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Ramadhân : convivialité et ferveur religieuse
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- Title
- Ramadhân : convivialité et ferveur religieuse
- Publisher
- L'Observateur Paalga
- Date
- February 19, 1996
- Abstract
- La nuit du destin célébrée le vendredi dernier par l'ensemble des musulmans du Burkina, a été marquée par des prières de bénédiction, des litanies de paix et des actes d'adoration. Nuit par excellence de foi et de spiritualité, cette commémoration de la première révélation du Coran faite au prophète Mahomet, Paix sur Lui, (PSL) est également pour les fidèles une nuit d'espoir. Espoir de se voir pardonner les péchés par les anges descendus du ciel, nuit d'adoration qui vaut à elle seule mille autres.
- Spatial Coverage
- Soum
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0002664
- content
-
La nuit du destin célébrée le vendredi dernier par l'ensemble des musulmans du Burkina, a été marquée par des prières de bénédiction, des litanies de paix et des actes d'adoration. Nuit par excellence de foi et de spiritualité, cette commémoration de la première révélation du Coran faite au prophète Mahomet, Paix sur Lui, (PSL) est également pour les fidèles une nuit d'espoir. Espoir de se voir pardonner les péchés par les anges descendus du ciel, nuit d'adoration qui vaut à elle seule mille autres.
Célébrée à quatre jours de la fin du jeûne, elle est pour nous une occasion de revenir sur ce mois d'abstinence qu'observent annuellement tous les fidèles de l'islam.
La Communauté musulmane dans son ensemble, c'est connu, accorde une importance particulière au mois de Ramadhân. C'est un truisme que de le dire, car le prophète Mahomet (P.S.L) l'a lui-même attesté: "Si les serviteurs de Dieu savaient la valeur du mois de Ramadhân, ils souhaiteraient que l'année entière soit des mois de Ramahdân". Par son caractère obligatoire pour les musulmans en pleine possession de toutes leurs facultés et ayant atteint la maturité, le jeûne fait partie intégrante des cinq piliers de l'islam.
Pour l'ensemble, ce mois béni pour les fidèles musulmans reste frapper du sceau de l'abstinence et la profusion des signes de dévotion: lecture du Coran; prières surrerogatoires; charité...
Si pendant les autres mois le fidèle a tendance à nourrir plus son corps que son âme, le mois de Ramadhân, lui donne l'occasion propice de s'occuper de son âme afin d'atteindre l'équilibre de la nature bipolaire présente en tout homme, c'est-à-dire, l'adéquation entre la dimension matérielle et spirituelle.
Présenter ainsi, le carême devient pour le musulman le printemps de son développement spirituel qui lui permet d'être “maître de lui-mime", par les victoires qu'il remporte sur les désirs charnels et les tentations.
Mais la convivialité n'est pas proscrite, bien au contraire, et çà et là, prolifèrent comme par génération spontanée des petits commerces sans lesquels on imagine difficilement ce mois de ferveur religieuse. Ces commerces doivent-ils leur naissance à l'attrait du lucre ou bien sont-ils de simples prolongements de la foi, incitant certains à vouloir faciliter la vie des jeûneurs?
Toujours est-il que les desseins des étalagistes diffèrent même si leur dénominateur commun est avant tout d'écouler leurs marchandises.
Essayant de remonter cette pente parfois sinueuse qui mène au savoir, nous avons voulu, au-delà de l'opacité relevant souvent de l'ésotérisme. savoir comment est vécu ce mois de Ramadhân.
Mais auparavant, il convient de situer le Ramadhân dans son contexte historique.
Le jeûne était pratiqué par plusieurs religions antérieures à l'islam. Mais ce passage tiré du Saint Coran est le plus révélateur de la philosophie du Ramadhân: "O, vous qui croyez! Le jeûne est prescrit pour vous comme il a été prescrit pour ceux qui vous ont précédés, afin que vous restiez conscients de la présence de Dieu". Verset 185 du chapitre 2.
Le jeûne fut alors prescrit en tant que pratique culturelle aux musulmans, le second lundi du mois de cha'bane (8e mois lunaire) de la deuxième année de l'hégire correspondant à l'an 624 de l'ère chrétienne.
Sur notre itinéraire, nous avons rencontré un des députés de la province du Soum, en la personne de Boubacar Dicko que nous avons rencontré à l'hôtel Sofitel Silmandé où l'ambassade avait offert un cocktail pour la commémoration du 17e anniversaire de la République Islamique d'Iran. Il dit être un musulman pratiquant.
Mais à défaut de pouroir maîtriser le Coran, il a tout juste appris quelques versets pour accomplir ses prières quotidiennes. Ne pouvant donc pas entrer en profondeur comme un théologien, il reconnaît que le Ramadhân est une période où les grands musulmans prient beaucoup. Pour sa part, il dit se limiter, compte tenu de ses occupations aux cinq prières ordinaires.
Pour lui, le mois de Ramadhân est celui où l'on doit tout faire pour ne pas aller à l'encontre des règles de l'islam. Ce qui lui fait dire qu'il faut surtout éviter des actes salissants pouvant anéantir la journée de jeûne qui s'étend de 5 heures du matin à 18h30mn.
Quant à notre second interlocuteur, monsieur Ibrahim Compaoré, qui avait également fait le déplacement de l'hôtel Silmandé, il souligne que le mois de Ramadhân est avant tout le mois où l'on se rapproche le plus du Tout-puissant Aussi, pendant ce mois, ses journées sont ponctuées par une lecture assidue du Coran. Il met l'accent sur le fait que des comportements allant à l'encontre des règles de l'islam tels que la corruption, le mensonge ou admirer les femmes d'autrui ou se camoufler pour manger ou boire sont à proscrire. Cependant, il dit qu'il n'est pas interdit d'avoir des rapports avec son épouse, mais cela ne peut se faire qu'après avoir mis fin au jeûne. Il rappelle que le musulman ne peut coucher qu'avec sa femme légitime, mariée selon les règles de l'islam et qu'hormis elle, tout acte sexuel est interdit avec toute autre femme ne remplissant pas ces conditions, même pendant les mois ordinaires.
Comme conseil, il demande aux jeunes gens qui ont tendance à prendre le jeûne à la légère de se mettre au sérieux car c'est le seul mois de l'année où l'on a le plus de bénédictions divines et où l'on peut s'éloigner le plus du démon en faisant un petit effort.
Parmi les commerçants qui font du Ramadhân leurs choux gras pendant cette période, nous avons rencontré une charmante demoiselle du nom de Béré Valentine devant la grande mosquée où elle lient un commerce de “zoom kom". Comme son nom le laisse deviner, elle n'est pas musulmane: elle dit vendre uniquement pendant cette période parce que c'est le moment où les gens ont le plus besoin d'étancher leur soif; et d'ajouter qu'après ce mois de jeûne son chiffre d'affaires baisse considérablement.
Au-delà du profit, elle affirme que c'est une prestation de service, car permettant à ceux qui, pour une raison ou une autre, se retrouvent hors de chez eux à l'heure de rompre le jeûne, d'avoir de l'eau avant d'arriver à la maison.
Pour la vieille Mamounata Zoungrana, vendeuse de noix de cola autour de la grande mosquée., de beignets et autres galettes depuis environ 20 ans, le mois du Ramadhân est plutôt une période de vaches maigres car les gens mangent et croquent moins. Et de prendre comme exemple: celui qui, habituellement, consommait trois noix de cola par jour mais qui est obligé, durant cette période, d'en prendre tout au plus deux; c'est-à-dire une noix après le repas précédant le jeûne et une autre après avoir “cassé" le carême le soir.
Au niveau des beignets, là aussi les ventes baissent nettement puisque ce sont surtout les musulmans qui sont les principaux et premiers clients, ces derniers ayant besoin de beignets, galettes ou noix de colas pour leurs divers sacrifices.
Mamadou Koné
Madi Kaboré