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Saisie d'animaux pendant la Tabaski : le maire de Ouagadougou interpellé
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- Title
- Saisie d'animaux pendant la Tabaski : le maire de Ouagadougou interpellé
- Publisher
- Sidwaya
- Date
- January 24, 2003
- Abstract
- Depuis sa mise à la retraite, Ousmane Ouédraogo, chauffeur, s'est trouvé une autre occupation pour arrondir les fins de «trimestre». «A l'approche des fêtes, surtout celle de la Tabaski, je suis commis par mes anciens collègues pour leur acheter des moutons. En retour, ils me versent un peu d'argent pour subsister».
- Spatial Coverage
- Ouagadougou
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0002829
- content
-
Depuis sa mise à la retraite, Ousmane Ouédraogo, chauffeur, s'est trouvé une autre occupation pour arrondir les fins de «trimestre». «A l'approche des fêtes, surtout celle de la Tabaski, je suis commis par mes anciens collègues pour leur acheter des moutons. En retour, ils me versent un peu d'argent pour subsister».
Mais grande fut la surprise de Ousmane Ouédraogo lorsque le 22 février 2002, soit la veille de la Tabaski, ses deux moutons furent saisis par des agents de la police municipale. Ceux-ci lui auraient dit de verser la somme de 5000 FCFA par mouton pour les récupérer. «Je trouve qu'il est malséant de saisir les moutons des gens pendant la Tabaski, qui est la fête du mouton», s'insurge-t-il. «Il est fait obligation à tout musulman qui en a les moyens de sacrifier un mouton à la Tabaski. Je pense qu'à la veille de la Tabaski, il faut faire preuve de compréhension à l'endroit des musulmans».
Ousmane Ouédraogo dit être informé des mesures prises par la mairie contre la divagation des animaux ainsi que leur vente ambulante à l'intérieur de la commune. «Lorsque les policiers vous aperçoivent tirant des moutons, ils vous taxent tout de suite de marchand ambulant, alors que ce n'est pas toujours le cas. En ce qui me concerne, je pense que le travail que je fais n'a rien d'illégal; au contraire, je participe à la lutte contre la pauvreté, qui est un cheval de bataille du gouvernement».
Ce que M. Ouédraogo déplore le plus, ce sont parfois ces «agressions physiques» dont des citoyens honnêtes seraient victimes de la part de certains agents de la police municipale. Cela, soutient-il, «constitue un abus d'autorité» et le maire doit être interpellé sur ces agissements qui ne peuvent que ternir l'image de la police municipale. «Une fois, explique M. Ouédraogo, les policiers sont entrés dans une cour pour attraper des moutons. Leurs propriétaires s'y sont apposés. Alors, ils ont été battus par les policiers et emmenés manu militari au commissariat de Bogodogo, ainsi que leurs animaux. Les personnes qui ont subi ces préjudices sont là et peuvent témoigner».
Soumaïla Ouédraogo dit avoir lui aussi été victime de «l'arbitraire» de ceux qu'on appelle communément les «enfants de Simon». Un jour, il a été chargé par son «vieux» d'aller remettre deux moutons à un monsieur en ville. Sur la route, des agents de police l'auraient arrêté et l'auraient sommé de faire monter les animaux dans leur véhicule. Soumaïla leur répondit qu'il n'était nullement en infraction. Les policiers auraient rétorqué qu'ils n'en voulaient rien savoir. Sur ce, ils se seraient emparé des moutons qu'ils auraient jeté dans le véhicule. «Après cela, ils ont voulu me coller une contravention, mais j'ai refusé de prendre leur papier en leur faisant comprendre que c'était un abus d'autorité», ajoute Ousmane Ouédraogo. «Malgré mes protestations, mon père a dû payer 10 000 FCFA pour récupérer les moutons», souligne Soumaïla Ouédraogo.
Il est vrai qu'il y a parfois de l'exagération dans la narration des faits par les gens. Ainsi, on peut comprendre la police, qui doit avoir des difficultés à distinguer les marchands ambulants des autres citoyens. Cependant, force est de constater que si Ton y prend garde, d'honnêtes citoyens peuvent se retrouver dans des situations difficiles par la faute de la police. Ainsi, il peut arriver qu'une personne âgée soit dépossédée du seul animal qu'un de ses fils a trimé pour lui offrir en vue de ce rituel ou de toute autre fête. Et si tant de gens parlent de la police municipale en des termes aussi peu élogieux, c'est qu'il y a anguille sous roche.