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Gagnoa : le préfet s'en prend aux musulmans
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- Title
- Gagnoa : le préfet s'en prend aux musulmans
- Creator
- Franck Mamadou Bamba
- Publisher
- La Voie
- Date
- April 1, 1994
- number of pages
- 1
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0007605
- content
-
Le week-end du samedi 21 mai, le préfet-PDCI de Gagnoa est sorti de ses gongs. Pour gronder copieusement les musulmans de la cité du Fromager. En raison de leur tiédeur affichée à l'égard de Bédié.
C'était à Dioulabougou, à la grande mosquée, à la fin de la prière de la Tabaski.
À cette occasion, M. Raymond Adahi Biko qui, au nom du gouvernement, assistait à l'office religieux islamique commémorant le sacrifice d'Abraham, n'a pas mis de gants pour "sermonner" copieusement les "grands boubous". Au motif que ces derniers, naguère prompts à répondre aux mots d'ordre du PDCI, "n'ont pas été vus, au mois d'avril, au meeting de soutien à Bédié" tout comme ils ont brillé par leur absence lors des diverses autres manifestations PDCI qui se sont déroulées à travers la ville depuis cette date.
Pour tout dire, le préfet Adahi, que bon nombre de musulmans découvraient ce matin-là, n'était pas du tout content d'eux. Non seulement ils n'ont pas daigné répondre à ses appels aux militants notamment à celui de la réunion du 14 mai dernier, traitant de la révision des listes électorales mais, pire, le Worodougou (ressortissants de Touba, Mankono, Séguéla) a poussé l'outrecuidance jusqu'à négliger de lui présenter ses civilités après sa prise de fonction sous le Fromager.
Une attitude qu'il a jugée "inquiétante" et qui serait le résultat du travail sournois des "faux prophètes dont les prières ne vont même pas au-delà des minarets des mosquées". Faisait-il allusion à l'opposition ou aux "dramanistes" ? En tout cas, M. Adahi, qui s'est proclamé "légaliste", n'a pas manqué d'adresser une sévère mise en garde à ses "fauteurs de troubles", avant d'achever son propos par un appel à la mobilisation des musulmans de Gagnoa derrière Bédié.
Mais, le petit groupe de fidèles qui a eu la patience d'écouter l'envolée oratoire de M. Adahi, loin de se sentir revigoré en faveur du régime aux abois, a plutôt été choqué par le discours du préfet dont il n'a retenu que les aspects incongrus et provocateurs. Selon M. Cissé Lamine, "le gouverneur aurait dû se souvenir que la mosquée est un lieu de culte et se garder de venir y faire de la politique". Pour M. Diabaté Ousmane, "le préfet a donné la preuve que les tenants actuels du pouvoir n'ont plus rien à proposer à la Nation. L'intimidation est alors devenue le seul moyen qui leur reste pour tenter de se maintenir". Une chose qui, à en croire M. Sacko, "n'a de chance d'aboutir que si les Ivoiriens continuent de se réfugier dans la peur.
Bamba Franck Mamadou, correspondant permanent