Article
BOURAIMA Inoussa se ridiculise dans le Nord en voulant exploiter la non-candidature de DJOBO Boukari au profit du dictateur
- Title
- BOURAIMA Inoussa se ridiculise dans le Nord en voulant exploiter la non-candidature de DJOBO Boukari au profit du dictateur
- Type
- Article de presse
- Creator
- L. T.
- Publisher
-
La Lettre de Tchaoudjo
- Date
- August 13, 1993
- pages
- 1
- 4
- number of pages
- 2
- Subject
-
Gnassingbé Eyadéma
- Inoussa Bouraïma
- Boukari Djobo
- Lomé
- Sokodé
- Tchaoudjo
- Élection présidentielle togolaise de 1993
-
Rassemblement du Peuple Togolais
- Language
- Français
- Contributor
-
Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0008758
- content
-
BOURAIMA INOUSSA SE RIDICULISE DANS LE NORD EN VOULANT EXPLOITER LA NON-CANDIDATURE DE DJOBO BOUKARI AU PROFIT DU DICTATEUR
Les forces vives de Tchaoudjo : Oui pour le renouveau démocratique, Non pour le renouveau de la dictature.
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BOURAIMA Inoussa se ridiculise en voulant exploiter la non-candidature de DJOBO Boukari au profit d'Eyadéma. Vu l'excessive tribalisation du débat politique dans notre pays, chacun savait que la non-candidature de DJOBO Boukari, présenté comme le contrepoids d'Eyadéma dans le nord, allait donner lieu à une tentative de récupération des voix des électeurs du nord par le RPT et ses satellites pour le compte de leur dieu de la Terre. C'est un projet qu'on caressait depuis longtemps à Lomé II.
Au cours de cette séance, Inoussa BOURAIMA n'a pas été du tout tendre vis-à-vis de DJOBO Boukari et de M. CISSE du PAD. Les vieux n'en croyaient pas leurs oreilles d'entendre BOURAIMA Inoussa délirer en ces termes : « DJOBO Boukari s'apprêtait à rentrer au Togo pour lutter en faveur de la démocratie », que les digestifs du RPT ont entrepris une campagne anti-Boukari. Cela a commencé par des dénigrements de toute sorte diffusés dans des tracts anonymes. Cette première opération a échoué ; la population a compris que des tracts anonymes ne peuvent pas être des sources d'information à l'heure de la liberté de presse. Alors, des fils cotocoli ont pris la relève en sillonnant les campagnes pour manipuler les villageois auxquels on fait croire que la démocratie est une querelle du sud contre le nord et que, plutôt que de voter pour un homme du sud, il vaut mieux voter Eyadéma si DJOBO Boukari n'est pas candidat.
La manipulation s'est accentuée depuis que la nouvelle de la non-candidature de DJOBO Boukari s'est confirmée. Dès le 27 juillet 1993, le ministre illégal de la Défense, BOURAIMA Inoussa, annonce aux villageois de me suivre pour voter pour Eyadéma. Car le trône est loin d'être pour un cotocoli. Cela va de votre intérêt. « DJOBO a honte de rester au Togo car il vous a trompé qu'il sera candidat... ».
Ces propos nous ont été rapportés par des personnes qui ont participé à la réunion. Depuis que l'argent d'Eyadéma a commencé par lui tourner la tête, on savait BOURAIMA Inoussa capable de tout, mais on ne s'imaginait pas qu'il soit déjà descendu si bas. À Sokodé, tout le monde est unanime pour condamner les propos de Inoussa BOURAIMA ; jeunes, vieux, vieilles, se disent prêts à voter même pour un chien si l'opposition le leur demande, mais jamais pour Eyadéma. Seul le vieux BABA Sani, complice de BOURAIMA Inoussa, aurait adhéré aux thèses tribalistes et diffamatoires de notre ministre en proclamant publiquement que les cartes de membres de parti d'opposition méritent qu'on les déchirent. Nous ignorons si ce vieux qui aurait reçu auparavant des billets de banque a osé joindre le geste à la parole en déchirant sa carte du PAD.
Mais ce que nous savons, c'est que le chef supérieur FOUDOU Ayéva de Tchaoudjo a failli voir son trône voler en éclat pour avoir tenté de manipuler des chefs de canton et de villages. Les forces vives de Tchaoudjo sont prêtes à faire un choix rationnel, c'est-à-dire celui que l'opposition lui demandera, mais jamais Eyadéma.
« Mes chers frères et sœurs du quartier Kamsandè, vous devez être déçus de la nouvelle qui est tombée ce matin sur les antennes étrangères, à savoir : RFI et AFRICA N° 1. C'est triste, mais c'est un événement qui était prévisible et j'ai pitié de vous ! Vous devez savoir que DJOBO Boukari est natif de Sokodé comme moi, Inoussa. Cependant, entre lui, DJOBO, et moi, Inoussa, le fossé est très grand sur le plan politique. Je suis son petit frère, mais je suis plus mûr en politique que lui. Je vous fais savoir que c'est DJOBO qui divise les personnes. »
Des murmures de désapprobation ont commencé à s'élever dans l'assistance. Il a fallu arrêter la réunion pour éviter le pire. Bombardé chef supérieur par Eyadéma à la mort de son père, FOUDOU est un chef postiche qui est là pour combler un vide et qui n'exerce plus d'autorité que sur les chefs de cantons et de villages qui sont, par tradition, soumis au chef supérieur. La population, quant à elle, l'ignore complètement. FOUDOU vient de perdre ce qu'il lui restait d'autorité, car désormais il tiendra ses réunions devant des nattes vides, puisque même les chefs ont décidé d'entrer en rébellion.
La candidature de DJOBO Boukari a indéniablement créé un choc au sein des Togolais, mais après les réactions spontanées de déception perçues ça et là, et suite aux explications fournies par l'intéressé, les gens se sont ressaisis car ils ont compris que, quoi qu'il advienne, Eyadéma reste l'ennemi public numéro un. BOURAIMA Inoussa, le chef FOUDOU et tous les émissaires que Lomé II a envoyés dans le nord pour manipuler les populations ont intérêt à chercher un autre créneau, car la fibre tribaliste échouera.
Le 3 août dernier, usant de l'autorité que lui confère son titre de chef supérieur, FOUDOU a convoqué tous les chefs de villages, de cantons et de quartiers ce mardi 3 août à 8h. À cette convocation, ils ont répondu par respect du trône et non de l'occupant du trône. Dès que FOUDOU s'est mis à brailler dans le même style que BOURAIMA Inoussa qu'en l'absence de DJOBO, le nord et les cotocoli en particulier...