Article
Organisation du hadj, crise au sein de la communauté musulmane... Cheick Aboubacar Fofana crache ses vérités
- Title
- Organisation du hadj, crise au sein de la communauté musulmane... Cheick Aboubacar Fofana crache ses vérités
- Type
- Article de presse
- Creator
- Abou Traoré
- Publisher
-
Le Jour Plus
- Date
- April 7, 2009
- DescriptionAI
- Cheick Aboubacar Fofana, président du Conseil supérieur des Imams (COSIM), s'est prononcé sur la crise au sein de la communauté musulmane concernant l'organisation du Hadj 2009. Il a expliqué que le conflit découle de la perte de profits des anciens organisateurs depuis que l'État a repris la gestion du pèlerinage, ces derniers s'attaquant au COSIM. Fofana a affirmé que le COSIM œuvre pour mettre de l'ordre et défendre les intérêts de la communauté sans but lucratif. Il a également prodigué des conseils d'union aux syndicats de chauffeurs et critiqué la politique africaine.
- pages
- 1
- 8
- number of pages
- 2
- Language
- Français
- Contributor
-
Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0010716
- content
-
Cheick Aboubacar Fofana explose
« Un pouvoir qui sort les chars est un pouvoir fini »
▶▶ La tension monte autour de l'organisation du Hadj 2009
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Organisation du hadj, crise au sein de la communauté musulmane...
**Cheick Aboubacar Fofana crache ses vérités**
**Cheick Aboubacar Fofana a profité, hier de la visite des organisations de syndicats de chauffeurs à son domicile à Abidjan pour se prononcer sur l'actualité de son ordre religieux. Notamment l'organisation du pèlerinage à la Mecque et la guerre de tranchée entre guides religieux musulmans.**
Cheick Aboubacar Fofana, président du COSIM
Ils étaient une centaine de chauffeurs professionnels à faire le déplacement, hier chez le président du Conseil supérieur des Imams (Cosim) pour sceller la paix retrouvée entre leurs organisations. Qui depuis sept ans se regardaient en chien de faïence. « Depuis sept ans, Sanogo Souleymane et moi nous nous battons. Pis nous n'avons rien gagné dans cette adversité. D'où notre désir d'aller à la paix pour faire avancer la corporation. Et nous avons voulu sceller cette paix retrouvée devant le Cheick Aboubacar Fofana et bénéficier de ses conseils avisés », a indiqué Yacouba Diakité au sortir de l'audience avec le guide spirituel. Cette visite des organisations de syndicats de chauffeurs à son domicile a été l'occasion pour Cheick Aboubacar Fofana de se prononcer sur l'actualité de son ordre religieux. Relativement à l'organisation du pèlerinage à la Mecque, la guerre de tranchée entre guides religieux musulmans.
**DE LA CRISE AU SEIN DE LA COMMUNAUTÉ**
« En réalité dans la communauté vraie, il n'y a aucun problème. Tout est stable. Il y a plutôt un problème autour de ceux qui organisent le hadj. Et qui gagnaient quelque chose. Depuis deux ans, lorsque l'Etat a pris l'organisation, certainement ils ne gagnent plus ce qu'ils gagnaient. Malheureusement certains se sont trompés d'adversaire et s'attaquent au Cheik et au conseil supérieur des Imams (Cosim) qui ne fait que représenter la communauté tout entière et ses intérêts », a déploré le guide religieux. Selon lui, le Cosim n'est pas une association à but lucratif. « Le Cosim n'est pas là pour chercher à gagner de l'argent. Nous voulons mettre de l'ordre dans l'organisation du pèlerinage au profit de tout le monde. Nous n'y sommes pas encore parvenus. Nous disons à nos frères que ce n'est pas le lieu de s'entredéchirer pour rien. Le Cosim n'est pas une association à but lucratif. Nous nous battons sur tous les plans pour la communauté », a expliqué le président du Cosim. A en croire le Cheick, il n'est pas de son intention de se substituer aux associations. « Nous avons été voir le président de la République pour aider la communauté. Malheureusement entre temps ceux qui gagnaient de l'argent licite ou illicite dans l'organisation croient que c'est notre intervention qui fait qu'ils ne gagnent rien. C'est tout le problème. Ces organisateurs se coalisent naturellement contre le Cosim. Mais nous pensons que ce sont nos frères et nous savons qu'au sein de la communauté il y a un problème. Des gens qui étaient organisés en groupe d'intérêt pour profiter du pèlerinage ont des difficultés quand l'Etat organise. Nous nous battons pour eux et c'est ce qu'ils ne savent pas. Le Cosim, qu'ils le sachent, n'est pas là pour les remplacer mais pour eux. Et nous avons les moyens pour les aider. »
**CE QUI A ÉTÉ FATAL POUR LA COMMUNAUTÉ**
Le président du conseil supérieur des imams a appelé, à l'occasion les syndicats de chauffeurs à l'union et à l'entente. « Je leur ai donné des conseils d'usage pour qu'ils s'entendent davantage. Qu'ils s'organisent davantage pour mieux profiter de leur métier. Chaque corporation est un pouvoir en soi mais si c'est mal géré, on en profite pas du tout », a révélé le guide religieux à leur encontre. Selon lui, c'est dans l'union et l'entente que les chauffeurs pourront obtenir de meilleures conditions de travail. De même qu'une écoute de la part des décideurs. « Laissez tomber les conflits unitiles. Organisez-vous. Mettez les structures en place. Apprenez à faire des élections transparentes et aussi à partir. Tout le monde ne peut pas être chef », a indiqué le président du Cosim. Selon lui, en s'organisant, les syndicats deviendront forts. Et pourront obtenir des salaires décents et de meilleures conditions de vie et de travail. « Mais n'en abusez pas. Ce n'est pas par l'épreuve de force qu'on montre qu'on est fort. Si tu vois un pouvoir sortir les chars tous les jours c'est qu'il est fini », a prévenu le guide de la communauté musulmane. Cette visite a été l'occasion pour le Cheick d'inviter les chauffeurs à adopter au quotidien le principe d'une bonne économie afin d'obtenir leur autonomie financière. Par ailleurs, il les a instruits sur la nécessité d'avoir une vie spirituelle exemplaire. « Nous leur avons également parlé de la spiritualité et du comportement moral, comme la base de toute réussite. Une communauté sans morale est une communauté sans lendemain main. » Pour lui, il faut que chacun ait la crainte de Dieu. « Car quiconque craint Dieu, Dieu lui donne une porte de sortie » a ajouté l'homme de Dieu. Revenant sur l'actualité politique nationale, le guide religieux soutient que le pays a été construit sur la base d'adversité culturelle et non ethnique. « Tout ce qui se passe est de la mauvaise politique africaine », indique l'homme de Dieu. Avant d'assener ses vérités. « Ce qui a été fatal pour notre communauté, c'est l'absence de leaders. On avait plutôt des encadreurs. Qui nous tiraient comme des bétails électoraux », a-t-il déploré. Avant de prendre congé des transporteurs, le Cheick a promis de leur trouver des formateurs afin de leur permettre de jouir de leur activité.
**ABOU TRAORÉ**