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Title
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Hadj 2008 : le drame des pèlerins ivoiriens
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Date
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December 20, 2008
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DescriptionAI
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Près de 1500 pèlerins ivoiriens sont bloqués à la Mecque après le Hadj 2008, leur retour étant compromis suite à la rupture de contrat par les compagnies charters. Ce drame est attribué à un système d'organisation du Hadj corrompu, où des agents ministériels et guides religieux privilégient des compagnies charters peu fiables pour des gains personnels, malgré les problèmes récurrents. Cette situation entraîne des souffrances psychologiques pour les pèlerins et un coût financier pour l'État ivoirien, contraint de refinancer leur rapatriement.
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number of pages
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1
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Identifier
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iwac-article-0010226
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Rights
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content
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Hadj 2008
Le drame des pèlerins ivoiriens
Le calvaire des pèlerins ivoiriens à la Mecque continue avec près de 1500 personnes toujours bloquées après le Hadj. En dépit des assurances du Directeur général des Cultes M. Yao Noël et du Cheik Aboubakary, la souffrance n’est pas près de prendre fin, puisque la seule voie de recours étant le refinancement du voyage retour.
Le retour de la Mecque pour les pèlerins ivoiriens se fait désormais par petites vagues saisonnières. Les compagnies de transport régulières qui assurent la ligne Abidjan-Djeddah (Arabie Saoudite) devraient déverser quelques Ladji et Hadja ce jour 20, les 22 et 24 décembre 2008. Il restera encore un gros lot de près de 1500 personnes bloquées en Terre Sainte. Selon des sources introduites, la souffrance des pèlerins n’est pas près de prendre fin. En dépit des assurances du Directeur général des Cultes M. Yao Noël et du Cheick Aboubakary, le mal est plus profond. Les compagnies charters retenues par le ministère de l’Intérieur ont définitivement rompu le contrat. Pour l’avionneur, le retour des pèlerins est programmé entre le 11 et le 15 décembre 2008. Mais des difficultés diverses intervenues au cours de la fin du Hadj, ont occasionné des retards et le ratage de vols.
Les responsables religieux musulmans évoquent notamment des problèmes de bouchons dans le transport interurbain à Djeddah. Soit ! Mais il faut remonter la chaîne de l’organisation du Hadj 2008 pour tout comprendre. Le pèlerinage à la Mecque est depuis toujours un Fonds de commerce juteux pour des agents du ministère des culte et/ou du ministère de l'Intérieur et quelques guides religieux. Et le système de charters cause régulièrement de nombreux problèmes au cours du Hadj. Ces compagnies de transport vagabondes ne recherchent uniquement que leurs intérêts. Soit, ils abandonnent leurs passagers à la fin du Hadj, comme c’est le cas présent ; ou même dès le départ après avoir empoché leur argent.
Pour une raison ou une autre. Ce fut le cas en 2006. Les fidèles musulmans n’ont pu effectuer, le Hadj, après avoir trimé plusieurs jours durant à l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny de Port-Bouet. Au grand désespoir de milliers de fidèles musulmans et scandale généralisé.
En 2007, arrive Joseph Djah Blé à la tête du ministère de l’Intérieur. Il exige que les compagnies de transport régulières qui font la ligne Abidjan-Djeddah soient associées aux charters pour rendre plus dynamique le voyage des pèlerins. Air Maroc, Emirates, Ethiopian Air Line et MEA entrent dans le circuit du Hadj en Côte d’Ivoire. Avec l’assurance d’un retour garanti pour les pèlerins et 50 kilogrammes de bagages autorisés contre 32 kilogrammes pour les charters. Les prix du ticket s’élèvent à 800 mille francs CFA avec les compagnies régulières contre 1 million 200 mille en charters. Mais avec les vols charters, des agents du ministère de l’Intérieur et des chefs religieux bénéficient de pourboires. Ceci explique, tout bien calculé la préférence des charters depuis des décennies. Avec son lot de désagréments à n’en point finir. Le ministre Djah Blé met fin à ce business préjudiciable aux pèlerins après l’épisode honteux de 2006. Mieux il exclut les agents du ministère de l’Intérieur du circuit de l’organisation pratique du Hadj.
Après le départ de Djah Blé, vient Bamba Cheick Daniel. Avec sa méthode. Des agents du ministère de l’Intérieur et quelques responsables religieux reprennent le contrôle du Hadj et fructifient le commerce. Le ministre Désiré Tagro qui le succède ne change rien au dispositif. Pis, il donne plus de pouvoir de contrôle à l’Etat à travers la Direction générale des Cultes.
Le résultat n’est pas reluisant avec le drame que vit actuellement plus de 1500 pèlerins abandonnés à eux-mêmes en Arabie Saoudite. Les conséquences ici sont multiples. D’abord pour les fidèles musulmans qui subissent des chocs psychologiques immenses. Le Hadj, motif de bénédictions et de bonheur collectifs, qui devient source d’inquiétudes et certainement de tragédie pour d’autres par la faute de compagnies de transports fantoches et fantômes. Le préjudice, en second lieu retombe sur l’Etat de Côte d’Ivoire. Qui sera obligé (on ne sait trop pourquoi) de refinancer le voyage retour des 1500 pèlerins bloqués en Terre Sainte. En dernier ressort, ce sont les compagnies de transport régulières qui sortent perdantes. Elle qui paient des impôts considérables à l’Etat de Côte d’Ivoire, utilisent la main d’œuvre ivoirienne etc. Mais elles sont victimes de concurrences déloyales au moment du Hadj, où il y a des passagers captifs...La énième mésaventure en Terre Sainte, avec le Hadj 2008 doit donner véritablement à réfléchir aux décideurs.
Près d'un millier de pèlerins sont toujours bloqués à la Mecque (photo d'archives)
EDOUARD GONTO
Le Jour Plus
Arabie saoudite
Côte d'Ivoire
Frédérick Madore
