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Title
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Tabaski : la philosophie du sacrifice du mouton
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Date
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April 7, 1998
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Abstract
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La journée de demain sera fériée. Et pour cause, les musulmans du Burkina Faso célébreront la fête d'Ide Al Kabir communément appelée “fête des moutons" ou encore "Tabaski".
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DescriptionAI
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La Tabaski (Ide Al Kabir), fête musulmane majeure, commémore la volonté du Prophète Ibrahim de sacrifier son fils Ismaël, épargné par Dieu. Elle implique le sacrifice d'un animal (mouton privilégié), recommandé pour ceux qui en ont les moyens mais non obligatoire. Des règles précises régissent l'abattage rituel et la répartition de la viande en trois parts : pauvres, proches et famille. Cette célébration symbolise la foi, le sacrifice de soi et la générosité envers les nécessiteux.
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number of pages
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1
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Identifier
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iwac-article-0002806
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Rights
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content
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La journée de demain sera fériée. Et pour cause, les musulmans du Burkina Faso célébreront la fête d'Ide Al Kabir communément appelée “fête des moutons" ou encore "Tabaski".
L'histoire d'Ide AI Kabir se confond avec celle de l'installation du prophète Ibrahim (Abraham) paix et salut de Dieu sur lui, père du monothéisme.
En effet, dès son installation à la Mecque, dans un rêve, il vit qu'il était en train d'égorger son fils Ismaël (fils de Hadjar, coépouse de Sara). Dieu lui demandait donc le sacrifice de son fils. Sans hésiter, il informa Ismaël. “Fais ce qui t'es ordonné, tu me trouveras s'il plaît à Dieu parmi les constants" répondit-il. Fort heureusement, il eut en face de lui un fils obéissant. Après avoir allongé son fils et bandé ses propres yeux, il appliqua le couteau sur la gorge de celui-ci. Maintenant, convaincu qu'il venait d'accomplir sa mission, il enleva la toile qui bandait ses yeux. Et qu'est-ce qu'il vit ? Un bélier allongé et mort ; non plus Ismaël. Ce dernier était débout tout près de lui et souriant. Dieu, l'omniscient, désirait alors simplement les éprouver. Et c'est de la progéniture d'Ismaël que naîtra le sceau des prophètes Mouhammad (Paix et Salut sur lui et sur sa pure et noble famille).
Le Sacrifice de mouton est-il une obligation ?
La fête du mouton, tout comme celle de la rupture du jeûne du mois de Ramadhân, a été recommandée par le prophète Mouhammad (PSLF) apres l'hégire à Médine. Le sacrifice du mouton le jour de l'Ide n'est donc pas une obligation islamique - Autrement dit, il est recommandé pour qui en a les moyens. Notons ici que, les jours de sacrifice sont au nombre de trois ; mais le premier jour est préférable jusqu'à l'après-midi. Passé ce temps, il est recommandé d'attendre le lendemain matin.
Quel animal égorger ?
Pour ce sacrifice en souvenir de celui d'Abraham (PSL), les ovins sont préférables aux autres animaux. Les mêles non châtrés, sont encore recommandés. A défaut, on immolera par ordre d'importance les mâles châtrés, femelles, caprins mâles et femelles, camelins et bovins. Pour ce faire, on peut s'associer même jusqu'à sept (7) personnes pour acheter un chameau ou un boeuf, mais de grâce, pas pour un mouton. Aussi, il a été rapporté que le prophète (PSLF) a sacrifié, le jour de l'Ide, un grand et beau bélier cornu qui mangeait dans 4e noir, marchait dans le noir et regardait dans le noir (allusion aux tâches noires autour de sa bouche, de ses yeux et sur ses pattes). En effet, ranimai à immoler ne devra être ni borgne, ni malade, ni boiteux, ni maigre au point de ne plus avoir de graisse.
Conditions d'abattage des animaux
Pour être légal, Pacte d'abattre doit satisfaire aux cinq conditions suivantes :
1 - La personne qui abat doit-être musulman ;
2 - l'animal à abattre doit être mis face à la qiblah.
Avant de l'égorger, le sacrificateur lui récite ce gui suit, dans son oreille droite : Bismillahi wa billahi, Allahoumma innahâ oud-hiyatoune are (x) Ibn (y) lah mouhâ bilah mi hi, wa dammouhâ bidammihi, wa az-mouhâ bi azmihi. Allahoumma idj-alhâ wigâ-ane li âli Mouhammad alaïhi, wa âlihissalam.
C'est-à-dire : “Au nom d'Ahllah et par Allah, ô mon seigneur fait du sacrifice de (x) fils de (y) sa viande par sa viande, son sang par son sang et son os par os.
ô mon seigneur, fait de ce sacrifice une protection pour la famille du prophète, que la paix de Dieu soit sur lui et sur sa pure et noble famille''.
3 - Le boucher doit prononcer d'Allah lorsqu'il abat ranimai ;
4 - Il doit couper la gorge de l'animal avec un instrument aigu fait de fer, de telle sorte que l'artère jugulaire, la veine jugulaire, l'oesophage et la trachée artère soient coupés ;
5 - L'animal doit bouger après avoir été abattu.
Les bénéficiaires de la viande de l'animal sacrifié
Après avoir dépécé l'animal en question, le fidèle doit repartir la viande en trois tas de la façon suivante :
a - Le premier tas sera destiné aux pauvres et aux nécessiteux. C'est leur droit Et l'exécution de cet droit doit être le souci majeur du sacrificateur ;
b - le second, à ceux qui sont chers au sacrificateur ;
c - le troisième tas sera réservé à sa propre famille.
Notons donc, qu'il n'est pas islamique que celui qui égorge notre animal se taille les pattes, le cou ou une partie quelconque de la viande comme droit. Soit il est remunéré pour ce travail, soit il l'égorge gratuitement.
Pourquoi la fête des moutons ?
Les musulmans célèbrent cette fête dite “fête des moutons” pour les raisons suivantes :
- Primo : En signe de joie de la survivance d'Ismaël à la rude épreuve;
- Secondo : Ibrahim a osé “sacrifier son fils" pour l'amour de Dieu. A l'instar donc de ce sacrifice, les musulmans doivent s'encourager au sacrifice de soi et des biens possédés, sur le chemin de Dieu, le chemin de la lutte pour la promotion de l'Islam. En somme, offrir des sacrifices, c'est préparer les musulmans à accepter volontiers de dépenser de l'argent par amour de Dieu, en aidant les pauvres et les nécéssiteux.
Comment fêter ?
Les fêtes musulmanes ne signifient pas s'empiffrer de nourriture, en l'occurence la viande. Il s'agit plutôt pour le musulman de manifester convenablement sa joie : préalablement, “chanter" les louanges de Dieu. Puis, entre autres :
1 - Ne rien manger ou boire d'illicite ;
2 - s'habiller decemment ;
3 - rendre visite à ses parents, amis et connaissances ;
4 - ce jour est mieux indiqué pour les échanges de cadeaux entre les musulmans si possible ;
5 - présenter ses meilleurs voeux surtout de sacrifice de bien, de corps et d'âme sur la voie de Dieu, parce que cette fête est généralement considérée comme le nouvel an musulman, bien qu'il soit encore situé à 21 jours de la Tabaski.
A toutes et à tous, une bonne et heureuse fête de Tabaski.
Hamadi BARO
Le Pays
Frédérick Madore
