-
Title
-
La nuit du destin célébrée dans la ferveur religieuse
-
Date
-
February 28, 1995
-
Page(s)
-
2
-
number of pages
-
1
-
Rights
-
-
Identifier
-
iwac-article-0007914
-
content
-
RELIGION
La nuit du destin célébrée dans la ferveur religieuse
Comme tous les ans, la communauté musulmane a célébré LAYLATOUL-QADR ou la nuit du destin, dans la nuit du dimanche au lundi.
D'abord à Port-Bouet, en passant par Yopougon, Adjamé, Cocody, Treichville, Marcory et Koumassi, les fidèles musulmans étaient rassemblés autour et dans les mosquées et aux abords des rues pour magnifier leur créateur ALLAH qui a décrété une des dernières nuits du Ramadan comme la nuit du décret divin. Officiellement fixée à la 27e nuit de ce mois sacré, cette nuit équivaut à mille mois d'adoration, soit 83 ans et 4 mois de dévotion et d'exaltation spirituelle.
Des musulmans, jeunes et vieux
Les musulmans jeunes et vieux, ont célébré la nuit du destin au parc des Sport
L'Islam, synonyme de paix et de tolérance
Pour la cinquième édition de la Nuit du Destin, les organisateurs du MEGA-QADR du Palais des Sports ont choisi de faire traiter le thème central "Réalités et préjugés en Côte d'Ivoire" par l'Imam Samassi de la Riviera III.
D'entrée de jeu celui-ci a dit que la religion musulmane appartient au patrimoine culturel de notre pays et que la Côte d'Ivoire est créée sur un fond multiethnique et multiculturel dont l'Islam est une composante essentielle.
L'ancien Imam de Rouen en France se posera la question de savoir d'où viennent les exactions contre cette religion et sa communauté en les qualifiant d'intégristes et étrangères.
Ce phénomène du cliché négatif de l'Islam et des musulmans vient, selon lui, du fait qu'au lieu d'assister à une alternance administrative, c'est-à-dire d'administration coloniale et étrangère à une administration nationale, c'est plutôt une continuité logique coloniale qui s'en est suivie. En effet, la période coloniale s'est caractérisée par une adversité culturelle verticale, avec une nouvelle religion et une nouvelle culture imposée par le colonisateur.
La solution que l'Imam Samassi propose est une nouvelle méthode de pensée et de réflexion pour aboutir à une rupture conceptuelle dans le temps et dans l'espace car les musulmans sont sociables, tolérants et accueillants.
C'est pourquoi dans le message du CNI lu par le 1er vice-président, El Hady Binaté a dit que l'Islam est un exemple de paix et de tolérance en Côte d'Ivoire quoi que disent les ennemis de cette religion, car les plus grands génocides du monde ne sont pas l’œuvre des musulmans a renchéri l'Imam Cissé du Plateau. Celui-ci dit que l'intégrisme est lié à un courant dans l'église romaine qui a refusé les nouvelles orientations du Vatican II.
Signalons que ni le message du CNI ni l'exposé du thème central fait par l'Imam Samassi n'ont été retransmis en direct à la télévision. C'est ça le préjugé et la réalité est que la terre n'a pas tremblé et le ciel n'est pas tombé par sur têtes. S'il faut payer une redevance pour de tels agissements il y aura beaucoup de mécontentement.
C'est pourquoi Samassi a dit à la fin de son exposé que "la paix du Seigneur règne sur le pays dans la justice".
D.F.
tivalisaient d'ardeur dans la récitation et la psalmodie du Saint Coran. D'autres prêchaient sur le thème de la récompense de la nuit du destin.
Quant aux nécessiteux, indigents, ils tendaient leur bol aux passants pour recevoir une ou des pièces d'argent.
C'est dans cette ambiance que nous nous sommes rendus au Palais des Sports de Treichville où le Conseil national islamique (CNI), sous le parrainage du Conseil supérieur des Imans (COSIM), organisait le grand rassemblement dit MEGA-QADR.
Le Palais des Sports était plein comme un œuf, pendant qu'une foule immense de fidèles musulmans était massée dehors, contrainte de suivre sur l'écran géant installé pour la circonstance.
Les membres musulmans du gouvernement Duncan, des personnalités diplomatiques, religieuses étrangères (libanaises et chiites) se sont joints aux imams du COSIM pour prier ensemble afin qu'ALLAH protège notre beau pays. C'est la prière qu'a faite l'Imam Konaté Anzoumana de la grande mosquée de Treichville.
C'est lundi à 3h du matin que le MEGA-QADR a pris fin par de longues prières et des invocations sur le terrain du Parc des Sports. C'était dans une ferveur religieuse que les musulmans venus des dix communes d'Abidjan et des communes périphériques se sont séparés, satisfaits d'avoir accompli un des cinq piliers de l'Islam : la prière.
Diaby Fousseny
La Voie
Conseil Supérieur des Imams, des Mosquées et des Affaires islamiques
Côte d'Ivoire
Frédérick Madore
