous attendons toujours. Le reliquat est de 78 millions de FCFA.
**Vous parlez toujours de menace sur le hadj...**
Pour moi, c'est clair qu'on risque de ne pas atteindre les 4000 pèlerins à cause des passeports biométriques exigés et de l'exclusion des acteurs traditionnels du hadj. Aujourd'hui les démarcheurs sont à la recherche d'autres solutions pour contourner cette décision exclusionniste. Et croyez moi, ils n'ont pas besoin d'aller dans la sous région pour convoyer les pèlerins en terre sainte. Pour que le hadj réussisse, il faut nécessairement les inclure. Sinon les pèlerins rencontreront toujours des problèmes d'encadrement en terre sainte.
**Selon vous qu'est-ce qui est à la base de tous ces problèmes dans l'organisation du hadj ?**
C'est un problème d'intérêts. Il y a des gens qui croient qu'eux seuls ont le droit d'avoir tous les bénéfices du hadj. Le hadj est un fonds de commerce pour eux. Ce qui crée chaque année des querelles à n'en point finir. Et qui malheureusement discréditent la communauté et créent d'énormes désagréments aux populations et à l'Etat. Je crois qu'il y a de la place pour tous le monde. Nous avons les hommes et les moyens pour mieux organiser le hadj. Malheureusement on écarte certains.
Propos recueillis par
ABOU TRAORÉ
Le Jour Plus
Frédérick Madore
