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Koudouss, (président du Conseil National Islamique) : "Nous n'accepterons plus d'ingérance dans les affaires musulmanes"
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- Title
- Koudouss, (président du Conseil National Islamique) : "Nous n'accepterons plus d'ingérance dans les affaires musulmanes"
- Creator
- Foussény Diaby
- Publisher
- La Voie
- Date
- July 11, 1994
- number of pages
- 2
- Subject
- Djiguiba Cissé
- Idriss Koudouss Koné
- Anzoumana Konaté
- Comité National pour l'Organisation du Pèlerinage à la Mecque (CI)
- Conseil Supérieur Islamique
- Mamadou Traoré
- Mosquée de la Riviéra Golf
- Abobo
- Hadj
- Procès CNI-CSI
- Henri Konan Bédié
- Diaby Moustapha
- Mattié Diakité
- Conseil National Islamique
- Conseil Supérieur des Imams, des Mosquées et des Affaires islamiques
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0007596
- content
-
KOUDOUSS, (PRÉSIDENT DU CONSEIL NATIONAL ISLAMIQUE)
"Nous n'accepterons plus d'ingérance dans les affaires musulmanes"
Le 3 juillet dernier, le Bureau exécutif national du Conseil national islamique a rencontré tous les délégués des 10 régions de notre pays à la grande mosquée de la Riviera. Il y avait aussi les membres des différentes associations et communautés musulmanes, venus spécialement pour s'informer de la situation qui prévaut actuellement dans la communauté musulmane depuis le 10 juin dernier.
Ainsi de 10 h 15 à 14 h 30, plus d'une dizaine d'interventions ont été faites. D'abord l'assemblée a eu droit à trois communications relatives :
- à l'agression des musulmans d'Abobo-Banco II,
- à la tentative de déstabilisation de l'Imam Konaté Anzoumana de la grande mosquée de l'avenue 8 à Treichville,
- au sabotage de l'organisation du pèlerinage 1994 orchestré par Diaby Koweit avec le soutien inconditionnel du pouvoir en place.
Au sujet du premier point, El Hadj Traoré Mamadou d'Abobo a fait le compte rendu de la séance de rencontre que le Conseil supérieur des Imams et le Conseil national islamique ont eue avec le ministre de la Sécurité. Devant le ministre, le Conseil national islamique a exigé :
- le dédommagement de tous les blessés d'Abobo,
- l'interdiction formelle du contrôle d'identité aux abords de toutes les mosquées sur toute l'étendue du territoire national, tous les jours de la semaine et non seulement le vendredi comme l'a décidé le président Bédié,
- l'application effective et solennelle des sanctions promises à l'encontre des auteurs de l'agression injustifiée d'Abobo.
Le ministre Ouassénan Koné a informé le Conseil national islamique de la mise en place d'une commission d'enquête par le gouvernement pour situer les responsabilités des uns et des autres. Le Conseil national islamique a désigné l'Imam Cissé Djiguiba et le juriste Cissé Abder Khader pour le représenter.
Koné Idriss Koudouss, pdt du CNI.
À propos de la tentative de déstabilisation de la grande mosquée de Treichville, entreprise depuis le vendredi 3 juillet dernier, le vieillard Matié Diakaité, âgé de plus de 100 ans, qui n'officie plus les prières, est manipulé selon ses propres termes, par le tristement célèbre Moustapha Koweit qui lui donne d'importantes sommes d'argent, dans le but de remplacer l'actuel imam, Konaté Anzoumana par Bamba Soalio, porte-canne de Koweit. Le maire de Treichville a été informé et a promis de ne pas permettre l'installation du désordre dans sa commune par un individu qui n'habite pas sa cité.
Quant au sabotage du pèlerinage, il a été établi clairement l'agissement malsain et malhonnête de Moustapha Koweit à qui il avait été refusé de se rendre en Arabie Saoudite. Mais son passeport a été délivré par un ministre autre que celui des Affaires étrangères pourtant présent en Côte d'Ivoire. Sur son passeport, il était mentionné conseiller spécial de Bédié. Sans le calme, la sérénité et la sagesse des membres du comité national pour l'organisation du pèlerinage à la Mecque (CNOPM), notre pays aurait été ridiculisé en terres saintes de l'Islam.
Comment les autorités peuvent-elles accepter le bicéphalisme de l'organisation du pèlerinage quand on sait qu'il existe un décret présidenti signé par feu Félix Houphouet-Boigny?
Après ces trois communications, chacun des dix délégués a eu droit à la parole. Unanimement, ils ont condamné l'attitude du pouvoir actuel à l'égard de la communauté musulmane. C'est ainsi que Koudouss se posera cette question : "Quel acte (...) la communauté musulmane a-t-elle posé pour mériter cette humiliation, cette ingratitude de la part du gouvernement?". Il a martelé en ces termes : "On veut nous pousser à prendre une position politique", car "notre association est apolitique" bien qu'il y ait des militants de toutes les tendances au sein de la communauté.
Et le président Koné Idriss dira avec force : "Nous voulons demander aux autorités de nous faciliter la tâche dans la pratique de notre religion et dans la gestion de notre communauté, car nous n'accepterons plus jamais une quelconque ingérence dans les affaires religieuses islamiques pour assouvir des ambitions politiques". Il a dit aux délégués d'être très vigilants dans la gestion quotidienne de leurs activités car "Diaby Koweit est le démon, le satan de la Côte d'Ivoire", encouragé par le gouvernement qui s'amuse avec le feu.
Il s'est aussi demandé, pour exprimer son indignation : "on dit que nous sommes dans un pays de droit et de liberté, mais quel droit et quelle liberté ?". Le mutisme des autorités actuelles l'incite à se poser cette autre interrogation : "Dans quel pays sommes-nous ?"
Un compte rendu de
Diaby Fousseni