Article
L'organisation du pèlerinage musulman
- Title
- L'organisation du pèlerinage musulman
- Type
- Article de presse
- Creator
- Denis Zodo
- Publisher
-
Le Jour Plus
- Date
- April 2, 2009
- DescriptionAI
- En Côte d'Ivoire, l'organisation du Hadj (pèlerinage musulman) est confrontée à de graves difficultés depuis plus d'une décennie, marquées par l'anarchie, des fraudes et des pèlerins abandonnés ou bloqués. Ces problèmes sont attribués à la cupidité de faux organisateurs et au laxisme gouvernemental. Le gouvernement actuel tente d'assainir la situation et a demandé aux associations musulmanes de décider si l'État doit continuer à organiser provisoirement le Hadj ou si cette tâche doit leur être confiée. Cette interrogation a cependant révélé des divisions profondes parmi les autorités religieuses, retardant la décision pour le Hadj 2009.
- number of pages
- 1
- Subject
- Hadj
- Félix Houphouët-Boigny
- Désiré Tagro
- Idriss Koudouss Koné
- Conseil National Islamique
-
Conseil Supérieur des Imams, des Mosquées et des Affaires islamiques
- Gouvernement
- Politique
- Division
- Conflit
- Language
- Français
- Contributor
-
Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0010753
- content
-
LE POINT SUR...
Par DENIS ZODO
**L'organisation du pèlerinage musulman**
C'est en Côte d'Ivoire, la religion qui a le plus de fidèles, avec officiellement entre 30 et 35% de pratiquants. Les chiffres officieux, eux, font état d'environ 60% de fidèles. Malgré cette affluence, l'Islam dans ce pays souffre d'un problème d'organisation interne. De sorte que l'organisation du Hadj (le pèlerinage musulman), connaît de sérieuses difficultés depuis des années. Ce sont des milliers de candidats au voyage vers la Terre Sainte qui attendent en vain de prendre place à bord d'un avion pour accomplir le cinquième (5ème) pilier de l'Islam. Malgré les conditions financières remplies par ceux-ci. Il est clair que depuis un peu plus d'une dizaine d'années, l'anarchie a gagné du terrain dans l'organisation du voyage en terre sainte. Des personnes s'érigent en organisateurs, prennent de l'argent aux candidats au Hadj, leur promettent monts et merveilles, mais au bout du compte, les abandonnent sur le chemin. Avec bien sûr, la promesse de leur faire la part belle l'année à venir. Des pèlerins sont même conduits à la Mecque pour y accomplir leur acte religieux. Mais quand arrive le moment du retour, point de vol pour les ramener chez eux en Côte d'Ivoire.
Comme ce fut le cas lors du Hadj 2008. Or, avant cet intermède, le pèlerinage en Terre Sainte se déroulait sans grandes difficultés. Il est vrai qu'avant les années 1980, les cadres musulmans étaient comme complexés par le fait qu'ils n'étaient pas de la même religion que le Président Félix Houphouët-Boigny (chrétien). Cependant, l'organisation du Hadj connaissait moins de problèmes qu'à présent. Beaucoup de personnes mettent ces failles au compte de la cupidité qui s'est emparée de ceux qui prétendent rendre service à leurs frères musulmans.
Mais à cela, il faut ajouter le laxisme du gouvernement qui a souvent permis que chacun fasse ce qu'il veut. D'où, la chienlit qui s'est installée dans le secteur de l'organisation du Hadj. En dépit de la volonté de l'actuel Chef de l'Etat à assainir le milieu de l'organisation du pèlerinage musulman, des difficultés, et non des moindres, demeurent. Car, si l'avant dernière a eu du succès, faisant dire à tous que l'apport du gouvernement était ce qu'il fallait pour faire cesser le désordre, l'organisation du dernier Hadj a été en deçà des attentes. Mais le gouvernement veut sortir grandi de cette aventure. C'est pourquoi, il entend s'y mettre encore une fois, comme pour rectifier le tir. Mais le Président Gbagbo et son ministre de l'Intérieur n'affichent pas leurs intentions cachées. Ils ne veulent pas donner l'impression de s'imposer là où on n'est pas prêt à les accepter.
C'est pourquoi, ils laissent le soin aux musulmans eux-mêmes, de choisir si oui ou non, « le gouvernement doit poursuivre sa mission d'organisateur provisoire du Hadj ou s'il faut que l'on s'accorde à la confier aux associations musulmanes ». Malheureusement, lundi dernier cette interrogation n'a pas eu de réponse. Mieux, elle a étalé la division, pour ne pas dire le désaccord entre des autorités religieuses. Et le ministre de l'Intérieur qui avait réuni les 18 associations musulmanes, a dû quitter la salle, donnant jusqu'à lundi prochain 6 avril 2009, pour qu'ils se prononcent là-dessus. Car, pour le ministre Désiré Tagro, c'est un préalable au démarrage de l'organisation du Hadj 2009. Selon lui, l'implication du gouvernement prévient des troubles dans l'organisation du pèlerinage mais aussi d'éviter d'avoir des difficultés avec l'Etat saoudien qui abrite la Terre Sainte. Mais l'homme ne dit pas les bénéfices à tirer, au plan politique. L'Imam Idriss Koné Koudous, président du Conseil national islamique (CNI) estime que « la Côte d'Ivoire musulmane est en déstabilisation par la faute de certaines personnes », sans les citer. Il conclut donc la nécessité pour le gouvernement de prendre toujours en main l'organisation et, avec lui, une structure émanant de toutes les associations musulmanes existantes. Dès lors, des membres du Conseil supérieur des Imams (COSIM), co-organisateur du Hadj avec le gouvernement, se sont sentis interpellés par les propos de Koudous.


