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Investiture du président de la coordination locale du CNI à Bouaké : Idriss Koudouss prône la dépolitisation des mosquées
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- Title
- Investiture du président de la coordination locale du CNI à Bouaké : Idriss Koudouss prône la dépolitisation des mosquées
- Creator
- Paul D. Tayoro
- Publisher
- La Voie
- Date
- August 10, 1994
- Page(s)
- 6
- number of pages
- 1
- Subject
- Idriss Koudouss Koné
- Anzoumana Konaté
- Conseil Supérieur Islamique
- Abobo
- Hadj
- Bouaké
- Yopougon
- Conseil National Islamique
- Conseil Supérieur des Imams, des Mosquées et des Affaires islamiques
- Aboubacar Fofana
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0007588
- content
-
INVESTITURE DU PRÉSIDENT DE LA COORDINATION LOCALE DU CNI À BOUAKÉ
Idriss Koudouss prône la dépolitisation des mosquées
Invité à présider la cérémonie d'intronisation du président de la coordination régionale du Conseil national islamique, le 6 août dernier, à Bouaké, El Hadj Idriss Koudouss a réaffirmé les positions de son organisation.
"Les musulmans, en tant que citoyens, sont libres de choisir les partis politiques qu'ils veulent. En ce qui concerne le CNI, il ne faut attendre aucune consigne de nous", a déclaré, le samedi dernier, à Bouaké, le président du Conseil national islamique. El Hadj Idriss Koudouss s'exprimait ainsi à l'occasion de l'investiture du président de la coordination régionale du Centre-Nord du CNI. Cette cérémonie s'est déroulée à la grande mosquée de Bouaké, en présence de M. Paul N'Zi David, le préfet de région, ainsi que M. Antoine Koffi Konan, le maire, et Fanny Ibrahima, député.
Prenant en premier la parole, M. Kamara Adama, président du comité d'organisation, a précisé que c'est dans le souci de se rapprocher encore plus des fidèles que le CNI a décidé d'installer des coordinations régionales à travers tout le pays. S'adressant ensuite à Idriss Koudouss, il dira : "La population musulmane, dans sa quasi-totalité, étant avec toi, sache que Allah est avec toi. Et nul ne pouvant s'opposer à la volonté divine, personne ne pourra s'opposer à l'avancement de l'œuvre que tu entreprends. Contre vents et marées, le CNI prospérera".
Selon El Hadj Boubacar Fofana, qui s'exprimait au nom de tous les imams de la Côte d'Ivoire, l'Islam doit être dirigé par des religieux. Et la répartition doit être nette entre le religieux et la politique. "Les imams sont apolitiques. Mais ils sont sensibles au comportement des uns et des autres dans leurs rapports avec les musulmans. Et ces derniers en tiendront compte", dira-t-il, avant que l'on procède à la présentation des organisations islamiques possédant des représentations régionales à Bouaké.
Dans son intervention, El Hadj Idriss Koudouss a présenté son organisation et fait état de ce qu'il nomme "les maux cruels qui minent notre communauté". Le président du CNI se déclare préoccupé par l'absence totale de prise en charge des imams et guides religieux musulmans, l'absence de structures modernes de formation pour les jeunes et les formateurs. Alors que, selon lui, la seule confession catholique possède plus de 150 écoles primaires, 35 lycées et collèges et, bientôt, une université à Yamoussoukro.
Idriss Koudouss s'est, également, indigné de l'inexistence de lieu de culte digne et en nombre suffisant "alors que nous sommes parmi les plus grands bâtisseurs de ce pays", et déploré la politisation excessive des faits et gestes des musulmans. "Je réaffirme avec force que le Conseil national islamique et le Conseil supérieur des imams sont des associations apolitiques qui respectent les institutions républicaines. Nous savons que cette position n'est pas du goût de tout le monde. Mais il y va de notre fidélité vis-à-vis d'Allah le tout-Puissant, de notre crédibilité vis-à-vis de nos fidèles. Mais aussi, surtout, de respect de toute autorité désireuse de se conformer strictement à notre constitution", dira-t-il.
Il sera, également, question des derniers événements dont l'acte de sabotage du dernier pèlerinage à la Mecque, les événements survenus à la mosquée du Banco 2 à Abobo et pour lesquels le CNI déclare qu'il attend la constitution de la commission d'enquête annoncée, les troubles intervenus dans la mosquée de l'avenue 8 à Treichville où l'on a tenté d'enlever l'imam Azoumana Konaté, la tentative de sabotage du congrès des femmes musulmanes tenu du 15 au 17 juillet dernier et, enfin, l'assignation en nullité du CNI en justice (le procès a été reporté au 26 octobre prochain).
Malgré toutes ces frustrations, Idriss Koudouss a demandé aux musulmans de ne pas se laisser distraire et de rester vigilants et sereins. Car, selon lui, le CNI et le CSI prônent le retour aux valeurs sacrées de l'Islam, la coexistence inter-religieuse et la dépolitisation des mosquées.
Notons, également, que les musulmans ont demandé à M. Paul N'Zi David d'être leur interprète auprès du chef de l'Etat pour lui dire qu'ils comptent sur sa sollicitude pour trouver des solutions aux préoccupations de leur communauté.
Le président de la coordination locale du CNI, El Hadj Mamoud Sylla, qui vient d'être investi, est marié et père de sept enfants. Il est aussi le représentant à Bouaké du Conseil islamique mondial et directeur-fondateur d'une école coranique.
Paul D. Tayoro