Article
Hadj 2017. Contingent privé : ce qui attend les 295 pèlerins bloqués à Abidjan
- Title
- Hadj 2017. Contingent privé : ce qui attend les 295 pèlerins bloqués à Abidjan
- Type
- Article de presse
- Creator
- F. T.
- Publisher
-
Le Patriote
- Date
- August 27, 2017
- DescriptionAI
- 295 pèlerins inscrits auprès d'agences privées (Meridian Hadj, Oumar, EIPMC Voyage) sont bloqués à Abidjan et ne peuvent pas effectuer le Hadj 2017, en raison de problèmes de quotas, du nouveau système de visa électronique saoudien et de difficultés avec le transporteur. Une réunion, organisée par le Directeur général des Cultes, a proposé aux pèlerins un remboursement intégral ou une inscription prioritaire pour le contingent étatique du Hadj 2018. Cependant, les pèlerins, très mécontents et méfiants envers les agences, exigent une date de départ plutôt qu'un simple remboursement, tandis que l'État promet son soutien.
- number of pages
- 1
- Language
- Français
- Contributor
-
Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0007273
- content
-
HADJ 2017 / CONTINGENT PRIVÉ
Ce qui attend les 295 pèlerins bloqués à Abidjan
Remboursement intégral du montant souscrit ou inscription en priorité sur la liste du contingent étatique pour l'édition 2018 du Hadj. Voici les propositions faites aux 295 pèlerins inscrits à Meridian Hadj, Oumar, et EIPMC Voyage, au cas où ceux-ci n'embarquent pas pour la ville sainte de la Mecque en vue d'effectuer le 5ème pilier de l'Islam, le Hadj. C'était, hier, à l'occasion d'une rencontre à l'initiative du directeur général des Cultes, Messamba Bamba, dans la salle de conférence de la Direction générale des Cultes (DGC), entre ces pèlerins et les deux agences de voyages concernées. Cette rencontre, avouons-le, s'est terminée en queue de poisson, car les pèlerins ont eu du mal à accepter la réalité. Les responsables des deux agences de voyage privées ont été évacués par les forces de l'ordre présentes. Pourquoi en est-on arrivé là ? Suite aux manifestations des candidats au Hadj inscrits dans ces deux organisations privées, sur le boulevard Giscard d'Estaing au niveau du parc des sports de Treichville (carrefour Nokia), le directeur général des Cultes s'est aussitôt rendu sur les lieux. Objectif : entendre les futurs pèlerins et les inviter à la raison en libérant la voie publique. Face à la foule qui se faisait de plus en plus menaçante, Messamba Bamba, avec l'appui de la police nationale, a réussi à convaincre les futurs pèlerins et leurs parents à se rendre à la Direction des Cultes pour une séance d'échanges de sorte à éclaircir la situation et concilier les positions. Quelques minutes après leur arrivée à la DGC, les responsables des organisations privées sont arrivés à bord d'une voiture blanche de type 4x4, accompagnés d'un commissaire de la police économique et de quelques éléments de cette unité. Après un débriefing entre le Dg des Cultes, la police et les responsables desdites agences privées de voyage, direction la salle de conférence où les attendaient patiemment mais remontés les candidats au Hadj et leurs parents.
Ibn Fany, responsable de Meridian Hadj et Oumra, a d'entrée présenté les excuses de son organisation pour la douleur et les souffrances subies par leurs "clients". « Nous utilisons toutes les cartes en main afin de vous satisfaire. Nous ferons en sorte que les dates fixées soient respectées », a-t-il laissé entendre, non sans admettre qu'à l'impossible nul n'est tenu. « Si la situation ne s'améliore pas, nous allons vous rembourser intégralement. Votre argent ne sera pas utilisé à d'autres fins », promet-il. Même son de cloche chez Bamba Souleymane, responsable d'EIMPC Voyages, qui a rassuré sur le processus de remboursement. Pour M. Doumbia, porte-parole des pèlerins, le remboursement ne peut compenser les pertes psychologiques subies par les pèlerins. « Nous sommes venus, M. le Directeur général des Cultes, nous agenouiller à vos pieds afin que ces organisateurs puissent être clairs quant à la date de notre départ », a-t-il indiqué dans un tonnerre d'applaudissements. Diomandé Zoumana, membre de la coalition des parents des pèlerins, n'a pas lésiné sur les mots pour exprimer la désolation des candidats-pèlerins et de leurs parents. La méfiance s'est installée. Le mal est profond. Le désespoir est grand. « Nous ne faisons plus confiance à ces organisations. Personne n'a envie de retourner dans sa famille sans avoir fait le Hadj. Tout ce qu'ils diront ne nous rassurera pas. Nous voulons juste savoir la date du départ », a-t-il confié d'une voix amère.
À son tour, Messamba Bamba a livré un message d'apaisement, non sans souligner que l'État sera aux côtés des candidats au Hadj. « L'État ne vous laissera pas tomber. Si malgré tous les efforts de ces organisations privées, vous n'avez pas pu effectuer le Hadj cette année, rassurez-vous, vous serez intégralement remboursés. Pour ceux qui souhaitent faire partie des pèlerins de l'édition 2018, je vous rassure que nous allons plaider auprès des autorités compétentes afin que vous soyez inscrits en premier dans le contingent des pèlerins ivoiriens au compte de l'État », a rassuré le directeur général des Cultes, qui n'a pas manqué de mots et d'occasions pour compatir à la douleur des candidats-pèlerins ainsi que de leurs familles. « C'est certes difficile, mais c'est la volonté de Dieu. » Pour cette année, ce sont 14 organisations privées qui ont été agréées par l'État de Côte d'Ivoire, contrairement à l'année dernière (17), pour un quota de 1620 pèlerins sur un total de 5800 personnes.
Selon certaines sources, ces pèlerins n'ont pu embarquer parce que les agences de voyages concernées auraient dépassé leur quota. Pour obtenir le visa pour les pèlerins, ces agences de voyages sont obligées de solliciter des agences privées dans d'autres pays. Alors que cette année, les autorités saoudiennes ont mis en place le système du Hadj électronique. C'est-à-dire que chaque pays dispose d'un code de sorte que personne ne peut effectuer le Hadj en dehors de son pays d'origine. Raison pour laquelle ces 295 pèlerins n'ont pu, à ce jour, obtenir de visa. À cela s'ajoute les difficultés rencontrées avec le transporteur aérien qui, vraisemblablement, n'a pu honorer sa part de contrat. En tout état de cause, les prochains jours nous situeront sur les causes profondes du blocage de ces fidèles musulmans sur les bords de la lagune Ebrié.