Article
Le Togo reçoit 27,81 milliards des pays arabes : les raisons cachées
- Title
- Le Togo reçoit 27,81 milliards des pays arabes : les raisons cachées
- Type
- Article de presse
- Creator
- Théodore Lalou
- Publisher
-
L'éveil du Peuple
- Date
- January 20, 1999
- pages
- 3
- number of pages
- 1
- Subject
- Union européenne
-
Gnassingbé Eyadéma
-
Arabie saoudite
- Coopération arabe
-
Banque Islamique de Développement
- Élection présidentielle togolaise de 1998
-
Rassemblement du Peuple Togolais
- Language
- Français
- Contributor
-
Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0008769
- content
-
Le Togo reçoit 27,81 milliards des pays arabes : les raisons cachées
Les médias publics ont annoncé au cours de la dernière semaine que le gouvernement togolais a reçu un prêt de 50,58 millions de dollars, soit 27,81 milliards de francs CFA des pays arabes. Selon les informations données à ce propos, ces fonds proviennent de la Banque islamique de développement (BID), une institution financière saoudienne autorisée au Togo par une loi votée par l'Assemblée nationale le 27 août 1998. Les 27,81 milliards de francs CFA serviront, à en croire les autorités togolaises, à financer des projets de développement dans le pays. Il semblerait que cet important pactole a été débloqué par la BID, après qu'une délégation togolaise s'était rendue du 3 au 9 janvier 1999 à Djeddah en Arabie Saoudite. Cet argent serait un prêt concessionnel à un taux de 2,5 % et remboursable sur une durée de 25 ans.
Ce qui est important dans cet événement, c'est moins le prêt en question que les raisons qui sous-tendent le consentement du gouvernement togolais à des fonds aussi importants pour un État togolais déjà endetté jusqu'au cou. En effet, les raisons qui ont motivé le pouvoir à solliciter un prêt aussi important sont essentiellement de deux sortes :
1. Primo, chercher les moyens financiers pour faire face aux charges de l'État (salaires, pensions, bourses aux étudiants, etc.) de manière à éviter au pays une éventuelle explosion sociale.
2. Secundo, réussir à contourner la communauté internationale (UE, Allemagne, Canada, États-Unis), principaux bailleurs de fonds du Togo, qui ont rechigné depuis peu à donner de l'argent au gouvernement.
Le gouvernement, qui n'a pas les ressources pour faire face aux charges du pays, est obligé d'obéir aux injonctions de l'UE. Or cette situation n'arrange guère le pouvoir-RPT, d'autant qu'un dialogue sincère avec l'opposition n'est pas pour conforter son ambition de garder les rênes de l'État. Depuis, il s'est investi dans la recherche des moyens, en se tournant vers les pays arabes où il a réussi, au détriment du peuple, à extorquer 27,81 milliards de francs CFA. Auparavant, le gouvernement avait pris soin d'engager le pays dans l'OCI (Organisation de la Conférence Islamique) contre toute logique, puisque le Togo n'est pas un État islamique.
Ces fonds importants qui sont prêtés au gouvernement et qui, malheureusement, sont tombés entre les mains des autorités, porteront un coup fatal au dialogue en perspective. Le pouvoir-RPT a aujourd'hui du souffle et surtout un créneau sûr pour résister désormais au monde occidental.
Le plus triste dans tout ce remue-ménage est que ce sont les pauvres populations togolaises qui se chargeront de payer ces 27,81 milliards que le pouvoir dilapidera dans sa résistance contre la démocratie.
Théodore Lalou