Article
Lundi, la tabaski : la fête pour tous, le mouton pour certains
- Title
- Lundi, la tabaski : la fête pour tous, le mouton pour certains
- Type
- Article de presse
- Creator
- M. L. D.
- Publisher
-
Le Jour
- Date
- April 26, 1996
- DescriptionAI
- Le texte décrit le marché des moutons en Côte d'Ivoire à l'approche de la Tabaski (Aid-El-Kabir). Cette année, l'offre est abondante grâce à un afflux de béliers et de bergers venus principalement du Niger, du Mali et du Burkina Faso. Malgré cette forte disponibilité, les prix des moutons restent élevés, oscillant entre 60 000 et 150 000 francs CFA, ce qui est jugé paradoxal par les acheteurs. Les vendeurs justifient ces prix par les coûts de transport et les tracasseries douanières.
- number of pages
- 2
- Language
- Français
- Contributor
-
Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0010239
- content
-
# Lundi, la tabaski
## La fête pour tous, le mouton pour certains
On ne pourra pas parler cette année de pénurie de moutons en Côte d'Ivoire à l'occasion de la fête de la Tabaski. Les bergers nigériens ont, en tout cas, fait une véritable ruée vers ce pays. Et font quelque fois monter les enchères.
Et revoilà l'Aid-El-Kabir ou fête de la Tabaski, avec son cortège de moutons. Tenus par les cornes, traînés liens aux pattes, et parfois même fouettés, ces derniers ne sont pas particulièrement ménagés ces temps-ci. En provenance du Niger, du Mali, du Burkina Faso et également de la région Nord de la Côte d'Ivoire, béliers et bergers ont, depuis moins d'une semaine, envahi les traditionnels marchés de bétail. Sur un parcours long de près de 3 kilomètres attenant au chemin de fer, non loin de l'abattoir de Port-Bouët, quelques béliers se disputent même les espaces tandis que certains bergers ont du mal à délimiter leurs parcelles. En fait, le nombre de bêtes a considérablement augmenté cette année. Estimant que la Côte d'Ivoire pouvait être pour eux un marché florissant, les bergers nigériens ont fait une véritable ruée vers ce pays. D'autant que, aux dires de quelques uns, ils ont été informés de l'insuffisance de bétail intervenue en Côte d'Ivoire
En dépit d'une très grande affluence de moutons, les prix sont restés assez élevés. (Photo d'archives)
l'année dernière en cette même période. Heureuse conséquence à cette abondance certainement, à Port-Bouët, la hausse sauvage des prix constatée en début de semaine, s'est quelque peu atténuée. Ainsi, après bien de marchandages, M. Issiaka Touré a pu par exemple acheter onze béliers à 60 mille francs l'un. Ici, les prix des bêtes gravitent entre 60 ou un peu moins à 150 mille francs. De façon général, cependant, les acheteurs relèvent que les prix sont marqués par l'imminence de la Tabaski «Il y a une légère hausse de prix par rapport à l'année dernière. C'est quand même paradoxal puisque cette année, l'offre n'est pas inférieure à la demande» fait-il remarquer. Mme Cissé Binaté est du même avis et estime en plus que le
bélier qui lui est revenu hier à 55 mille francs lui aurait été vendu en temps normal entre 40 et 45 mille francs. M. L. Kourouma pense quant à lui que le léger relèvement des prix peut trouver sa compensation dans la bonne santé et l'embonpoint des bêtes. Comme chaque année, les vendeurs eux, égrennent un chapelet de problèmes de transports, de tractations douanières pour expliquer la hausse des prix. Quant à ceux qui ne connaissent pas encore la grande affluence des clients vers leur bétail, ils prennent leur mal en patience. Comme Idi Yessoufou. Convaincus que «beaucoup de gens attendent le dernier jour avant la fête pour acheter leur mouton».
M. L. D.