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Aïd El Kébir : le sens d'une fête
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- Title
- Aïd El Kébir : le sens d'une fête
- Creator
- Abdoul Salam Ouédraogo
- Publisher
- L'Observateur Paalga
- Date
- March 7, 2001
- Abstract
- Les fidèles musulmans du Burkina Faso, à l'instar de ceux de plusieurs autres pays du monde entier ont célébré hier mardi 6 mars 2001, l'Aïd el Kébir communément appelé la fête du mouton, A Ouagadougou, comme partout ailleurs, plusieurs places publiques ont été les lieux de rencontre des fidèles musulmans pour la prière. Quelle est la philosophie des fêtes en islam ? Quelle philosophie sous-tend le rituel le jour de la fête ? Quelles sont les œuvres à réaliser le jour de la fête ? Vous trouverez les réponses à ces interrogations en parcourant cet écrit du secrétaire à la Communication de l'Association des élèves et étudiants musulmans au Burkina (AEEMB).
- Spatial Coverage
- Ouagadougou
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0002690
- content
-
Les fidèles musulmans du Burkina Faso, à l'instar de ceux de plusieurs autres pays du monde entier ont célébré hier mardi 6 mars 2001, l'Aïd el Kébir communément appelé la fête du mouton, A Ouagadougou, comme partout ailleurs, plusieurs places publiques ont été les lieux de rencontre des fidèles musulmans pour la prière. Quelle est la philosophie des fêtes en islam ? Quelle philosophie sous-tend le rituel le jour de la fête ? Quelles sont les œuvres à réaliser le jour de la fête ? Vous trouverez les réponses à ces interrogations en parcourant cet écrit du secrétaire à la Communication de l'Association des élèves et étudiants musulmans au Burkina (AEEMB).
De fêtes musulmanes, on en connait deux : la fête de la rupture du jeûne (Aïd el Fitr) et celle du sacrifice du mouton ou Aïd el Kébir adha. Une essence commune est la base de ces célébrations : le couronnement ou la fin d'une action de dévotion. Si le Ramadan commémore la fin d'un mois de jeûne, la fête de Tabaski célébrée le lendemain de la montée à Arafat (mont où le prophète fit son dernier sermon) a un rapport évident avec le pèlerinage à la Mecque, 5e pilier de l'islam. L'institution du pèlerinage remonte très loin dans le temps et n'est pas une trouvaille de l'islam. En effet, Abraham, grand prophète de Dieu fut instruit à propos du pèlerinage par l'archange Gabriel et l'essentiel des rites du pèlerinage musulman tourne autour de celui-là que l'on a appelé le père du monothéisme. Nous savons que Dieu lui a enjoint d'abandonner son fils Ismaël et sa mère dans ce coin du désert qui deviendra par la suite l'Arabie. La mère voyant son fils pleurer de soif, se mit à la recherche de l'eau, courant des hauteurs de Saffwa, aux hauteurs de Marwa en quêtant du regard une caravane perdue dans ce coin de la terre.
A bout de force et n'ayant pas obtenu satisfaction, elle se résolut à rejoindre son fils et vit avec stupéfaction une source couler juste sous les pieds de son enfant. Cette course qu'elle a faite entre Safwa et Marwa est intégrée aux rites du pèlerinage et cette eau dont elle se désaltera et fit boire son fils est cette eau du zam-zam que les pèlerins rapportent chaque fois dans leurs bagages, de la Mecque.
Ceci pour souligner que la fête en islam est toujours le point final d'une dévotion. De ce fait, une philosophie bien nette caractérise les fêtes musulmanes.
Philisophie des fêtes en islam
La fête est une occasion de réjouissance. En islam, elle est l'occasion de joies et de plaisirs licites. La fête est encore l'occasion de faire plaisir aux autres en leur rendant visite ou en les invitant chez soi.
Elle ne doit pas être une occasion de transgression et de péchés. La fête n'abolit pas les règles de la législation musulmane. Ce qui est interdit en dehors de la fête, reste interdit le jour de la fête. Un accent particulier doit être mis sur l'interdiction de consommer du vin et de l'alcool de façon générale. L'interdiction de leur consommation ne fait l'ombre d'aucun doute (voir à cet effet sourate 5, versets 90-91)
De même que l'interdiction d'en offrir aux autres. Ce n'est nullement un extrémisme mais un appel au respect des règles d'une religion que nous avons librement acceptée.
Du rituel le jour de la fête
Le jour de la fête de la Tabaski commence par la célébration de la prière faite très tôt le matin sur les aires publiques. Elle est suivie par l'immolation de l'animal qui faut-il Je rappeler, ne s'inspire en rien d'une quelconque pratique païenne mais est le remake de l'immolation d'un bélier par Abraham. Bélier offert en rachat de la vie d'Ismaël qu'il s'est vu en songe en train d'immoler II s'agit donc ni plus ni moins que d'une imitation de l'acte d'adoration d'Abraham fortement imprégné d'obéissance. Du reste, tous les musulmans sont convaincus que : «Ni les chairs {des animaux qu'ils égorgent} ni leur sang n'atteindront Allah, seule lui parvient la piété».
Des œuvres à réaliser le jour de la fête
Toute action du musulman en tout temps doit être d'adorer Allah et d'être plein de serviabilité à l'égard de son prochain. C'est-à-dire «Etre avec Dieu pour mieux être avec les hommes» comme l'écrivait un savant musulman. Ainsi, est-il demandé aux musulmans d'associer les démunis à la réjouissance en leur réservant une part de leur repas et de la viande des animaux qu'ils ont égorgés. Mais «Ne donnez pas aux autres ce que vous-même n'accepteriez qu'en fermant les yeux». Le partage avec eux doit se faire de bon coeur, de même que l'Invitation qu'on doit leur adresser.
Le jour de la fête est aussi l'occasion de se retrouver entre connaissances, entre amis afin de manifester ensemble la joie et de glorifier Allah à travers des formules de louanges, de pureté et de soumission récitées notamment après les prières obligatoires durant les trois jours de la fête.
Enfin la fête de la Tabaski marque en quelque sorte, l'entrée dans une nouvelle année du calendrier musulman et il nous est recommandé d'en saisir l'occasion pour présenter nos vœux aux autres.
Toutes ces actions, sauf lorsqu'elles sont cultuelles (prière et formules de glorification) ne doivent pas être seulement orientées vers les musulmans mais envers tous. Notamment à travers le partage de la nourriture.
Le Coran enseigne d'ailleurs que notre nourriture peut être donnée aux chrétiens et aux juifs (sourate 5). Faisons donc la joie autour de nous sans exclusive.
Bonne fête de Tabaski !
Meilleurs vœux, pour cette nouvelle année musulmane ! Fasse Allah que l'année qui va commencer soit l'année de la réalisation de tous nos rêves et de l'aboutissement heureux de tous nos projets.
Le secrétariat à la Communication de l'AEEMB
Ouédraogo Abdoul Salam
Tél : 36-27-89/36-04-32