Article
Mutilations génitales féminines (MGF) : 80 % des femmes excisées sont musulmanes
- Title
- Mutilations génitales féminines (MGF) : 80 % des femmes excisées sont musulmanes
- Type
- Article de presse
- Creator
- Anzoumana Cissé
- Publisher
-
Le Patriote
- Date
- February 22, 2006
- DescriptionAI
- L'Islam ne recommande pas l'excision, une pratique absente des textes sacrés et contraire au Coran qui interdit de modifier la création divine, selon l'Imam El Hadj Ballo Ousmane. Malgré sa prévalence en Côte d'Ivoire, notamment parmi les femmes musulmanes, cette pratique n'est pas religieuse et cause de graves complications médicales et des violations des droits humains. Des organisations comme la Fondation Djigui et Amnesty International appellent à son abandon par la sensibilisation.
- Subject
- Djiguiba Cissé
- Fondation Djigui
- Femmes
- Excision
-
Amnesty International
- Droits de l'homme
- Sensibilisation
- Santé
- Coran
- Language
- Français
- Contributor
-
Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0010778
- content
-
L'excision n'a été recommandée par aucun texte islamique.
Le Saint Coran ne fait aucune allusion à l'excision. Elle n'a été recommandée par aucun texte islamique. C'est du moins la position de l'Islam sur la pratique de l'excision. Laquelle position religieuse a été donnée par l'Imam de la mosquée du Lycée technique d'Abidjan , El Hadj Ballo Ousmane, le lundi 06 février dernier lors d'une conférence de presse, organisée par la «Fondation Djigui» à l'hôtel du District au Plateau. L'Imam Ballo a indiqué que cette pratique «absurde» est absente dans la majorité des pays islamiques. En Arabie saoudite, selon lui, on trouve rarement des femmes excisées. «Cette pratique doit être interdite parce qu'elle est dangereuse. ( ) Et le Coran interdit de modifier ou altérer la création de Dieu», a expliqué le chef religieux. Précisant par contre que la circoncision est pratiquée chez les garçons pour des raisons hygiéniques. Le gynécologue obstétricien, le professeur Bohoussou Kouadio, a indiqué que l'enquête de démographie en 1998 en Côte d'Ivoi re révèle que 45 % des femmes sont victimes de cette pratique. Et environ 80 % des femmes excisées appartiennent à la population musulmane. «L'excision n'est pas l'apanage d'une religion. Seule la sensibilisation et non la répression fera cesser cette pratique», a-t-il affirmé. Le professeur Bohoussou a souligné que les complications médicales, gynécologiques, les infections pelviennes et l'anorgasmie (absence de jouissance), sont entre autres les conséquences de cette pratique. Il a plaidé pour l'abandon de l'excision. Le Coordonnateur de Amnesty international, Docteur Moussa Fofana, a signifié que l'excision est la plus grande violation des droits de l'Homme. L'ambassadeur des USA en Côte d'Ivoire, Aubrey Hooks a mis l'accent sur les conséquences de cette pratique. A cet effet, il a invité les Ivoiriens à soutenir la caravane de sensibilisation contre les mutilations féminines génitales.
A travers cette caravane, «la Fondation Djigui» veut faire prendre conscience aux populations des réels dangers de l'excision. Et faire réduire considérablement sa pratique. Quant au président de «la Fondation Djigui», l'Imam Cissé Djiguiba Abdalah, il a précisé que la lutte contre les MGF demeure un défi majeur pour sa structure. Pour lui, il faut désarmer les exciseurs et penser à leur réinsertion.


