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Tentative d'enlèvement d'Idriss Koudouss (président du CNI) : le film d'un acte criminel
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- Title
- Tentative d'enlèvement d'Idriss Koudouss (président du CNI) : le film d'un acte criminel
- Publisher
- La Voie
- Date
- January 16, 1995
- Page(s)
- 1
- 3
- 4
- number of pages
- 4
- Subject
- Idriss Koudouss Koné
- Abobo
- Procès CNI-CSI
- Intervention policière mosquée d'Abobo Banco II
- Tentative d'enlèvement Idriss Koudouss Koné
- Front populaire ivoirien
- Intégrisme
- Conseil National Islamique
- Conseil Supérieur des Imams, des Mosquées et des Affaires islamiques
- Spatial Coverage
- Côte d'Ivoire
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- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0007851
- content
-
TENTATIVE D'ENLÈVEMENT D'IDRISS KOUDOUSS
(Président du CNI)
LE FILM D'UN ACTE CRIMINEL
■ LE GOUVERNEMENT
SE FOURVOIE
P.3-4
--- Page 2 ---
Électorale a prévu une commission de recensement. Est-ce que la commission de recensement prend en compte le recensement passé ? En tout cas, il est de notoriété que le recensement n’a pas été bien fait.
Le ministre de l’Intérieur, en prolongeant les délais du recensement, entérinait cela. Il faut alors, reprendre la commission de recensement mis en place.
Je voulais faire cette observation : le recensement, on peut organiser la fraude légale.
Comment ? Vous pouvez ignorer une partie de l’électorat qui ne vous est pas favorable. Vous avez que dans une circonscription administrative 60 % de l’électorat ne vous sont pas favorables. Et comme vous êtes au pouvoir et que vous avez les rapports des préfectures, sous-préfectures et de police, vous savez les coins où sont localisés les 60 %. Vous ne retenez que 30 % de cet électorat, vous prenez les 30 % qui vous sont favorables. Donc vous éliminez de fait, 30 % de l’électorat en ne les recensant pas. Ou quand vous le faites, cela se fait sur des listes de recensement d’autres zones. C’est parce que le PDCI magouille au niveau des recensements que le FPI a décidé de faire le point en faisant un recensement parallèle.
La Voie : Le recensement parallèle est combattu sur le terrain par les préfets et sous-préfets.
M.B.D. : Le recensement parallèle est combattu par les sous-préfets et les préfets parce qu’il permet de mettre à nu la fraude. C’est pour cela que nous devons continuer de nous battre. Nos militants sont dans leur droit et ils ne doivent pas se laisser intimider.
Il y a aussi un autre moyen de lutte. Par exemple celui entrepris par le Front républicain. Il y a eu le meeting, les déclarations et ensuite le tour des diplomates. Après cette étape, nous aviserons par rapport à la situation, et à l’état de la lutte. Parce que ce qu’il faut savoir, c’est que la loi, à ma connaissance, n’a pas encore été promulguée.
L.V. : M. Fologo a promis que la loi sera bientôt promulguée.
Me.B.D. : Vous voyez qu’il a promis qu’elle sera promulguée très prochainement. Il confirme que la loi n’est pas promulguée. Et comme une loi qui n’est pas promulguée ne peut être appliquée, nous avons le temps de nous battre encore. Nous insistons, c’est maintenant qu’il faut prévoir les solutions aux désordres.
La plupart des pays africains souffrent du désordre par le fait électoral. Ce sont les questions électorales qui ont créé le désordre en Algérie. Ce sont les questions électorales qui ont créé le désordre au Rwanda et au Burundi. Nous ne voulons pas du tout du désordre pour notre pays. C’est pour cela que nous prenons les devants en disant qu’il est encore temps de s’asseoir et de trouver un code électoral consensuel qui permette à tous les Ivoiriens de voter librement.
De sorte que l’élu qui aura été proclamé ait sa majorité qui le soutienne effectivement. Il ne faut pas avoir peur de l’alternance. Elle n’a jamais tué quelqu’un. Il ne faut pas que les fondateurs du PDCI, par peur de l’alternance, créent le désordre dans notre pays.
Interview réalisée par Aimé Mian et César Etou
EL HADJ IDRISS KOUDOUSS À BBC :
« Je suis menacé »
B.B.C. : Nous avons appris que des bandits ont tenté de vous enlever. Qu’est-ce qui s’est réellement passé jeudi soir ? Il semble que c’est la seconde fois ?
I.K. : Le jeudi, aux environs de 19 h 50 mn, nous avons entendu des bruits devant la porte d’entrée de mon domicile. J’ai un fils qui est sorti pour voir ce qu’il en était et il a constaté que mon enfant a été pris en otage par des bandits. J’ai aussitôt alerté la police. J’ai dit qu’il y avait une Mercedes de couleur rouge qui était stationnée devant mon domicile. Les agents de police m’ont informé à leur tour que la voiture a été volée aux environs de 19 h à Abobo. Donc c’est de ce quartier que les malfaiteurs sont arrivés ici à la mosquée de Port-Bouët II demander après moi. Les fidèles leur ont dit que j’avais prié seulement le Maghreb et que je devais poursuivre la prière de 22 heures à mon domicile. Ils sont donc allés stationner juste à la devanture de mon garage.
Après la prière, après la rupture du carême, je devais passer un coup de fil. C’est lorsque j’étais en communication que mon fils est venu me dire qu’un de mes fils et mon chauffeur ont été braqués par des inconnus. Ils ont été emmenés à bord de ma voiture, une 405 break, et abandonnés devant la pharmacie Phénix. Ils sont sortis heureusement indemnes de cet enlèvement. Mais ils ont été battus par les ravisseurs. Aucun n’a été cependant blessé.
B.B.C. : Quelle analyse faites-vous de cet enlèvement ? L’année dernière, on a tiré sur vous et aujourd’hui c’est encore vous qui avez failli être enlevé.
I.K. : Je ne sais pas quels sont les auteurs de ces actes. Cela m’inquiète maintenant. Le 6 novembre dernier, j’ai été victime d’une attaque par un groupe de gendarmes qui nous ont poursuivi jusqu’à Odienné.
Lorsqu’ils ont su que c’était le président du CNI et sa suite qui s’y rendaient pour y installer une coordination, ils ne se sont pas excusés. Nous constituions pourtant une délégation officielle qui allait installer un comité ou une coordination du CNI dans la région d’Odienné.
El Hadj Idriss Koudouss, président du CNI.
Cela m’avait déjà inquiété. Et jeudi dernier encore, j’ai été victime d’une situation fâcheuse. J’avoue que c’est inquiétant. Les bandits ont menacé mon enfant et ils lui ont dit qu’ils reviendront pour me tuer et emporter tous mes biens qui se trouvent dans la maison. Maintenant, j’ai la certitude que je suis menacé. Vendredi dernier, j’ai informé le ministre de la Sécurité de ce que j’ai été victime d’une attaque devant mon domicile.
B.B.C. : Quelle a été sa réaction ?
I.K. : Le ministre a promis informer le préfet de police.
B.B.C. : Est-ce qu’il a envoyé des agents de police pour assurer votre sécurité ?
I.K. : Oui. Le même jour, il a dépêché des policiers pour dégager la voiture volée utilisée par les agresseurs. Celle-ci se trouvait devant mon domicile. J’ai déposé plainte à la police.
B.B.C. : Cette tentative d’enlèvement a-t-elle un rapport direct avec les dissensions entre le CNI et le Conseil supérieur Islamique (CSI) ?
I.K. : Je n’ai aucune affaire avec le Conseil supérieur islamique (CSI). Je suis le président du CNI et je n’ai rien à avoir avec le CSI.
B.B.C. : Où en est-on aujourd’hui avec la réconciliation entre le CNI et le CSI ?
I.K. : En fait, ce n’est pas une réconciliation. Les gens veulent plutôt un ralliement. Il y a une différence entre une réconciliation et un ralliement. L’auteur de cette réconciliation n’est autre que le docteur Balla Kéita. Celui-ci ne cherche pas à réconcilier. Il cherche plutôt à ce que le CNI se rallie au CSI.
B.B.C. : Qu’est-ce que vous pensez d’une fusion-absorption CNI-CSI ?
I.K. : C’est impossible, parce que le CNI est une association politique dirigée par un homme non politique et toutes les associations islamiques doivent être gérées par des non politiques. Ce n’est pas malheureusement le cas au CSI. Le président actuel de ce conseil n’a jamais été désigné par la communauté musulmane. Il a été purement et simplement imposé. Il n’est pas un homme de Dieu. De surcroît, il est secrétaire général de section d’un parti. Cela est contraire aux dispositions même du statut du CNI. C’est une association, selon son statut islamique et apolitique. Un homme politique ne doit jamais gérer une association islamique.
B.B.C. : Qu’est-ce qui est finalement ressorti du procès entre le CSI et le CNI ?
I.K. : J’avoue que je ne suis pas informé et que je n’en sais rien. Le CSI nous a assigné en justice et nous apprenons après qu’il a retiré sa plainte. Nous ne savons pas pourquoi il l’a retirée après l’avoir déposée.
B.B.C. : Des Imans de l’Afrique de l’Ouest ont tout récemment participé à une réunion de réconciliation entre votre association et le CSI. Peut-on savoir pourquoi vous aviez été absent ?
I.K. : Aucun Iman de la CEDEAO n’est venu à Abidjan. Ce sont des plaisantins.
B.B.C. : Quelles sont les dispositions personnelles que vous prenez pour garantir votre sécurité surtout que vous affirmez que vous êtes menacé ?
I.K. : Les dispositions personnelles ? Mais c’est le tout puissant, c’est Dieu. J’œuvre pour le tout puissant. C’est celui-ci qui va me protéger.
Interview réalisée par BBC (Retranscription Charles Bédé)
L’ENLÈVEMENT MANQUÉ D’IDRISS KOUDOUSS
Le film des événements
Dans la nuit du jeudi 12 janvier 1995, M. Idriss Koudouss, président du Conseil national Islamique (CNI), a échappé à un enlèvement.
Le jeudi 12 janvier 1995, après la prière qu’il a dirigée à la mosquée Bilal de Port-Bouët II (Commune de Yopougon) où il prêche, M. Idriss Koudouss, président du CNI, est allé chez lui à environ 1 km de la mosquée. Quelques minutes plus tard, 5 personnes à bord d’une Mercedes rouge arrivent sur le lieu de prière.
Après le rituel « Assalamalekoum », « Malekoumsallam », les visiteurs qui viennent d’apprendre que Koudouss est chez lui, y vont.
Ils ne frappent pas à la porte mais se postent devant la maison. Une demi-heure plus tard, le chauffeur du président du CNI, de retour d’une course, conduisait le fils de ce dernier. Les étranges visiteurs braquent la 405 à l’aide de leurs pistolets et prennent en otage les occupants de la voiture.
L’un des quidams dit au fils : « Vas dire à ton père que nous sommes venus le tuer. Nous reviendrons. Nous allons vider la maison. »
Koudouss, informé, appelle la police qui lui apprend que la Mercedes des agresseurs est une voiture volée. Le président du CNI saisi ensuite le ministre de la Sécurité qui promet faire le nécessaire.
La police d’intervention rapide est saisie et se met à enquêter quelques heures plus tard. Pendant ce temps, Idriss Koudouss était attendu au siège de l’organisation qu’il dirige. Le bureau du CNI devant se réunir ce soir-là pour préparer une grande réunion qu’il devait avoir le samedi matin avec les coordinations régionales et départementales du CNI, en vue de préparer le pèlerinage de l’année en cours.
C’est le deuxième attentat auquel échappe le président du CNI.
Le premier attentat a eu lieu le 6 novembre 1994 à quelques kilomètres d’Odienné.
À l’occasion d’une tournée pour l’installation d’une coordination du CNI, alors qu’il n’y avait pas de barrage des forces de l’ordre sur cette route, un coup de feu est parti, après le balayage d’un signal lumineux, en direction du cortège du CNI. Plus loin, un cargo de la gendarmerie avait rattrapé le cortège et quelques éléments s’étaient mis à en brutaliser un membre. Pendant ce temps, Koudouss se trouvait dans sa fameuse 405. Un gendarme, l’arme fumante, a éjecté des douilles vides. Jusque-là, personne n’a les résultats de l’enquête de cet attentat manqué.
Gnaka Logoké
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POLITIQUE
TENTATIVE D'ENLÈVEMENT
DU PRÉSIDENT DU CNI
Le gouvernement
se fourvoie
Stupeur dans les milieux religieux et politique de la société
civile, samedi, avec l'annonce de la tentative d'enlèvement
du président du Conseil national islamique, El Hadj Idriss
Koudouss. Qui donc veut mettre ce pays dans la tourmente
religieuse ?
Le gouvernement ivoirien, dans sa tentative de justification
de l'enlèvement raté du président du Conseil national
islamique, El Hadj Idriss Koudouss, s'est littéralement planté.
Il a même donné raison à ceux qui le soupçonnent d'en
vouloir, par l'intermédiaire de ses bras séculiers, à l'organisation
présidée par El Hadj Idriss Koudouss. Premièrement, alors
que l'événement a eu lieu dans la nuit de jeudi à vendredi, le
gouvernement qui, selon les termes de son communiqué lu
au journal de 20h samedi était bien informé, n'a cru devoir
réagir qu'après l'annonce des faits par "la Voie", RFI et
BBC.
Deuxièmement, en soutenant la thèse des actes commis par des
bandits de grands chemins, le gouvernement qui croit tourner
en bourrique l'opinion nationale, dévoile son incapacité à
assurer la protection des leaders d'opinion dans notre pays.
D'autre part, le gouvernement soutient que le ministère de la
Sécurité informé par Idriss Koudouss, a pris les mesures
nécessaires pour retrouver la voiture du président du CNI.
Ce qui est totalement contraire à la version de l'enfant du chef
religieux qui avait été pris en otage par les cinq (5)
assaillants et qui n'a dû son salut qu'au fait que ce n'était
pas lui qui était visé, mais son père.
Il faut signaler qu'au mois de novembre dernier, la voiture de
Idriss Koudouss avait essuyé des coups de feu dans le Nord
du pays.
Questions. Quels sont ces brigands de grands chemins qui
poursuivent le président du CNI et qui le menacent d'avoir
sa peau ? Et pourquoi le gouvernement, bien au fait des
menaces qui planent sur Idriss Koudouss, ne prend-il pas les
mesures pour le protéger ?
Le pouvoir ivoirien lui-même s'est discrédité en montant
régulièrement des complots puérils, vite dévoilés dès leur
mise en boîte. D'autre part, on se le rappelle, en 1992, l'enlè-
vement de l'ex-secrétaire général de la FESCI, Ahipcaud
Martial, par les services des renseignements généraux.
Combien de fois n'a-t-on pas annoncé de vrais-faux com-
plots sur le dos des organisations ? Ce mauvais jeu auquel
le pouvoir a habitué les Ivoiriens se retournent aujourd'hui
contre lui-même. À telle enseigne qu'il se débat chaque
fois pour tenter de sortir la tête de l'eau, avec des explications
approximatives.
Une chose est sûre, le gouvernement, plutôt que d'user de
communiqués lus d'ailleurs tardivement, doit prendre des
mesures adéquates pour éviter de créer des situations irrépa-
rables dans notre pays, par ses atermoiements. Parce qu'on ne
s'amuse pas avec la religion.
Fernand T. Dédeh
Le pouvoir veut l'intégrisme
En peu de temps, Idriss Koudouss, président du CNI, a
échappé à deux agressions. Selon le pouvoir, la dernière
agression est l'œuvre de banals bandits. Soit ! Que dire
de la première qui implique les forces régulières de la
Côte d'Ivoire ? En ce qui concerne la tentative d'enlè-
vement du 12 janvier 1995 une question essentielle doit
être posée.
À qui profite le crime ?
Ce que nous savons, le régime de Bédié a conçu dans son
laboratoire de complots, de funestes plans contre la démo-
cratie et la liberté. Idriss Koudouss le dérange, par son
indépendance, sa dignité. Le président du CNI est dans le
collimateur du pouvoir à l'instar de personnalités politiques
de l'opposition les plus en vue. Il refuse de soumettre les
musulmans au pouvoir. Voici son crime de lèse… Bédié.
Alors, il faut désorganiser la communauté musulmane.
C'étaient les agitations de Diaby Koweit, hier. Le moins
que l'on puisse dire, c'est que la tentative d'enlèvement vise
un objectif : déstabiliser les musulmans et les pousser à
bout.
Toute réaction de leur part serait considérée comme la
manifestation de la barbarie et de l'intégrisme musulman.
Comment les musulmans brimés, frustrés, battus même
parfois, auraient réagi s'ils apprenaient, le mercredi 13
janvier, que leur président a été soit enlevé, soit tué ?
Pourquoi l'enlèvement a-t-il été programmé un jeudi ?
Voici le complot permanent contre les musulmans. Le piè-
ge éternel. Il y a lieu de craindre que les banals bandits
du pouvoir ne commettent des crimes crapuleux contre les
opposants. En cette année électorale de 1995. Le régime
ivoirien qui perd ses bases est devenu débile. Ne sachant à
quel saint se vouer, ni sur quel pied danser, il s'inspire des
méthodes qui ont fait recette dans la sous-région. On se
souvient de Tavio Amorin (Togo) et de Clément Ouédrao-
go (Burkina Faso) tués sous un coup de balles et des grenades
d'inconnus (sic !). En cette année 1995, comme le pou-
voir a récupéré les loubards en 1990 pour déstabiliser les
manifestations des opposants, il pourrait utiliser les coupeurs
de route pour agresser les opposants à l'occasion de
leurs tournées. Le banditisme d'État en Côte d'Ivoire
amène à douter de la bonne foi des dirigeants qui ont fait
un démenti qui les enfonce.
Gnaka Lapé
COMMUNIQUÉ DE PRESSE DU CNI
Après l'étrange incident non encore élucidé survenu à Odienné
le 5 novembre 1994, le président du Conseil national islamique
(CNI), El Hadj Koné Idriss Koudouss, vient d'échapper à un enlè-
vement à son domicile, le jeudi 12 janvier dernier, vers 19h 50.
Ces actes, pour le moins crapuleux et lourds de conséquences,
sont l'expression d'une dérive annoncée. Le CNI, qui est visé à
travers son président, semble être une équation à plusieurs incon-
nues pour les professionnels de la division et certains activistes
notoires.
Cette organisation a toujours œuvré pour l'Unité, la Concorde et
la Paix dans notre pays. Il n'empêche, on veut la diaboliser
pour la disqualifier. Face à cette menace qui chaque jour se préci-
se, le CNI, conscient de ses responsabilités, interpelle la nation,
Provocation, agressions, attentats contre la
communauté musulmane et ses dirigeants
Depuis un certain temps, la communauté musulmane est
l'objet de provocations de toutes sortes. Mais malgré
tout, c'est la sérénité dans cette communauté. Tout le pro-
blème est que le CNI et le COSIM (Conseil supérieur
des imams) ont dit qu'il faut dépolitiser les mosquées. Aus-
si, le CNI fait-il la différence entre la politique et la religion
en respectant la laïcité du pays selon la Constitution. Ce qui
ne semble pas plaire aux hommes du pouvoir qui accu-
lent le CNI, le COSIM et la communauté musulmane.
Tout a commencé le 28 novembre 1992 par le gazage
des musulmans à la grande mosquée d'Adjamé. Ont suivi
d'autres manifestations d'hostilité :
- 10 juin 1994 : gazage de la mosquée d'Abobo-Banco II ;
- 25 juillet 94 : assignation du CNI à la justice par le CSI ;
- 22 août 94 : Le ministre de la Sécurité, M. Quassenan, dit
que ce sont les musulmans qui ont provoqué les policiers lors
de l'événement du 10 juin.
Cette communauté ne demande qu'à jouir de son droit à la
liberté de culte.
- 1er septembre 94 : agression des musulmans dans la mos-
quée de Treichville, Av 8 Rue 15.
Avant cet événement, il y a eu la tentative de déstabiliser
l'Imam Anzoumana Konaté ;
- 15 décembre 94 : Balla Kéita s'en prend aux imams, gardes
spirituels de la communauté musulmane.
Koudouss avait dit à M. Bédié que "un empire peut prospé-
rer avec l'infidélité, mais jamais avec l'injustice". Selon
le Prophète Mohammed (PSL), la force fabrique des loups.
le gouvernement, les partis politiques, la société civile, la LID-
HO, les représentations diplomatiques, les autres confessions reli-
gieuses.
Les dérapages fondés sur l'intolérance ethnique et/ou religieuse ne
doivent pas être une fatalité pour l'Afrique. Gardons notre beau
pays des attitudes réductrices où l'ignorance et la haine le dispu-
tent à l'irresponsabilité.
Pour sa part, le CNI, qui est une conscience et non un individu, ne
se laissera pas intimider et continuera d'assumer sa noble mis-
sion.
Il met sa confiance en Allah qui le rassure : "...Et il vous accorde-
ra d'autres choses encore que vous aimez bien : un secours
(venant) d'Allah et une victoire prochaine. Et annonce la bonne
nouvelle aux croyants". (Sourate 61, verset 13).
Puisse Allah protéger la Côte
La Cellule de communication du CNI
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persécutant les musulmans ?
souvient de Tavio Amorin (au Togo) et de Clément Ouédraogo (Burkina Faso) tués sous le coup de balles et des grenades d'inconnus (sic !). En cette année 1995, comme le pouvoir a récupéré les loubards en 1990 pour déstabiliser les manifestations des opposants, il pourrait utiliser les coupeurs de route pour agresser les opposants à l'occasion de leurs tournées. Le banditisme d'Etat en Côte d'Ivoire nous amène à douter de la bonne foi des dirigeants qui ont fait un démenti qui les enfonce.
Gnaka Lagoké
entats contre la
ses dirigeants
ande qu'à jouir de son droit à la liberté de culte.
Koudouss avait dit à M. Bédié que "un empire peut prospérer avec l'infidélité mais jamais avec l'injustice", selon le Prophète Mohamed (Saw). A force de crier au loup, on finit par fabriquer des loups.
Diaby