Article
Hommage aux victimes du "jeudi noir" : Mgr Agré refuse de dire la messe
- Title
- Hommage aux victimes du "jeudi noir" : Mgr Agré refuse de dire la messe
- Type
- Article de presse
- Creator
- J. R. K.
- Publisher
-
Le Jour Plus
- Date
- April 23, 2004
- DescriptionAI
- La Coordination des forces politiques "M7" organise un hommage aux victimes des événements du 25 mars 2004 au parc des sports de Treichville. Cependant, Mgr Bernard Agré, archevêque d'Abidjan, refuse de célébrer une messe pour cette cérémonie œcuménique, malgré les sollicitations. Le clergé catholique maintient son refus, contrairement au Forum des confessions religieuses qui y participe. Ce positionnement de l'archevêque est notamment lié à un récent réchauffement des relations entre l'Église et le président Gbagbo.
- number of pages
- 2
- Subject
- Bernard Agré
- Ediémou Blin Jacob
- Idriss Koudouss Koné
- Laurent Gbagbo
- Simone Gbagbo
- Catholiques
- Forum des confessions religieuses
-
Conseil Supérieur des Imams, des Mosquées et des Affaires islamiques
- Parti Démocratique de Côte d'Ivoire
- Politique
- Conflit
- Unité
- Language
- Français
- Contributor
-
Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0010366
- content
-
PRIÈRES POUR LES MORTS DU 25 MARS
LE COUP DE
Mgr AGRÉ...
... aux Marcoussistes
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Hommage aux victimes du "jeudi noir"
Mgr Agré refuse de dire la messe
Les forces politiques signataires des accords de Marcoussis et d'Accra II-regroupées au sein de la Coordination dénommée "M 7"- se retrouvent demain samedi au parc des sports de Treichville, pour rendre un dernier hommage à leurs militants, tués lors de la marche interdite du 25 mars 2004. Le clergé catholique, malgré les sollicitations des organisateurs, refuse de s'associer à cette cérémonie oecuménique, faite de prières interconfessionnelles pour le repos des âmes des disparus.
Véritable parcours du combattant, ponctué par une course contre la montre. Ainsi pourraient se résumer les tractations entreprises par le directoire de la Coordination des forces politiques signataires des accords de Marcoussis et d'Accra II, pour respecter le rendez-vous du 24 avril 2004 au parc des sports de Treichville. Date arrêtée par le "M7" pour rendre hommage aux victimes de la barbarie policière des 25, 26 et 27 mars derniers.
Si du côté du Forum des confessions religieuses, présidé par le supérieur Jacob Ediemou, les organisateurs de cette manifestation ont trouvé une oreille attentive à leur sollicitation, les démarches ont coincé avec le clergé catholique. Hortense Aka Anghui et son groupe n'ont pas réussi, en effet, à convaincre cardinal Bernard Agré, archevêque d'Abidjan, de dire une messe pour les "martyrs de Marcoussis". L'église catholique est restée ferme sur sa décision de ne pas prendre part à la cérémonie oecuménique de demain samedi.
Refus poli
Mgr Agré, qui ne tient pas à s'associer à cette journée d'hommage, n'a pas caché son embarras en présence des médiateurs. "Pourquoi dire une messe pour ces corps ? Et les autres morts ?", s'est interrogé le premier responsable de l'église catholique. Avant d'adresser un refus poli aux initiateurs de ces prières interconfessionnelles.
Pour réussir leur pari, il ne restait plus au directoire de la coordination qu'à jouer la carte du Forum des confessions religieuses. "Nous agissons en tant que religieux. Nous avons été sollicités par des Ivoiriens qui nous demandent de dire une messe pour leurs proches qui ont trouvé la mort, lors des événements des 25, 26 et 26 mars. Il était de notre devoir de prier pour ces morts", a souligné Ediemou, le n°1 du Forum, qui regroupe toutes les communautés religieuses présentes en Côte d'Ivoire.
Pour l'imam Idriss Koudouss, membre de cette instance, "les religieux ont la lourde responsabilité d'unir les Ivoiriens. C'est le seul remède pour guérir la Côte d'Ivoire", a renchéri le président du Conseil supérieur des imams (Cosim).
Appel du pied
Pour mieux saisir le niet de l'archevêque d'Abidjan, il faut peut-être marquer un arrêt sur le récent réchauffement des rapports entre l'église et le palais. Après plus de trois ans de froid. Grande fut la surprise des fidèles catholiques de recevoir le président Gbagbo, à la messe pascale du dimanche 11 avril dernier à la cathédrale. Et pour marquer d'une pierre blanche ces retrouvailles, le chef de l'Etat a épongé, pour environ 20 millions de Fcfa, les dettes d'électricité que traînait la maison de Dieu au Plateau. Un appel du pied qui a produit ses effets. Et comment !
Pour avoir dénoncé les massacres du "jeudi noir", l'abbé Wadja James a été interdit d'homélie à la cathédrale Saint-Paul du Plateau. La décision du clergé de boycotter la messe du palais des sports cadre bien avec la lune de miel entre les deux chefs. Sus à la vielle rancune du couple Gbagbo quand, sous le régime Bédié, Laurent et Simone taxaient Bernard cardinal Agré d'être le "secrétaire général du PDCI-RDA à la cathédrale".
Le leader religieux, qui a certainement pardonné cet écart de langage, a décidé de sécher sa soutane là où le soleil brille. Sous le soleil de la Refondation.
Les forces politiques signataires des accords de Marcoussis n'ont pas ménagé leurs efforts pour rassembler le temps d'une prière tous les dignitaires religieux (comme ici sur cette photo). Malheureusement...
J.R.K
