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Title
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Yacouba Sylla s'est éteint : l'hommage du parti et de la nation
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Date
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August 25, 1988
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Page(s)
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4
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5
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6
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number of pages
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3
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Rights
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Identifier
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iwac-article-0007748
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content
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S'EST ETEINT
A LA
UNE
C'était hier...
CHEICK YACOUBA SYLLA élevé à la dignité de Grand Officier de l'Ordre Nationale le 16 décembre 1977 à Gagnoa en présence du Président de la République par M. Philippe Yacé alors S/G du Parti.
Il a été décoré en même temps que MM. Henri Brou Kouakou de Béoumi, Chef des baoulés de Gagnoa et Albert Baï Tagro préfet de Gagnoa.
Malgré l'usage qui veut, qu'à l'occasion d'une distinction on relève les mérites du récipiendaire, je suis sûr, quant à moi, quoi que je puisse dire, de ne pouvoir faire ressortir tous les mérites de votre haute et vénérable personnalité ; mais j'ai la conviction que l'Histoire de notre pays, vous rendra l'hommage que vous méritez.
Déporté en Côte d'Ivoire dès 1930 en raison de vos convictions religieuses par l'administration coloniale, votre prestigieuse personnalité rayonna sur la région de Sassandra et même au-delà. C'est ainsi qu'affluèrent vers vous, vos adeptes et que se recréa le noyau de votre confrérie.
C'est à Gagnoa, où vous êtes installé après ces huit années d'internement, qu'il vous sera donné d'exercer vos hautes qualités spirituelles en faveur de l'émancipation de notre pays. Votre spiritualité que n'avait pu asservir aucune contrainte physique, votre foi profonde, vous firent reconnaître immédiatement en Félix Houphouet-Boigny, l'homme de la liberté, de la paix et de la vérité.
Vous adhérez dès sa création, au Syndicat des Planteurs Africains et la confiance dont vous jouissez auprès de vos pairs vous fait pressentir comme premier responsable du Syndicat Agricole à Gagnoa. Vous ne rencontrez notre vénéré Président, Son Excellence Félix Houphouet-Boigny, qu'en 1946, lors de sa première députation et depuis, vos relations sont faites de confiance et d'estime réciproque. Vous inspirez à tous, l'admiration et le respect et cette région doit beaucoup à la hauteur de votre esprit et à la profondeur de votre attachement à votre cause.
Vous êtes l'un de ceux qui, non content d'avoir participé à notre émancipation politique, apportez une contribution importante à nos efforts d'accession à l'indépendance économique.
Votre dynamisme, la fécondité de votre imagination, votre esprit d'entreprise suscitent l'admiration de bien des jeunes nantis de diplômes universitaires.
Pour tous ces mérites, le Chef de l'Etat, qui a tenu à rehausser de sa présence cette cérémonie, me charge de vous adresser ses vœux les plus affectueux et ses félicitations les plus chaleureuses.
CHEICK YACOUBA SYLLA, au nom du Président de la République et en vertu des pouvoirs qui nous sont conférés, nous vous élevons à la dignité de GRAND OFFICIER dans L'ORDRE NATIONAL DE LA COTE D'IVOIRE.
PHILIPPE YACÉ
MAIS POUR le Parti et ses responsables, le défunt a été surtout un militant du P.D.C.I. R.D.A., un militant qui connut les heures sombres et qui resta un des fidèles parmi les fidèles. Le Président Houphouet-Boigny dira un jour que les qualités de Biaka Boda mort hélas trop tôt se sont retrouvées toutes en Yacouba Sylla. Ce sont, avouait-il, des qualités de courage, de foi, de fidélité et de générosité du bon militant. Le Chef de l'Etat, Président du Parti à véritablement rendu la monnaie à Yacouba Sylla. Il le tenait en haute estime et ne manquait aucune occasion d'aller lui rendre visite chez lui, en famille à Gagnoa. Le Président Houphouet-Boigny est avant tout un homme reconnaissant. On ne le dira jamais assez.
MOUSSA BAKAYOKO
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LA DISPARITION
DU
«CHEICK» YACOUBA SYLLA
Un «Fromager» est tombé. La source de la fontaine «Y.S» est tarie. L'eau n'y coulera plus jamais. «Cheick» Yacouba Sylla est décédé le lundi 15 août dernier à Gagnoa. Le chef des Hamalites s'en est allé! Hélas!... La mort du «patriarche» nous laisse un vide que rien ne saura combler.
Ainsi en est-il des choses les plus bêtes de la vie, comme des êtres humains les plus chers.
Le nom du «cheick» Yacouba Sylla, fidèle parmi les fidèles du Président Houphouet-Boigny à qui il vouait une amitié profonde résonnera toujours à travers les temps d'abord pour ce qu'il fut et fit dans l'action émancipatrice du RDA.
En effet, les «griffes acérées» des colons oppresseurs ne réussirent pas à entraver sa ténacité, inaccessible au découragement. Non plus rien ne put ébranler son courage stoïque.
Toujours égal à lui-même, aimant Dieu et son prochain, il rechercha la justice. Cela lui valut tour à tour, l'amitié, l'estime et la dévotion des uns et des autres. Par-dessus tout, le «cheick» Yacouba Sylla a prêché la concorde et la solidarité entre les hommes.
Ce que fit le «cheick» en ces années-là, n'a rien de comparable à l'action dont certains ont pu se prévaloir. Lui a tout simplement «plongé» dans la lutte en 1930 à un moment où il était quasiment impensable qu'un Africain de son rang, en vienne à braver, puis à narguer le colonisateur.
Le RDA ne saurait oublier la solidité du fil de trame que le cheick a tissé pour que la toile que confectionnait le père du RDA puisse couvrir des démons de la division stérile ainsi que des vents malsains de l'agitation.
On le constate, la disparition du «Cheick» Yacouba Sylla, est une perte pour ses enfants, petits enfants, arrières petits enfants, parents et proches. Mais elle l'est aussi pour tous les ivoiriens, au premier chef le Président Houphouet-Boigny lui-même.
Au-delà ses réalisations innombrables au plan socio-économique, l'homme était la bonté même, l'incarnation du don de soi. Sa vie fut une vie pleinement et entièrement consacrée à Dieu. Sa foi était sans partage.
Maître de la confrerie Hamaliste en Côte d'Ivoire, il a su inculquer à ses fidèles, des principes de rectitudes morales, spirituelles et religieuses. La vie de ses fidèles, est une vie austère qui ne souffle ni de souillures, ni d'impuretés.
Le Patriarche a été, tout au long de sa vie, une valeur d'exemple. Partout à travers la Côte d'Ivoire, on se souviendra de Yacouba Sylla tant l'homme a su, très tôt, cultiver les vertus de l'amitié, de la tolérance et de la solidarité fraternelle.
BAMBA ALEX
Le Président très affligé devant la dépouille mortelle de son illustre frère et ami Yacouba Sylla.
Le convoi funéraire du chef des hamalistes.
Fraternité Hebdo
Frédérick Madore
