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Ramadan : le pourquoi et le comment
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- Title
- Ramadan : le pourquoi et le comment
- Creator
- Amsétou Ouédraogo
- Publisher
- Sidwaya
- Date
- May 19, 1988
- Abstract
- Le ramadan, c'était hier, mais Sidwaya revient sur cet événement réligieux qui, de par l'ampleur du phénomène due à l'importance de la communauté des mahomettants, de ses Implications et retombées prend une dimension considérable dans notre pays. Nos priorités et les moyens dont nous disposons ne nous permettent pas d'examiner la question sous tous ses aspects. Aussi, en une page, nous survolerons les traditionnelles Interrogations et les conséquences socio-économiques du Ramadan, à savoir entre autres ! que signifie le ramadan, quand le jeûne a-t-il été institué ? Pourquoi ? - qui doit jeûner et comment ? qui en est dispensé et que nous coûte ou nous rapporte-t-il ? etc.
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0003071
- content
-
Le ramadan, c'était hier, mais Sidwaya revient sur cet événement réligieux qui, de par l'ampleur du phénomène due à l'importance de la communauté des mahomettants, de ses Implications et retombées prend une dimension considérable dans notre pays. Nos priorités et les moyens dont nous disposons ne nous permettent pas d'examiner la question sous tous ses aspects. Aussi, en une page, nous survolerons les traditionnelles Interrogations et les conséquences socio-économiques du Ramadan, à savoir entre autres ! que signifie le ramadan, quand le jeûne a-t-il été institué ? Pourquoi ? - qui doit jeûner et comment ? qui en est dispensé et que nous coûte ou nous rapporte-t-il ? etc.
Pour la circonstance, le micro était grandement ouvert ; le haut parleur vibrant dans sa tonalité parfaite annonçait à toute l'assistance le dernier fatia de la prière du mois béni. La place publique se confondait facilement à un lieu de pélérinage. L'amen a été répeté en choeur 3 fois. L'ambiance bat son plein. Les visages débordaient de joie. Une main serrée à droite et une autre à gauche. Bonne fête de Ramadan et à l'année prochaine se disent les fidèles.
Ils venaient donc de boucler un mois de carême et en ordre dispersé, ils regagnent gaiement leur famille. Déjà on s'y affaire ! le rite religieux fait place à la fête.
LE RAMADAN
Il est à peine 3 heures et demie du matin. Les coqs ont chanté pour la première fois. Dans la nuit profonde qui s'étend, un l'appel se répercute et comme un persistant, réveille des centaine de familles. C'est le muezzin appelle les fidèles à se réveiller prendre leur "petit déjeuner".
Aussitôt, les ménagères se tiennent prêtes pour accomplir leur devoir de chef de foyer ; chacune réveille la voisine et ainsi de suite, les cuisines se réchauffent. Le repas central dans son ensemble devra être prêt dans moins d'un quart d'heure, la bouillie réchauffée. On doit finir de manger et de boire avant le crépuscule.
Ainsi s'annonce le carême dans la société musulmane. Après avoir scruté le ciel longuement afin d'apercevoir la lune, tout musulman pratiquant condition première devrait être en mesure d'accomplir cet acte de foi rituel rentré dans nos moeurs depuis quatorze siècles.
La pratique du jeûne pendant le mois de ramadan a développé dans la société musulman une volonté d'endurance à toute épreuve. Elle est rendue obligaoire par un verset du coran qui stipule : "O vous qui croyez ! le jeûne vous est prescrit comme il a été prescrit aux générations précédentes”.
En effet, le jeûne a été prescrit dans la vie de l'islam un lundi du 9ème mois lunaire et 2è mois de l'hégir en 1406. Depuis cette époque, quelque variante (moins importante dans sa pratique) a souvent été l'origine de mal entendu dans le milieu musulman. Les versets du coran sont clairement définis et l'islam n'est pas la religion d'un groupe nommé, d'un peuple ou d'une ethnie. Il s'adresse à la totalité des hommes sans distinction de races et ses vertus s'appliquent à toute créature.
D'ABORD, QU'EST-CE QUE LE JEUNE
Jeûne signifie s'abstenir de toute nourriture ou boisson de l'aube jusqu'au coucher du soleil, abstinence précédée de l'intention de jeûner émise dans la nuit". Pendant cette tranche de la journée, le jeûneur doit en plus de l'épreuve d'endurence, chasser toute idée malsaine de son esprit. Toute grossiéreté et abus de langage sont banis et rejetés, faute de quoi les règles du jeûne seront enfreintes et l'entreprise invalidée par voie de fait.
Le jeûne est obligatoire à tout adulte. Mais on ne nait pas adulte, il faut forcément des séances d'initiation. Raison pour laquelle dans les familles mulsulmanes on rencontre souvent de tout petits qui font le carême. L'âge de sept ans sert généralement de référence pour le début de cette intitiation.
LES EXEMPTES DU JEUNE
Une vieille personne, une femme en grossesse, un voyageur qui doit aller au délà de 82 kilomètres, un malade couché, une mère dont le bébé n'a pas plus de 2 mois sont exemptés plus ou moins du jeûne. Toutefois, un passage du coran dit ceci :
Le voyageur, la femme en menstruation, celle qui allaite ou attend peuvent, en attendant de rembourser "le nombre de jours égal à cette période de pénitence, faire des aumômes aux plus pauvres ".
L'aumône consiste à donner aux miskines (aux plus démunis) une quantité de vivre contenu dans une unité de mesure du phophète. Cette unité de mesure communément appelée le moudr contient au plus 700 g, environ,. En d'autres termes, de quoi le nourrir une journée. Dans le milieu musulman, il n'est pas rare de voir quelques mendiants, aveugles ou inadaptés à la règle du carême se disputer la première place. L'aumône varie selon les pêchés, et, d'un pays à un autre, les méthodes également.
Dans les pays islamiques, tout en est réuni pour permettre aux fidèles musulmans de respecter scrupuleusement le mois de carême qui en principe, est un mois de combat contre toutes formes de tentations.
Les horaires de travail sont généralement modifiées pour encourager le jeûneur. D'ailleurs, le jeûne encouragerait le travail.
QUAND FAUT-IL JEUNER ?
A l'accoutumée, les fêtes islamiques se déroulent suivant le mois lunaire et le ramadan débute avec le 9è mois. Dans les 12 mois lunaires inscrits dans le coran, quatre d'entre eux sont sacrés. Il s'agit de : Dhu Al Qu'ada, Dhu Al Hidjja, Al Mouharram et Rajab.
Après donc le mois de ramadan, mois béni, le mois le plus honoré est le mois d'AI Mouharram car il contient un jour préféré du Tout puissant ; le jour de l'Achourâ". Ce jour là, le prophète a manifesté son intention de jeûner.
Le jeune normal Intervient donc au 9è mois lunaire de l'année musulmane et dure 29 jours. Le 30è jour est celui de la rupture, c'est-à-dire le jour de la prière mettant fin à cette épreuve islamique. Ne jeûne pas qui veut ! le jeûne est conditionné d'abord par l'Islam : Tout croyant, jouissant de ses facultés mentales, qui est adulte et bien portant ne peut prétendre jeûner que si auparavant, il en a l'intention.
Cette intention doit être exprimée la nuit, entre le coucher du soleil et l'aube ou, une fois pour toute cette intention pour le mois dès les premiers instants.
Il y a plusieurs sortes de jeûnes :
- le jeûne parfait ou Ramadan qui intervient au cours du mois de Chaabane
- le jeûne recommandé qui doit intervenir au cours des mois sacrés - le jeûne interdit ou le jeûne du jour de doute. Dès que le moindre doute s'installe, le jeûne n'est plus permis.
LES EFFETS DU JEUNE
Les conditions climatiques ont souvent semé la panique dans le milieu musulman. Le jeûne étant une obligation pour tout islam, des mesures d'assouplissement peuvent-elles être prises pour permettre aux fidèles musulmans d'accomplir leur acte de foi sous une autre forme ? A cette question, El Hadji Tiemtoré Mahamoudou, Directeur de l'Ecole Franco arabe nous précise que “tout ce qui peut être entrepris comme mesure d'allègement est anti-islam. Les versets sont clairs.
Les gens n'ont pas la même endurance et chacun dans la mesure de ses possibilités devrait quelles que soient les conditions climatiques, pouvoir satisfaire cette obligation".
Le mois de jeûne est un mois de réconciliation entre musulmans. Sur le plan religieux, le jeune renforce la foi de l'homme et permet la collaboration entre musulmans et l'organisation même de la communauté musulmane.
Sur le plan social, le mois de jeûne donne l'occasion aux fidèles musulmans de s'unir davantage. En effet, après la prière du soir, autour d'une lampe, on les voit récitant des versets en présence de nombreux fidèles.
Sur le plan spirituel, le mois de jeûne est un mois de test physique à savoir en matière : d'endurance, dans la maîtrise de soi etc.
Bien pratiqué, le jeûne devrait en principe favoriser une bonne digestion et le nettoyage annuel des dépôts divers accumulés dans le tube digestif trop sollicité 11 mois durant. Malheureusement, la consommation abusive des aliments pendant le mois du ramadan provoquent des indigestions, des lourdeurs chez beaucoup d'entre eux.
LE ROLE DE LA MENAGERE
Une tâche difficile que celle de la femme pendant le mois de carême. A 16 heures déjà, elle doit répondre aux exigences du devoir s'emble-t-il. Le travail commence, il faut courir par ci et par là afin que le chef de famille puisse rompre son jeûne avant satan ! De l'autre coté, bébé se réveille et crie. Il faut l'allaiter. Quelque part au même instant, le tôt est sur le feu : les plats doivent être servis. Que faire ?
A 18 heures 30 tout doit être prêt. Et comment ne pas être prise de court avec, pour 7 ou 8 personnes, tant de mets à servir ? pour les plus nantis s'entend. Riz, salade, beignets, tôt avec soupe, bouillie et le tout accompagne de l'eau glacée du petit mil où de boules d'akassa délayées.
Ce n'est pas tout ; à 3 heures et demie du matin, il faut tout remettre à l'état initial. Faire la vaisselle, ranger, réunir le nécessaire pour la cuisine du soir ; puis, le soir venu, apprêter celle du petit matin, souvent même préparer la sauce pour n'avoir plus que le tôt à faire à son réveil. Et ainsi de suite durant 29 jours. La fatigue cumulée ne se dissipera pas avant la semaine de la fête. Outre le plaisir d'avoir été une bonne compagne, d'avoir bien servi c'est sans doute le moment où la ménagère prend la mesure de son poids réel dans la famille. Celle sans qui, presque tout devient impossible et avec ce soulagement d'être la principale bénéficiaire de la gratitude divine. Nous leur laissons le dernier mot :
Amsétou Ouédraogo