Article
À deux jours de la fête de Tabaski : comment les populations abidjanaises se préparent
- Title
- À deux jours de la fête de Tabaski : comment les populations abidjanaises se préparent
- Type
- Article de presse
- Creator
- Aimé Aka
- Publisher
-
Le Jour Plus
- Date
- October 24, 2012
- DescriptionAI
- La prochaine fête de Tabaski à Abidjan est marquée par un manque d'engouement notable parmi la population musulmane. Cette situation s'explique principalement par la coïncidence de la fête avec la rentrée scolaire, créant une double charge financière importante pour les familles. La cherté des moutons aggrave ces difficultés, poussant de nombreux fidèles à prioriser d'autres dépenses ou à célébrer la fête avec discrétion.
- pages
- 7
- number of pages
- 1
- Language
- Français
- Contributor
-
Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0010803
- content
-
A deux jours de la fête de Tabaski
**Comment les populations abidjanaises se préparent**
La fête de Tabaski va se tenir vendredi prochain. Contrairement aux autres années, l'engouement n'est pas perceptible au niveau de la population musulmane. Sur les marchés à bétail, l'approvisionnement en mouton se fait très lentement. Le Jour Plus a voulu en savoir plus sur les raisons de ce désintéressement.
La fête de l'Aïd El Kébir, communément appelée Tabaski aura lieu cette année le vendredi 26 Novembre prochain. Mais contrairement aux années précédentes où l'on sentait une ambiance toute particulière en ville à l'approche de l'une des plus grandes fêtes de la religion musulmane, cette année, un calme total règne sur les communes d'Abidjan. Qu'est-ce qui a pu ramollir l'ardeur des fidèles musulmans ? Une seule réponse revient sur les lèvres de plusieurs personnes interrogées. La rentrée scolaire.
Le mouton est vendu à prix d'or à Abidjan
**Rentrée des classes et Tabaski : la double équation des familles**
La rentrée des classes et la fête de la Tabaski se tiennent quasiment dans la même période: Septembre et Octobre. Une situation qui de près ne semble pas déranger les parents qui se soucient plus de l'avenir des enfants en cette période marquée par la rentrée scolaire. Cette année, on peut le dire, l'ouverture des classes n'est pas trop éloignée de la fête de l'Aïd El Kébir, communément appelée Tabaski. En effet, depuis le 17 septembre, date de la rentrée, les parents s'échinent à régler la question de la rentrée scolaire. A peine, la rentrée terminée qu'ils devront s'attaquer à l'équation de cette fête musulmane avec son lot de dépenses. Ce qui fait que l'événement constitue un obstacle financier majeur pour les fidèles.
**La bonne volonté bute sur la crise financière**
A Adjamé 220 logements, l'ambiance est au rendez-vous au très tôt ce matin. Marchands et boutiquiers s'affairent dans leurs tâches. Abou Kéita aide ses enfants à laver sa voiture. Vêtu d'un short gris et d'un T-shirt assorti de la même couleur, Kéita affirme avoir des problèmes avec cette coïncidence. A 65 ans révolus, il a décidé de s'occuper de la Tabaski. "Il est difficile pour moi de faire deux dépenses en même temps. Cette coïncidence est mal tombée. Mais au nom de la foi, j'ai préféré m'occuper des dépenses de la Tabaski. Si le vieux Kéita, à les moyens de s'occuper de la fête, ce n'est pas le cas pour la plupart des populations, qui préparent dans la discrétion la fête de l'Aïd El Kébir. "Dieu ne demande pas l'impossible. Et chacun a le droit de faire ce qui lui convient le mieux», explique Ahmed, un commerçant de chaussures à Treichville. A Attécoubé, grande mosquée, ce n'est pas la grande ambiance. Un calme total règne sur les lieux. Ici, le souci des parents reste d'abord la gestion du quotidien ; la fête vient au second plan. C'est pourquoi, ici personne ne se bouscule pour faire les emplettes pour la fête. La situation est plus complexe dans la commune d'Abobo plus que dans les autres communes. Fanta, une jeune revendeuse de portables devant la mairie, ne veut pas entendre parler de la fête. « La gare, notre gagne pain a été détruite malgré toutes nos supplications. Aujourd'hui, plus rien ne va. On ne sait plus où mettre la tête », a-t-elle décrié. Dans la famille Diop, la question de la fête brûle les lèvres des parents. Assis sur un fauteuil en cuir noir, Mocktar Diop, affirme n'avoir pas de soucis pour célébrer la fête. Et ce, malgré la coïncidence et la cherté du prix du mouton qui risque de ruiner ses économies. "Ce n'est pas un problème. D'ailleurs, j'ai déjà acheté le mouton». Pour Moussa, la Tabaski est une fête à problèmes. La rentrée des classes n'a rien à voir même si elle nécessite beaucoup de dépenses. "La Tabaski est une fête à dépenses. Néanmoins, la Tabaski se prépare bien dans les familles où tous les enfants parlent d'habillement et les femmes de la cherté des denrées alimentaires.
AIMÉ AKA
