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Bonne fête de Tabaski
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- Title
- Bonne fête de Tabaski
- Publisher
- Fraternité Hebdo
- Date
- October 9, 1981
- Page(s)
- 9
- number of pages
- 1
- Subject
- Bouaflé
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0007826
- content
-
Bonne fête
de Tabaski
Comme les années précédentes à cette époque, nos pèlerins ont pris les différents vols à destination de l'Arabie Saoudite. Ils seront à la Mecque, à Médine. La date même du pèlerinage, c'est le jour de la fête (cette année le 9 octobre) de l'Aïd al Kabir que nous appelons communément la Tabaski.
Pour nos lecteurs, nous avons jugé bon de nous poser la question de savoir les origines de cette pratique et en quoi elle consiste. Pour y répondre, voici le texte que nous vous livrons. Il nous a été fourni par le responsable des étudiants musulmans du Campus, M. Cissé Losséni.
LA FÊTE DU SACRIFICE
Lorsqu'il fut parvenu à l'âge de l'adolescence, son père lui dit : « Mon enfant, j'ai rêvé que je t'offrais en sacrifice à Dieu. Réfléchis un peu, qu'en penses-tu ? »
- « Ô mon père, fais ce que l'on te commande ; s'il plaît à Dieu, tu me verras supporter mon sort avec fermeté. » Et quand ils se furent tous deux résignés à la volonté de Dieu, et qu'Abraham l'eut déjà couché le front contre terre, Nous lui criâmes : « Ô Abraham, tu as cru à ta vision, et voici comment nous récompensons les vertueux ».
« Certes, c'était une épreuve décisive. Nous rachetâmes son fils par une grande victime ». (Ste XXXVII, Vts 100 à 107).
On dit que l'ordre reçu par Abraham n'était qu'une épreuve et une tentation de la part du Très-Glorieux. Il voulait montrer aux créatures la belle manière dont Abraham obéissait à son Seigneur et se conformait à ses ordres, ce qui lui valait la position honorable et le rang éminent qu'il occupait ; et cela, afin qu'elles l'imitassent dans la recherche des mérites et le désir du rapprochement vers la Divinité.
Aussi quand Abraham fut sur le point d'exécuter son sacrifice, le Qoran dit : « Nous rachetâmes son fils par une grande victime ».
C'est en mémoire de ce sacrifice que le Prophète Mahomet (Que Dieu répande sur lui ses bénédictions et ses grâces) nous a recommandé d'offrir des hosties au Très-Haut, et a institué en cet honneur une fête pour tout le monde musulman : l'Aïd al Adha ou l'Aïd al Qourban ou l'Aïd al Nahr. Cette fête est ainsi appelée à cause des animaux qu'on égorge pour s'approcher de Dieu.
Aïd signifie en arabe fête. Les lexicographes le désignent : ce qui revient périodiquement. On appelle aussi cette fête l'Aïd al Kabir, la grande fête.
On l'appelle au Sénégal : Tabaski. Elle se célèbre le 10 du mois Dzoul Hidja ou mois du pèlerinage, le jour pendant lequel les pèlerins immolent des victimes dans la Vallée de Minare.
Instituée durant la deuxième année de l'Hégire, elle s'appuie sur le Qoran, la Sounna et l'Ijma-Qoran :
« Adresse ta prière au Seigneur et immole-lui des victimes » (Ste CVIII, verset 2.).
SOUNNA :
Mouslim rapporte d'Anas que l'Envoyé de Dieu sacrifia deux béliers blancs cornus. Il les égorgea lui-même, prononça le nom de Dieu, le glorifia et posa son pied sur leur flanc.
IJMA :
Tous les musulmans sont d'accord sur l'institution.
PRESCRIPTION : C'est une pratique traditionnelle individuelle, très recommandée. Celui qui l'accomplit est récompensé et celui qui l'abandonne n'est pas puni. Malick et Chafé'i disent que c'est une sounna très recommandée. Tous les savants sont unanimement d'accord sur le caractère sounna de cette prescription, sauf Abou Hanifa qui soutient que c'est une prescription d'ordre obligatoire (Wagib).
Cette sounna s'applique à tout musulman en état de se procurer une victime pour le sacrifice.
DU CHOIX DE LA VICTIME
Il y a une divergence à ce niveau. Malick dit que les ovins sont préférables aux bovins, et ceux-ci préférables aux camelins.
Chafé'i dit que les camelins sont préférables aux bovins et que ceux-ci sont préférables aux ovins.
Pourquoi cette divergence ? C'est que personne n'ose affirmer avoir entendu quelque chose de précis à ce sujet. C'est pourquoi les docteurs suivent leur bon sens. Pour Malik, il s'est basé sur le fait que le Prophète, durant toute sa vie, n'a sacrifié que des béliers. C'est ce qui a motivé son choix. Par contre, pour Chafé'i, il s'est dit que le sacrifice fait partie des actes d'adoration voués à Dieu. Donc, d'après lui, la meilleure des victimes, c'est la meilleure en fait d'aumône. C'est pourquoi il dit que les camelins ayant beaucoup plus de chair sont préférables aux autres animaux domestiques, ensuite les bovins, puis les ovins.
Nous souhaitons une bonne et heureuse fête de Tabaski à tous les musulmans ivoiriens et du monde entier.