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De l’utilité de la Zakat dans la résolution des problèmes de chômage et d’insécurité au Bénin
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- Title
- De l’utilité de la Zakat dans la résolution des problèmes de chômage et d’insécurité au Bénin
- Creator
- Miftah Fatoke
- Publisher
- La Nation
- Date
- October 8, 1996
- Abstract
- Personne ne peut rester indifférent aux problèmes de chômage des jeunes diplômés sans emploi, des déflatés de la fonction publique ou des entreprises publiques qui sombrent dans la misère et le désespoir. N’est-ce pas cette misère qui engendre l’insécurité dans nos grandes villes? La question mérite d’être posée.
- Page(s)
- 2
- Subject
- Action sociale
- Cercle d'Études et de Recherche Islam et Développement
- Chômage
- Corruption
- Pauvreté
- Zakat
- Rights Holder
- La Nation
- Language
- Français
- Identifier
- iwac-article-0003268
- content
-
Personne ne peut rester indifférent aux problèmes de chômage des jeunes diplômés sans emploi, des déflatés de la fonction publique ou des entreprises publiques qui sombrent dans la misère et le désespoir. N’est-ce pas cette misère qui engendre l’insécurité dans nos grandes villes? La question mérite d’être posée. Malgré les efforts déployés par les Pouvoirs publics pour endiguer ces deux fléaux, les phénomènes persistent et s’aggravent de jour en jour. Le nombre de diplômés déversés sur le marché du travail et qui sont obligés, pour survivre, de mener des activités de «taxi-moto», les agressions à mains années qui font d'innocentes victimes çà et là sont autant d’éléments qui interpellent toute la communauté. En raison de leur mission, les responsables des communautés religieuses ainsi que leurs fidèles sont, à mon avis, les premiers concernés par cette situation qui perdure et rend la paix sociale Fragile. En tout cas, la communauté musulmane doit se sentir interpellée, plus que tout autre, par cette situation car la religion islamique offre des moyens adéquats pour venir progressivement à bout de ces maux sociaux. Au titre de ces moyens, nous retenons la Zakat, droit légal des pauvres de la communauté sur la fortune des riches. Que peut-on faire de la Zakat et/ou de sa philosophie en ces moments de difficultés économiques et de fragilisation de la paix sociale?
Utilité de la Zakat face au problème du chômage
Les théories économiques qui traient le phénomène du chômage définissent celui-ci comme la résultante d'une situation d’excès d’offre de travail face à une demande moins importante. Pour résoudre un tel problème, elles proposent dans le cadre de politiques macro-économiques bien précises de créer directement des emplois par l’Etat et/ou par le marché. De nos jours, la création des emplois par le marché est vivement recommandée car ce procédé introduit peu de distorsions dans l’économie. Cet environnement économique fondé sur le marché, malgré ses lacunes, permet cependant la mise en oeuvre de la philosophie de la Zakat pour régler judicieusement le problème du chômage, notamment celui des jeunes. A cause de sa philosophie, le prélèvement légal en Islam pose une double responsabilité.
Primo: La responsabilité de chaque musulman riche (c’est-à-dire tout individu qui a possédé un an durant une économie oisive de plus de trois cent soixante dix-huit mille francs CFA (378 000 F) de contribuer à l’amélioration des conditions de vie des pauvres et nécessiteux de la collectivité.
Secundo: la responsabilité de chaque pauvre de la communauté de recevoir de celle-ci un don lui créant une obligation de résultat. Il s’agit pour le bénéficiaire d’utiliser judicieusement ce don de la communauté afin de sortir de l’auberge. Le phénomène du chômage peut être progressivement vaincu si nous tenions l’application effective de cette double responsabilité dans notre communauté. Etudions successivement les conséquences du ces responsabilités du pauvre et du riche. Le pauvre ou le nécessiteux, qu’on peut définir a contrario comme celui qui n’a pas pu détenir une économie annuelle oisive de plus de la somme sus-indiquée, est responsable devant le Tout Puissant Allah de la réussite de son projet de vie. Il dispose d’un flux continuel de richesse qu’il peut exploiter correctement pour sortir de sa galère. L’idéal pour lui est de cesser d'en recevoir très vite afin de participer aussi au resserrement des liens dans la collectivité. Il doit réfléchir et trouver l’activité qu’il entend mener pour assurer sa survie. Sa responsabilité première est de faire le bilan de son existence, d’en déduire les forces et les faiblesses et de s’orienter vers l’activité qui peut lui permettre de vendre ses qualités à la communauté. La prière quotidienne lui permettrait de venir à bout de ses faiblesses.
De la responsabilité du riche découle plusieurs conséquences. Il doit verser sa Zakat annuelle pour aider un ou plusieurs pauvres ou nécessiteux à sortir de leur condition misérable. S’il s’abstient de le faire, il se crée un préjudice grave et participe ainsi à la dégradation des conditions de vie dans la cité. Le riche a donc l’obligation de sortir de l’ornière un pauvre. L’application de cette «obligation divine» conduit inévitablement avec l’effet de boule de neige à l’éradication de la pauvreté dans la communauté.
En effet, chaque pauvre qui peut se prendre en charge constitue un moindre mal pour la société. Un chômeur (diplôme sans emploi, ou déflaté de la fonction publique ou des entreprises publiques) qui reçoit un don de la collectivité pour le projet de sa vie. demeure le seul comptable de sa vie devant Dieu. Il ne peut plus se prévaloir d’avoir etc abandonné au bord de la voie par le système de redistribution des richesses instauré par Dieu.
En outre le pauvre, s’il est musulman, a l’obligation de contribuer à son tour et dans un laps de temps raisonnablement court à la réduction de la fracture sociale. Ainsi, en venant s’ajouter à la masse des donateurs au fonds de la Zakat, il donne plus de chance à la communauté dans la résolution du problème du chômage. La Zakat dans son essence, pose ainsi le problème de la responsabilité de chaque individu riche face à la situation passagère du pauvre ou de l’infortuné. Dans un régime islamique, les pauvres et les chômeurs ne doivent pas se poser des questions relatives au financement de leur projet, car ceci est garanti par la Zakat versée annuellement par les riches, mais ils doivent rechercher des activités susceptibles de changer une fois pour de bon leur situation misérable. Si dans notre pays, chaque riche musulman, tel que défini plus haut, prenait conscience du rôle qu'il doit jouer dans le théâtre de la vie et s’affranchit convenablement de sa tâche, plusieurs activités pourraient être financées sans aucun intérêt financier et libéreraient le pauvre ou le chômeur de ses préoccupations matérielles afin qu’il puisse se consacrer à l'adoration de Dieu l’Unique.
En jouant convenablement son rôle dans la gestion de la cité, le riche musulman sauvegarderait non seulement ses biens et assurerait un avenir radieux à sa progéniture mais calmerait la tension, la haine des pauvres vis-à-vis des riches, Le problème d’insécurité se poserait encore moins aujourd’hui dans notre cité.
Utilité de la Zakat face au problème d'insécurité
La cause du déferlement de l’insécurité sur nos grandes villes peut se résumer, selon le musulman que je suis, en la manifestation concrète de la haine que nourrit le pauvre vis-à-vis du riche. Les agressions de toutes sortes, qu’elles soient le fait des malfrats eux-mêmes ou que ceux-ci soient manipulés par des politiciens, confirment [‘existence d’un terrain fertile à la germination d’un sentiment du genre engendré surtout par le comportement des riches et des pauvres face à leurs obligations divines.
En ne respectant pas le troisième pilier de l’Islam, le riche musulman se crée des préjudices graves tant sur ses biens que sur sa famille. En effet, la Zakat purifie les biens que le musulman met à la disposition de sa famille. Elle peut en disposer en toute quiétude. Un musulman qui s’acquitte de sa Zakat annuelle ne s’inquiète pas de l’évolution de ses enfants.
Sauf cas exceptionnels, que seul Dieu peut expliquer, ceux-ci réussissent bien dans leurs activités. La sécurité du riche et au delà, la sécurité de tous dans une cité dépend pour une bonne partie du respect que nous donnons aux lois divines. Toutes les polices et les armées de ce monde ne peuvent nous garantir une sécurité sans faille, alors que certaines dispositions de la loi de Dieu peuvent le permettre. Au titre de celles-ci, je cite la solidarité du riche vis-à-vis du pauvre. Par la Zakat, la communauté peut financer, tout au moins en partie, l’acquisition des moyens matériels et la rémunération des fonctionnaires chargés de la sécurité. Mais la plus noble des tâches pour nous garantir une sécurité solide est de témoigner beaucoup plus de solidarité vis-à-vis des couches faibles de la communauté afin qu’elles ne sombrent pas dans le désespoir, antichambre de tous les vices.
Tant qu’une communauté reste solidaire et que ses membres s’exhortent à de bonnes œuvres, l’insécurité fuit. La communauté suit et sauvegarde elle-même sa sécurité. Les responsables chargés de la sécurité au niveau du Gouvernement ne marchandent pas la collaboration des membres de la collectivité. Cette collaboration est spontanée. Pour ce faire, les membres de la collectivité qui ont reçu sur cette terre une portion de richesse matérielle et qui se complaisent dans la luxure doivent savoir qu’ils incitent à la haine, au vol. et au meurtre sauf s’ils s'acquittent des obligations divines prévues dans les livres de Dieu.
La sécurité qui nous fait tant défaut aujourd’hui peut revenir dans notre pays si chaque individu de notre communauté le désire. En tout cas, tout bon musulman, qui a foi en Dieu et qui respecte la loi divine contribue à la restauration de la sécurité dans notre pays. A l'instar du chômage, la responsabilité de chaque individu est engagée dans l’insécurité qui plane sur nos têtes. Concluons cette partie en citant les Ulémas Behechti et Bâhonar (Philosophie de L'Islam): «La corruption de la société aussi a pour origine la corruption des individus. Si chaque individu se réforme, toute la société sera automatiquement réformée à son tour.»
Le chômage, l’insécurité, bien qu’ils constituent des problèmes à gérer par nos gouvernants, engagent cependant la responsabilité individuelle de tous les membres de la communauté devant Dieu. Pourrions-nous répondre de cette lourde responsabilité le jour de la résurrection?
Accomplissons-nous correctement nos obligations divines quotidiennes? Telles sont les questions que je pose pour éveiller, si Dieu le veut, chacun des membres de la communauté de notre pays.