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Algérie : terrorisme ou croisade contre l'injustice?
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- Title
- Algérie : terrorisme ou croisade contre l'injustice?
- Creator
- Oumar Ngouh
- Publisher
- Plume Libre
- issue
- 22
- Page(s)
- 7
- number of pages
- 1
- Is Part Of
- Plume Libre #22
- Subject
- Intégrisme
- Language
- Français
- content
-
L'ALGÉRIE est depuis quelque temps traversée par une vague d'agitation qui n'a de pareille que la guerre d'indépendance de 1962. La seule différence est qu'en 1962, il s'agissait de nationalistes unis pour lutter contre l'impérialiste (l'ennemi commun) alors qu'aujourd'hui, la guerre est fratricide autrement dit civile, les occidentaux tirant les ficelles dans les coulisses. Au sujet de ce conflit et à l'égard des informations déversées par les médias occidentaux, nous nous sommes imposés le devoir de réfléchir, d'analyser le conflit algérien en espérant que Dieu (Exalté soit-Il) Nous guidera grâce à sa lumière dans notre recherche de la vérité.
Les prémices du chaos en Algérie sont nombreuses et remontent à plus loin dans le temps, mais qu'il nous soit permis de nous en tenir à quelques unes qui se situent non loin de nous. Nous supposons le point de départ de ce conflit à l'époque du refus de la légalisation du FIS par le régime de Chadli. On sait qu'en politique les faits sont têtus et c'est ainsi que le FIS sera légalisé au cours de l'année 1990 : légalisation perçue comme un pis-aller par le régime en place que semble avoir légalisé la corruption, le favoritisme, les détournements de fonds publics bref ce régime a fait de l'Algérie un désert économique, social, culturel, moral et spirituel. Il convient de préciser que le FIS, déjà présent à la tête de la quasi totalité des mairies a fait de ces maux, son cheval de bataille en plus d'un programme des plus cohérents pendant la campagne des législatives 1992. Le résultat est le raz de marée du FIS : 120 sièges contre 29 au parti au pouvoir. Lorsque les autorités algériennes, appuyées par quelques mère patrie décidèrent unilatéralement et complaisamment d'annuler ces élections, elles n'avaient nullement prévu qu'il s'agissait de la goutte d'eau qui allait faire déborder le vase. Devant la flambée de violence qui n'en finit plus, l'honnêteté intellectuelle doit obliger chacun à prendre du recul pour déterminer qui est responsable de l'imbroglio : entre ceux à qui l'on refuse injustement le triomphe au parlement et ceux qui refusèrent le verdict des urnes, bafouant par là les règles les plus élémentaires des leçons de l'Occident : exportateur agréé de démocratie ? Étant donné que à AN-NOUR notre souci est de présenter la vérité sans (autre forme de) maquillage ni partialité, notre souhait est qu'en parlant de la question algérienne chacun soit suffisamment éclairé. Ainsi l'opinion publique sera-t-elle à l'abri d'articles prêtant à équivoque comme celui d'Hubert Jean Valcke dans les colonnes de Jeune Afrique N° 1711 du 21 au 27 Octobre 1993 qui dit : «les journaux d'ici, et surtout d'ailleurs, font état de la situation de guerre civile qui en Algérie se transforme en massacre des intellectuels par des groupes religieux intégristes armés : les islamistes». Plus loin il dit, pour conclure son article que : «les barbus tuent les non-barbus. Pourquoi ?» Nous remarquons que ce monsieur connaît très superficiellement le problème algérien. Toutefois, il est l'écho des médias occidentaux et de l'opinion qui a cours dans tous les pays où l'on prétend déployer tous les moyens pour barrer la voie aux intégristes musulmans. Nous attirons l'attention de nos lecteurs sur cette tendance erronée d'appréhender le problème algérien et la question des supposés intégristes-islamistes-fondamentaliste-terroristes» en général.
Nous ne saurons réclamer de brevet d'invention en affirmant que la lutte contre le communisme qui faisait l'unanimité des pays de l'Ouest ayant vécu, le bloc occidental est menacé de désintégration comme son corollaire de l'Est. Nous en voulons pour preuve les divergences sur la question du marché commun européen et plus récemment encore le bras de fer entre la France et les U.S.A au sujet du G.A.T.T. Dès lors l'occident est-il obligé de rechercher un thème mobilisateur. Le bouc émissaire est vite trouvé : l'intégrisme musulman. L'islamisme synonyme de l'intolérance : d'où l'instrumentalisation (pour parler comme le professeur Emmanuel PON-DI, le tapage médiatique autour de cette question. Nul n'est sensé ignorer que la paix n'a pas de prix. Aussi nul ne saurait encourager le terrorisme. Mais ce que nous préconisons c'est qu'en plus du simple fait de dénoncer la violence, il vaut mieux examiner sans complaisance les raisons de cette violence d'autant plus qu'elle est généralement l'expression du ras-le-bol. Nous disons, en d'autres termes que la croisade organisée contre l'Islam par les occidentaux et leurs complices de par le monde, sous la dénomination habile de lutte contre l'intégrisme est une entreprise vaine. Et à y voir de près, on ne sait plus qui est plus intégriste que l'autre : d'entre les islamistes qui entendent s'inspirer des valeurs islamiques (distinctes parfois de celles occidentales) dans l'organisation sociale, économique, culturelle et spirituelle et des occidentaux qui veulent régenter le monde à travers ce que certains n'hésitent pas à nommer l'occidentalocentrisme.
Pour le cas spécifique de l'Algérie, nous appelons de tous nos vœux que la raison l'emporte sur la passion au cours du dialogue de réconciliation qu'Ali Kafi (Président du Haut Conseil d'État) a élargi aux membres du FIS dissout, contenues par le Premier Ministre Reda Malek qui excluant toute discussion avec ceux qui ne condamnent pas la violence et le terrorisme» (cf Jeunes Afrique N° 1711 du 21 au 27 Octobre 1993). De toute façon, il y a lieu de savoir qu'aucun gouvernement au monde n'a le droit de s'opposer à la volonté du peuple. *
Oumar Ngouh
(An-Nour, Yaoundé-Cameroun)
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Plume Libre #22
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