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Title
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Secteur 29 de Ouaga : bataille rangée dans une mosquée
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Date
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May 26, 1994
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DescriptionAI
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Des affrontements violents ont éclaté à la mosquée de Nabi-Yaaré à Dagnoen le 21 mai, faisant plusieurs blessés. Ces incidents résultent d'un conflit ancien pour le contrôle de la mosquée entre les autochtones et les bailleurs de fonds, exacerbé par des désaccords sur le choix de l'imam et des détails théologiques mineurs. L'article dénonce l'intolérance et l'ignorance qui mènent à de tels comportements, jugés contraires aux principes de l'Islam et nuisibles à son image.
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number of pages
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1
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Identifier
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iwac-article-0002716
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Rights
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content
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La mosquée de Nabi-Yaaré à Dagnoen a été le théâtre d'affrontements entre des fidèles, le lundi 21 mai, au soir. Plusieurs blessés ont été transportés d'urgence à l'hôpital, dont un dans un état critique. Qu'est-ce qui a bien pu pousser des fidèles d'un soir à s'armer de gourdins, de machettes pour venir dans une mosquée ?
La mésentente à la mosquée de Nabi-Yaaré ne date pas d'aujourd'hui. Dès l'achèvement de la mosquée, on a assisté à des querelles intestines quant au contrôle de ce lieu de culte. D'un côté les autochtones, et de Vautre les bailleurs de fonds. Chacun des deux groupes soutient mordicus que la mosquée lui appartient. Naturellement, quand vint le moment de désigner un imam, au mépris des principes islamiques en la matière, chaque groupe voulut imposer le sien. On assista dès lors dans cette mosquée à des prières avec deux imams.
Du jamais vu dans l'histoire de l'Islam ! Grâce à l'intervention des principaux responsables musulmans, la tension fut apaisée et on trouva un modus vivendi. Mais pas pour longtemps. “Chassez le naturel, il revient au galop” ! Les plaies furent difficiles à cicatriser.
Les mauvaises habitudes reprirent. Un des groupes empêchait que l'on donne des informations sur les baptêmes et mariages. De là viendra la goutte d'eau qui fit déborder le vase. A la prière du soir le lundi dernier, pendant que l'imam officiait la prière, on s'acharna sur lui et ses partisans. Ce fut la débandade générale qui occasionna des blessés. Que retenir en définitive de cette scabreuse histoire ?
L'Intolérance et l'ignorance sont les deux mamelles les plus dangereuses de la religion, Sinon, comment comprendre qu'on se batte pour des détails théologiques mineurs ? Parler d'un baptême ou d'un mariage à la mosquée n'a jamais rendu quelqu'un mécréant Ce que Dieu et son prophète (S.A.W.) ont interdit est clair. De même que ce qu'ils ont permis, Entre les deux, Il y a ce que le juriste appelle “la zone du vide”. Pas parce que Dieu a oublié, mais par miséricorde, et Il nous laisse décider, en se basant sur notre Intérêt commun et sur les principes de base des textes islamiques. Pour le choix de l'imam, Il est dommage qu'en Afrique et au Burkina en particulier, on devienne imam de père en fils, si on n'est pas choisi par le constructeur de la mosquée. La tradition du prophète dit qu'il faut choisir l'imam en fonction de sa connaissance du Coran et de la Sunna, de sa moralité. En cas d'égalité, on choisit le plus âgé.
Si les critères étaient respectés, on ne verrait pas ces dérapages. Là où le bât blesse, c'est la mauvaise image de l'lslam que donnent ces ''guerriers du Moyen Age”. Etienne Dinet, le peintre algérien, et le philosophe Roger Garaudy, en se convertissant à l'Islam affirmèrent chacun : “Je remercie Dieu d'avoir connu l'Islam avant les musulmans", pour la simple raison que le comportement actuel de la plupart des musulmans est aux antipodes des textes de l'Islam. Il importe de faire donc la nuance.
La barbe, le chapelet, le boubou, le turban ne font pas l'Islam. L'Islam tel que défini par le Coran et la Sunna est un art du comportement, pas des apparences. Quand des prétendus musulmans se battent dans une mosquée, il n'y a rien de musulman en eux. La mosquée est un lieu de culte, donc de sécurité. Que ceux qui veulent se battre trouvent un ring approprié.
Le Pays
Burkina Faso
Frédérick Madore