Article
Cinquième conférence islamique au sommet : une contribution positive de la République Populaire du Bénin
- Title
- Cinquième conférence islamique au sommet : une contribution positive de la République Populaire du Bénin
- Creator
- Luc Assogba
- Publisher
- Ehuzu
- Date
- February 2, 1987
- Abstract
- Les peuples, les grandes nations, ont toujours les ressources nécessaires pour surmonter les dangers qui menacent leur existence même. Une fois de plus, la nation Islamique, la Ouma islamique vient de prouver cette constante humaine au cours de sa 5e conférence au sommet qui vient de s'achever à Koweit City.
- Page(s)
- 4
- Subject
- Action sociale
- Banque Islamique de Développement
- Coopération arabe
- Développement économique
- Mathieu Kérékou
- Organisation de la Coopération Islamique
- Ouma islamique
- Organisation des Nations Unies
- Organisation de l'Union Africaine
- Pays non-alignés
- Romain Vilon Guézo
- Sionisme
- Unité
- Spatial Coverage
- Afrique du Sud
- États-Unis
- Irak
- Iran
- Koweït
- Namibie
- Palestine
- Sénégal
- Tchad
- Tripoli
- Union des républiques socialistes soviétiques
- Rights Holder
- La Nation
- Language
- Français
- Source
- Bibliothèque du Congrès
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0003198
- content
-
Les peuples, les grandes nations, ont toujours les ressources nécessaires pour surmonter les dangers qui menacent leur existence même. Une fois de plus, la nation Islamique, la Ouma islamique vient de prouver cette constante humaine au cours de sa 5e conférence au sommet qui vient de s'achever à Koweit City.
Un cinquième sommet dont les conclusions telles qu’elles se dégagent relevaient au depart d'une véritable gageure, eu egard aux problèmes nombreux et complexes auxquels le monde Islamique se trouvent actuellement confronté ; problèmes dont les solutions exigent des décisions audacieuses et clairvoyantes ainsi que des réactions unifiées. Il ne peut d’ailleurs en être autrement si l’on sait que la pierre augulaire du plan d'action des Etats Islamiques est de promouvoir l’unité nationale et la cohésion, l’eradication de la pauvreté, de l’analphabétisme, des maladies, et d'améliorer les conditions socio-économiques de leurs peuples. Au demeurant, l’un des traits essentiels de l’Islam est que ses préceptes transcendent les notions de race, d’ethnie ou de nation et vont directement à l’encontre des doctrines exclusivistes qui ont leur origine dans la notion de supériorité d’un peuple ou d’une culture sur les autres. Autrement dit « C’est dans l’esprit de l’homme et non pas dans la chair que l’Islam voit le principe, l'unification de l'humanité... ».
ADHESION CONSEQUENTE
Dans ces conditions, la République Populaire du Bénin qui grâce au déclenchement du processus Révolutionnaire de libération nationale du 26 octobre 1972, et dont le Discours-Programme du 30 novembre 1972, définit les voies et moyens devant aboutir à l’avènement d'un Béninois, que dis-je ? d’un homme libre, ne peut qu’adhérer aux principes universels que proclame un forum comme l'Organisation de la Conférence Islamique (O.C.I.) ; dès lors notre pays a le sentiment particulièrement aigu de l'affinité qui existe entre les valeurs universalistes de l’Islam et celles proclamées par l’OUA, les pays non-Alignés, les Nations Unies. C'est pourquoi le Président du Comité Permanent de l'Assemblée Nationale Révolutionnaire le camarade Romain Vilon Guézo qui conduisait la délégation béninoise à ce 5e sommet de l’O.C.I., a au nom du chef de l’Etat, le Président Mathieu KEREKOU, apporté notre message de paix pour la liberté, la justice et le progrès social, des peuples qui luttent encore contre les puissances du mal.
Le représentant du chef de l’Etat a réaffirmé devant les mandataires de près d’un milliard d'hommes, le soutien indéfectible de la République Populaire du Bénin à la cause sacrée du peuple Palestinien martyr qui lutte héroïquement contre le sionisme et pour la création d’un Etat Palestinien indépendant, apporté notre « solidarité inconditionnelle et inébranlable » aux peuples opprimés d’Amérique Centrale et d’Asie, condamné « le système odieux de l’apartheid, véritable crime contre l’humanité »,et associé sans réserve la République Populaire du Bénin a toutes les actions de la communauté internationale œuvrant pour sa liquidation.
Notre pays, a affirmé le camarade Romain Vilon Guézo, « milite et militera de toutes ses forces pour l’indépendance de la Namibie, pour l’application des sanctions économiques contre le régime fasciste de Prétoria. Dans leurs efforts pour faire face à la crise économique, aux calamités naturelles et autres fléaux climatiques que sont la sécheresse et la désertification, le rôle de l’OCI, de la Ouma Islamique, de ses instruments de coopération économique que sont la Banque Islamique de Développement, la Banque Arabe pour le Développement Economique en Afrique, et les Fonds Nationaux des Etats du Golfe, doivent concourir à atteindre les nobles objectifs de nos idéaux communs de paix et de développement socio-économique. En ce qui concerne la « guerre fratricide Iran-Irak », le Bénin a exprimé sa grande préoccupation et son espoir que l'OCI « continuera d’œuvrer dans le cadre de ses bons offices pour l’instauration d’une paix juste et durable entre les deux Etats-frères ».
APPEL A LA PAIX
Message entendu, par la quarantaine de délégations présentes à Koweit City. Car à l’issue de ses travaux, l’OCI réclame la « cessation immédiate des hostilités, le repli vers les frontières internationalement reconnues, un échange complet des prisonniers, le retrait des troupes après avoir entamé des négociations pour résoudre le conflit d’une manière pacifique ». Sur le plan des rapports de force au sein de la conférence, l’URSS et les Etats-Unis ont été d’une manière équitable condamnés. La première pour son « interventionnisme militaire » en Afghanistan, et les seconds pour leurs raids contre Tripoli et Benghazi en avril dernier. Pour la première fois, l’OCI prend en compte le conflit Tchad- Libye en tant que « différend territorial ». S’il prend acte de l’affaire tchadienne, l’OCI ne s’en est pas saisi pour autant, laissant à l’OUA le soin d’y trouver les solutions appropriées. Le 5e sommet de l’OCI qui vient de s’achever constitue un double motif de satisfaction pour le Koweit, pays organisateur. D’une part, il a parrainé un mini-sommet arabe informel qui a permis des retrouvailles inattendues du Syrien Assad et du Libanais Gemayel, du Jordanien Hussein, et du Palestinien Arafat, de l’Egyptien Moubarak et du Syrien Assad.
Tenu dans les délais prévus et en dépit des menaces proférées de Beyrouth par la Djihad Islamique, l’organisation de la justice révolutionnaire et le mouvement islamique révolutionnaire qui avaient prédit de « transformer le Koweit en tombeau pour la plupart des dirigeants islamiques qui assisteraient à ce sommet », cette conférence constitue sans doute le plus grand événement diplomatique de l’histoire récente du Koweit, et permet de renforcer, du moins d’affermir les bases de l’Unité Arabo-Africaine ; la 6e conférence de l’OCI aura lieu à Dakar au Sénégal.