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Islam : le jeûne du mois de Ramadan, ses bienfaits
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- Title
- Islam : le jeûne du mois de Ramadan, ses bienfaits
- Creator
- Karamoko Sylla
- Publisher
- Fraternité Hebdo
- Date
- May 18, 1985
- Page(s)
- 19
- number of pages
- 1
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0007772
- content
-
ISLAM
Le jeûne du mois de Ramadan, ses bienfaits
Le jeûne du Ramadan qui commence la semaine prochaine est le 4ᵉ des cinq fondements-piliers de l'Islam. Le mois de Ramadan est le neuvième mois du calendrier islamique. La première révélation a eu lieu, en effet, durant ce mois et, dans les années suivantes, ce mois fut particulièrement marqué par les visites de l'ange Gabriel au Prophète Mohamed pour lui révéler la suite du Coran, et pour lui faire répéter ce qu'il lui avait déjà enseigné.
Le jeûne se place durant le mois de Ramadan qui, étant un mois lunaire, avance chaque année de 11 jours environ par rapport au calendrier solaire et peut ainsi tomber en toute saison.
La raison primordiale qui doit nous pousser à observer le jeûne est autre. Ce jeûne est une prescription divine. Son obligation résulte du verset 179, Soûrate II du Coran. Le jeûne devient obligatoire, tout comme la prière, à toute personne responsable et majeure, l'âge de la puberté.
C'est la discipline spirituelle la plus rigoureuse en Islam.
Le jeûne consiste à s'abstenir (de manger, de boire, de fumer et d'avoir des rapports sexuels) de l'aube jusqu'au coucher du soleil pendant tout le mois, en formulant au préalable, l'intention de jeûner.
LES PRATIQUES OBLIGATOIRES DU JEÛNE
a) « Être astreint »;
b) « Formuler l'intention »;
c) « S'abstenir de tout ce qui romprait le jeûne » :
- Celui qui est astreint au jeûne du mois de Ramadan doit être musulman; il doit être en pleine possession de ses facultés mentales; il doit être valide; il doit être à l'état sédentaire et il doit être majeur. S'il s'agit d'une femme, elle ne doit pas avoir le sang des règles ou de l'accouchement. Le jeûne est valable si toutes ces conditions sont remplies. L'aliéné mental n'est pas astreint au jeûne, de même, celui qui est malade ne peut pas jeûner. Le mineur, aussi n'est pas astreint au jeûne. Il lui faudra attendre sa puberté; toutefois, il peut jeûner à titre d'entraînement.
Celui qui mange ou qui boit par inadvertance, dit la tradition, doit continuer son jeûne.
Seulement, il doit faire plus tard le jeûne compensatoire. Celui qui se réveille après l'aurore en état de souillure, jeûnera valablement ce jour. Seulement, il doit faire la grande ablution, appelée « Djanaba » et ne pas rester délibérément dans cet état.
PRATIQUES INTERDITES
S'abstenir de paroles obscènes et inconvenantes, de calomnies, de mensonges, d'injures, de regarder des choses religieusement défendues, et s'abstenir de toutes mauvaises actions.
De goûter de la nourriture, même en la recrachant, de donner des caresses ou des baisers à une femme, de dormir d'une manière exagérée.
Le malade et le voyageur sont autorisés à différer leur jeûne jusqu'au moment où ils seront en état de le faire. Ils devront donc, eux-aussi faire le Kada ou le jeûne compensatoire. Cependant, le malade qui ne craint pas pour sa santé et le voyageur qui désire jeûner peuvent le faire. La Fidiya consiste à nourrir, chaque jour de jeûner non observé, un pauvre.
Les vieillards et les impotents incapables du jeûne sont exemptés.
Seulement ils doivent également donner à titre d'expiation un peu de nourriture par jour de jeûne à un pauvre.
LES BIENFAITS DU JEÛNE
En plus de son côté spirituel, le jeûne du Ramadan a une nature expiatoire : il permet au musulman de faire pénitence. Par cet acte noble et difficile, il demande au Tout-Puissant de pardonner ses péchés, de le suivre dans ses peines, dans ses erreurs, dans sa vie. Nul doute que ces prières et ces sacrifices seront de ne point désespérer de sa clémence, et qu'il lui est possible de pardonner tout péché.
En pratiquant le jeûne, l'homme se fait par lui-même une juste idée de la faim. Il éprouve la souffrance des affamés et devient de ce fait plus compatisant à l'égard de ceux qui sont moins favorisés que lui dans le monde.
En plus, le jeûne dépouille l'homme des impuretés morales qui pendant onze mois ont altéré sa conscience. Certains ne voient à travers le jeûne qu'un sacrifice, un moyen d'effacer tous les péchés accumulés durant onze mois.
D'autres le considèrent tout simplement comme un appel dans la voie de Dieu et du bien, quitte à abandonner cette voie lorsque le jeûne aura pris fin.
Pendant le mois de Ramadan, nous voyons des hommes et des femmes qui n'ont jamais mis le front sur terre, trouver brusquement du zèle pour tout ce qui est prières, privations, et dévotions. Nous observons également des personnes qui jeûnent pour plaire à leur entourage ou pour fuir les critiques.
Le musulman doit avoir une conduite exemplaire, il doit être d'une moralité irréprochable dans la société, il doit rechercher la pureté; la sainteté; la propreté; l'hygiène et le respect de son prochain.
Il n'est certes pas inutile de le redire : la religion est à la fois permanence et comportement. Elle est permanence par le fait qu'elle se fonde sur des principes et se nourrit de pratiques qui doivent se renouveler chaque jour.
Il s'agit de ne point transgresser les lois de l'Islam, et de suivre ce qui est écrit dans le Coran, et non ce que l'on voit faire les autres.
SYLLA KARAMOKO