Article
El Hadj Bema Fofana, président de FIRDAOUSS : "L'organisation du Hadj doit être gérée par la communauté musulmane"
- Title
- El Hadj Bema Fofana, président de FIRDAOUSS : "L'organisation du Hadj doit être gérée par la communauté musulmane"
- Type
- Article de presse
- Creator
- Bema Fofana
- Publisher
-
Le Jour Plus
- Date
- May 12, 2010
- DescriptionAI
- El Hadj Bema Fofana, Président de FIRDAOUSS, critique l'organisation du Hadj en Côte d'Ivoire, dénonçant l'amateurisme, les retards et les échecs passés, souvent imputables à la gestion étatique et à l'exclusion d'acteurs expérimentés. Il propose que l'organisation du pèlerinage soit entièrement gérée par la communauté musulmane, en planifiant tôt et en définissant clairement les procédures. Le texte salue l'alignement récent du Conseil Supérieur des Imams (COSIM) sur cette position, plaidant pour une collaboration basée sur l'expertise communautaire afin d'assurer un Hadj maîtrisé et efficace.
- pages
- 7
- number of pages
- 1
- Subject
- Bureau Ivoirien du Hadj et de la Oumra
- Hadj
- FIRDAOUSS
-
Conseil Supérieur des Imams, des Mosquées et des Affaires islamiques
- Language
- Français
- Contributor
-
Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0010988
- content
-
El Hadj Bema Fofana, président de FIRDAOUSS
**« L'organisation du Hadj doit être gérée par la communauté musulmane »**
Le Conseil Supérieur des Imams (COSIM) a récemment demandé l'audit des éditions du HADJ 2008 et 2009. Des problèmes d'un autre ordre ont amené le COSIM à créer le Bureau Ivoirien du Hadj et de la Houmra, le BIHO, en avril 2010. Dans cette contribution, El Hadj Bema Fofana, Président de FIRDAOUSS, Association des musulmans de Côte d'Ivoire fait un éclairage et des propositions pour une meilleure organisation du pèlerinage à la Mecque.
**POUR UNE MAÎTRISE DU HADJ**
C'est maintenant, sinon aujourd'hui, qu'il faut mener les démarches du Hadj 2010. Nous avons toujours prôné d'entreprendre très tôt les démarches pour éviter la pression et la hantise des retards face aux dates fatidiques fixées par les Saoudiens pour le HADJ. Nous devons sortir de cet amateurisme professionnel. Nous réitérons cet appel. Il y a un certain nombre de blocages récurrents qui ne relèvent d'aucune fatalité. Quelques préconisations à rappeler.
- On peut et on doit éviter la précipitation constatée aux approches des dates limites du HADJ fixées par les autorités saoudiennes. Mieux vaut prendre de l'avance en commençant tôt comme cela se fait dans d'autres pays. Il s'agit de gérer dès maintenant les aspects invariables, à savoir, le transport, les équipes ivoiriennes d'accompagnement, l'hébergement en Terre Sainte, etc.
- Il est impératif de savoir dès maintenant les modes de fonctionnalités pérennes retenus : qui organise le Hadj, l'Etat ou la communauté musulmane, ou alors, serait-ce concomitamment ? Sur ce point, nous sommes d'accord avec les autres mais différemment.
- Le confort des pèlerins serait grand si d'avance sont définis les papiers administratifs à fournir pour le Hadj : où se les procurer, l'âge tolérable des pèlerins, les délais limites de dépôt des dossiers, les banques et établissements financiers impliqués dans le Hadj, le coût officiel du Hadj par pèlerin, etc.
- Depuis 1998, après bien des cafouillages, l'amer constat s'est imposé à nous. L'inorganisation des démarcheurs, faute d'une structure opérationnelle, n'est pas la cause principale. En fait, ils opéraient sans méthode ni règle, sans une gestion transparente et satisfaisante. Ce constat ne justifie pas leur exclusion du circuit du HADJ.
- En 2000, nous avons rassemblés les démarcheurs habituels pour créer le Syndicat National des Encadreurs Autonomes du Hadj en Côte d'Ivoire, le SYNEAHCI, afin de palier aux insuffisances constatées.
- A l'édition du HADJ 2001, le SYNEAHCI a encadré 1080 pèlerins pour un total déclaré (chiffre officiel du Ministère de l'Intérieur) de 1800 personnes parties de Côte d'Ivoire.
Le succès patent et éclatant de cette édition nous a valu ce que nous avons souffert à tous égards. Passons. Elégance oblige et pardon recommandé !
En 2004, nous avons négocié un avion avec un Saoudien dans le respect des normes administratives à tous les niveaux. Le vol n'a pas eu lieu suite aux interventions occultes et nuisibles en notre défaveur. Et pourtant notre partenaire saoudien avait reçu une avance de cent quarante millions de francs CFA (140 000 000 FCFA).
Après plusieurs procès en Arabie Saoudite, plus de trois (3) séjours à mes frais, ce triste épisode a pris fin en 2007.
L'évidence de l'échec du Hadj 2004 a plongé la communauté musulmane dans une profonde tristesse. Nous avons apporté notre contribution en proposant la création de l'Office Ivoirien des pèlerinages Musulmans (OFIPEM). Depuis lors jusqu'à ce jour, notre projet de création de l'OFIPEM a été porté à la connaissance de tous, dans l'émission MA PART DE VERITE en 90 minutes sur TV2. Nous avons défini nettement la problématique de notre approche dans tous les compartiments du Hadj. Des journaux en ont fait échos après nos multiples conférences de presse.
Après l'échec total ressenti comme un coup de poing au bas ventre par la nation toute entière du Hadj 2006 bis, nous avons demandé que revienne à notre communauté l'organisation des pèlerinages musulmans. Cet échec est imputable en très grande partie à l'Etat pour n'avoir pu mettre un avion à la disposition des pèlerins. C'est le fait. En 2007, la communauté s'est dessaisie elle-même de son droit légitime à organiser le Hadj au profit de l'Etat. Nous, à FIRDAOUSS, avons été la seule association musulmane à dénoncer les aléas de cette démarche. Nous avons adressé à cet effet notre contribution à la presse avec la primauté du texte au Ministre de l'Intérieur. En définitive, l'Etat a organisé avec la participation de certaines Associations Islamiques. Le même protocole a été reconduit pour le HADJ suivant, édition 2009, en supprimant le monopole d'une Association, comme ce fut le cas en 2008. Cette nouvelle approche a péché dans la maîtrise du chronogramme des vols-retours de l'Arabie Saoudite à Abidjan. Les pèlerins ivoiriens n'ont pu regagner le pays dans un délai raisonnable.
En 2010, le Conseil Supérieur des Imams (COSIM) demande l'audit des éditions du HADJ 2008 et 2009. Des problèmes d'un autre ordre ont amené le COSIM à créer le Bureau Ivoirien du Hadj et de la Houmra, le BIHO, en avril 2010.
Il fallait une ouverture totale pour une collaboration aux normes définies et à respecter par tous dans le cadre des différents segments de compétence, gage d'efficacité pour un Hadj maîtrisé. C'est avec une réelle satisfaction que nous notons l'engagement total du COSIM et divers partenaires pour le retour aux normes d'efficience en cours partout ailleurs.
Nous saluons cette convergence d'approche. Le COSIM est en phase avec ce que nous n'avons jamais cessé de prôner. L'organisation du Hadj doit être gérée par la communauté musulmane avec ceux qui en ont l'expertise depuis tant d'années et que l'on a exclus pour des raisons qui excluent tout bon sens.
Qu'ALLAH nous guide !
El Hadj Bema Fofana, Président de FIRDAOUSS, Association des musulmans de Côte d'Ivoire