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Tabaski : la philosophie du sacrifice du mouton
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- Title
- Tabaski : la philosophie du sacrifice du mouton
- Creator
- Hamadi Baro
- Publisher
- Le Pays
- Date
- March 15, 2000
- Abstract
- La journée de demain (Jeudi) sera fériée. Et pour cause, les musulmans du Burkina célébreront la fête de l'Aïd Al Kabir, communément appelée "fête de mouton" ou Tabaski".
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0002475
- content
-
La journée de demain (Jeudi) sera fériée. Et pour cause, les musulmans du Burkina célébreront la fête de l'Aïd Al Kabir, communément appelée "fête de mouton" ou Tabaski".
Genèse du Sacrifice
Dans un rêve, le prophète Ibrahim (Paix sur lui) voit qu'il était en train d'égorger son fils Ismaïl fils de Hadja coépouse de Sara. Dieu lui demandait alors le sacrifice de son fils. Sans hésiter, il informa Ismaïl. "Fais ce qui t'est ordonné, tu me trouveras s'il plaît à Dieu parmi les constans" répondit-il. (cf. Coran verset 102, du chapitre 37). Fort heureusement, il eut en face de lui, un fils obéissant. Après avoir allongé son fils par terre et bandé ses propres yeux, il appliqua le couteau sur la gorge. Maintenant, convaincu qu'il venait d'accomplir sa mission, il enleva la toile qui bandait ses yeux, et qu'est-ce qu'il vit? Un bélier allongé et tué au lieu d'Ismaïl car, celui-ci était débout tout de lui et souriant. Dprès ieu l'omniscient désirait alors simplement les éprouver.
C'est de la progéniture d'Ismaïl que naîtra le prophète Mouhammad (P.S.L.F). En effet, chaque année lors du Hadj le pèlerin immole une bête, partant de loin tous les musulmans, en souvenir de ce sacrifice d'Ibrahim (P.S.L).
Le sacrifice de mouton est-il obligatoire?
Le Sacrifice de mouton n'est pas une obligation islamique. Cependant, il est recommandé pour qui en a les moyens. Notons ici que les jours de sacrifice sont au nombre de trois, 11è,12è et 13è jour du mois lunaire Zoul Hidja correspondant au 16, 17 et 18 Mars 2000. Mais le 1er jour est préférable jusqu'à l'après-midi. Passé ce temps il est recommandé d'attendre le lendemain matin.
La bête du sacrifice
Pour ce sacrifice, les ovins sont préférables aux autres animaux. Par ordre de préférence:
- Les moutons ayant : un (1) an révolu ou au moins 8 mois
- Les caprins (chèvres) : un (1) an révolu
- Les bovins (boeufs) : deux (2) ans révolus
- Les chameaux : quatre (4) années révolues.
Par ailleurs, la bête à sacrifier doit être en bon état de santé : éviter la borgne, la boiteuse, l'amputée de cornes ou d'oreilles, la bête malade ou très maigre.
Notons enfin que, le chef de famille peut sacrifier une bête pour lui et pour toute sa famille, même si elle est nombreuse.
Condition d'abattage des animaux
Pour être légal, l'acte d'abattre doit satisfaire aux cinq conditions suivantes :
1- La personne qui abat doit être musulman.
2- L'animal à abattre doit être mis face à la giblah.
Avant de l'égorger, le sacrificateur peut réciter "Bismillah, wal-lahou Akbar, Rabbanâ tagabal minâ" (au Nom de Dieu, Dieu est le plus grand, Seigneur accepte cela de nous). Notons qu'il n'y a pas d'inconvénient à ce qu'une femme égorge son animal de sacrifice;
3- Le boucher doit alors prononcer le nom d'Allah lorsqu'il abat l'animal.
4- Il doit couper la gorge de l'animal avec un instrument aigu fait de fer, tranchant.
5- L'animal doit bouger après avoir été abattu.
Les bénéficiaires de la viande de l'animal sacrifié.
Le fidèle doit répartir la viande en trois tas de la façon suivante:
1- Le premier tas sera destiné aux pauvres et aux nécessiteux. C'est leur droit. Et ce droit doit être le souci majeur du sacrificateur.
2- Le second tas, à ceux qui sont chers au sacrificateur.
3- Le troisième tas sera réservé à sa propre famille.
Notons donc, qu'il n'est pas islamique que celui qui égorge un animal se taille les pattes, le cou ou une partie quelconque de la viande comme droit. Soit il est rémunéré pour ce travail, soit il l'égorge gratuitement.
L'esprit du sacrifice
Les musulmans célèbrent cette fête pour les raisons suivantes:
- Primo : en signe de joie de la survivance d'Ismaïl à la rude épreuve.
- Secondo : Ibrahim (P.S.L) a osé" sacrifier son fils" pour l'amour de Dieu. A l'instar donc de ce sacrifice, les musulmans doivent s'encourager au sacrifice de soi et des biens possédés, sur le chemin de Dieu, le chemin de la lutte pour la promotion de l'Islam. En somme, offrir des sacrifices, c'est préparer les musulmans à accepter volontiers de dépenser de l'argent par amour de Dieu, en aidant les pauvres et les nécessiteux.
Les mérites du sacrifice
A propos de ces mérites, le prophète Mohammad (P.S.L.F) a dit : " l'homme n'accomplit pas une action plus agréable à Dieu le jour de l'Aïd que celle d'offrir un sacrifice. Le jour de la résurrection l'offrande viendra intacte avec cornes, sabots, poils et laine. Le sang qui en coule est estimé de Dieu avant même qu'il ne touche le sol. Soyez - en heureux".
Fête et divertissement
A la veille des fêtes aux bords des rues, on y assiste généralement à une série de mégaproductions hollywoodiennes, accompagnées souvent des boissons alcooliques qui coulent à grand flot. Après, s'en suit la course aux jupons". En effet, il n'est pas rare d'entendre le lendemain de la bouche des jeunes ce qui suit "hier nuit, on a fait feu", " hier c'était la Californie sans loi", etc. Toutes ces expressions pour qualifier cette nuit d'excès, de la fornication mieux de la perversion à grande échelle.
Là où le bât blesse, c'est que, nombreux sont ceux qui ne semblent pas s'affliger de cette situation car presque tout le monde trouve cela normale;
Il est temps que les parents jouent pleinement leur rôle de berger à qui il sera demandé des comptes le jour de la résurrection.
Enfin, notons que l'Islam permet le divertissement tant qu'il ne comporte pas d'immoralité, d'allusion à la luxure ou d'exhortation aux péchés □
Hamadi BARO