Article
Prolifération des églises, mosquées, temples, etc. : charlatants, mystiques, pasteurs, féticheurs sous le feu de la critique
- Title
- Prolifération des églises, mosquées, temples, etc. : charlatants, mystiques, pasteurs, féticheurs sous le feu de la critique
- Type
- Article de presse
- Creator
- Abou Traoré
- Publisher
-
Le Jour Plus
- Date
- January 13, 2010
- DescriptionAI
- Un panel initié par abidjan.net révèle la prolifération des églises, mosquées et temples en Côte d'Ivoire, suscitant de vives critiques envers certains leaders religieux (charlatans, pasteurs, féticheurs). Ces derniers sont accusés d'exploiter la pauvreté et le désarroi des populations, souvent à des fins financières, transformant la religion en un moyen d'enrichissement personnel plutôt qu'un vecteur d'amour et d'unité. Les internautes déplorent que cette croissance des lieux de culte ne s'accompagne pas d'une amélioration des valeurs éthiques ni de l'amour du prochain.
- pages
- 6
- number of pages
- 1
- Spatial Coverage
-
Côte d'Ivoire
- Language
- Français
- Contributor
-
Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0011006
- content
-
Prolifération des églises, mosquées, temples, etc.
**Charlatans, mystiques, pasteurs, féticheurs sous le feu de la critique**
**Un panel initié par le site web abidjan.net permet aux populations de lever un coin du voile sur la prolifération des églises, mosquées, temples à travers la Côte d'Ivoire. Alors que l'amour du prochain fout le camp.**
La Côte d'Ivoire dit-on est une terre béni de Dieu. L'illustration est le foisonnement d'églises, mosquées, temples à tous les coins de rue. "Religion et politique: la Côte d'Ivoire abrite de plus en plus d'églises, de mosquées, de temples, etc. Pourtant, l'amour du prochain ne semble pas habiter le coeur de tous les Ivoiriens. Votre commentaire ?" Telle est la problématique posée par abidjan.net dans l'un de ses recents panels à l'intention des internautes. « En Côte d'Ivoire depuis la guerre il y a une floraison d'églises, de temples, de mosquées, de charlatans, de mystiques etc. Cela tire ses explications dans la pauvreté accentuée de la population. Plus les problèmes augmentent (comme le taux de pauvreté qui est passé de 19 % en 1998 à 48 % en 2008), plus les populations sont pieuses. De ce fait certains guides (pasteurs, imams, mystiques, féticheurs, etc...) ont donc profité de cette situation pour appauvrir encore plus les personnes en quête de l'amour de Dieu par des moyens pas très catholiques (placement d'argent, dons, cotisations, promesses de réussite après une période noire, etc...), accusent des internautes. Certains plus acerbes ajoutent : « Jetons un regard analytique sur le contexte dans lequel tout ceci se passe... un pays en crise, sociale, économique, politique, morale...un peuple en désarroi, en proie à la souffrance, à l'injustice, à la confiscation de sa liberté...
la maladie qui torture, la faim qui enrage, le chômage qui perdure, la pauvreté qui avilit...Face à cette impasse, la religion devient comme "l'opium du peuple" et ces leaders (pasteurs, prêtres, rabbi, imans..) aux valeurs éthiques peu élevées profitent de cette situation pour endoctriner des esprits déjà trop faibles pour toute ascèse spirituelle... », déplorent-ils. « En plus, ce sont ces guides malhonnêtes (pas tous bien sûr car certains sont bien et irréprochables tels que l'imam Cissé Djiguiba, l'abbé norbert Abekan, le bishop BONI, etc...) qui prônent la division entre chrétiens et musulmans, entre chrétiens et boudhistes, entre musulmans et protestants, entre catholiques et animistes, etc... sous prétexte que les autres sont des personnes diaboliques car non éclairées par la puissance divine de « notre » DIEU. C'est vraiment triste », s'insurgent des visiteurs d'abidjan.net. Selon eux, l'absence de l'amour malgré la prolifération des lieux de culte trouve également sa raison dans « l'absence de vrais pratiquants » parmi les fidèles.
**LA COURSE À L'ARGENT DANS LES ÉGLISES, MOSQUÉES, TEMPLES...**
« Certes, les bâtiments à usage religieux prolifèrent. Mais avez-vous recensé le nombre de fidèles ? C'est là que réside le problème. La Côte d'Ivoire abrite beaucoup de bâtiments pour églises, mosquées, temples, etc. Comme il n'y a pas beaucoup de pratiquants dans le vrai sens du terme. L'amour du prochain ne peux en aucun cas, habiter le coeur de tous les Ivoiriens, puisque tous ceux qui y vont, ne prient pas pour les autres», déplorent-ils. Des internautes dénoncent certaines pratiques dans ces lieux de cultes. « Aujourd'hui, l'on utilise la religion pour masquer sa méchanceté. Comment prétendre aimer Dieu si l'on n'aime pas son prochain. On pratique une religion pour de l'argent. Cela se voit tous les dimanches, les cours se transforment en églises et c'est parti pour une pollution sonore. Qui prêchent dans nos églises ? Des pasteurs, des prêtres ou des tchacheurs. Ils n'ont qu'un seul mot à la bouche: "moi avant j'étais voleur drogué, j'ai tué mais aujourd'hui le seigneur m'a accepté" », révèlent-ils.
De nombreux Ivoiriens pensent que la prolifération des lieux de culte est dûe à la pauvreté grandissante
Pour des internautes plus modérés, la religion peut et doit permettre à ses fidèles de reconnaître la divinité en eux-mêmes et dans l'univers qui opère à travers une harmonie, une unité, un amour parfait... « Toutes les religions considérées du point de vue ésotérique ont le même contenu métaphysique en essence...Sa multiplicité n'est que le résultat de culture et donc de forme.
Si l'amour a déserté notre coeur au profit de la haine, du vol, de la jalousie, de la division, de la rancoeur, de la calomnie...C'est que l'on exploite la religion comme le marchand exploiterait ses biens, sa marchandise à des fins personnelles ! Il n'y a pas de bombe atomique plus dangereuse qu'une religion qui exploite et endoctrine les mentalités et d'hommes plus ignorants que le fidèle dont le coeur est dépourvu d'Amour », préviennent les visiteurs d'abidjan.net. Ils déplorent le fait que « la pauvreté grandissante en Côte d'Ivoire a fait de certains Ivoiriens, des personnes désespérées de sorte qu'ils n'arrivent pas à distinguer une secte et une église. L'essence même de la religion que ce soit celle musulmane ou chrétienne a beaucoup muté ces vingt dernières années. D'une part, on y sème la haine et d'autre part quelqu'un s'enrichit ou construit son pouvoir sur le "dos" des autres. La religion n'est plus un trait d'union entre les hommes. Soyons prudents », déplorent-ils.
**ABOU TRAORÉ**
