Article
Caravane du pardon : l'abbé Jean Sinsin veut que les rebelles demandent pardon publiquement
- Title
- Caravane du pardon : l'abbé Jean Sinsin veut que les rebelles demandent pardon publiquement
- Type
- Article de presse
- Creator
- Glodé Francelin
- Publisher
-
Le Patriote
- Date
- April 14, 2003
- DescriptionAI
- La "Caravane du pardon" a été lancée par les chrétiens catholiques de Côte d'Ivoire pour promouvoir la paix. L'Abbé Jean Sinsin a souligné l'importance du pardon divin et a spécifiquement appelé les rebelles ("Forces nouvelles") à demander publiquement pardon pour leurs fautes et les vies détruites. Il a insisté sur la nécessité de cette reconnaissance publique et de la réconciliation entre toutes les parties (ethniques, politiques, militaires) pour prévenir de nouvelles guerres.
- pages
- 10
- number of pages
- 1
- Subject
- Bernard Agré
- Jésus
- Forces Nouvelles
- Catholiques
- Pardon
- Paix
- Guerre
- Réconciliation
- Xénophobie
- Politique
- Christianisme
- Language
- Français
- Contributor
-
Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0007167
- content
-
Caravane du pardon
L'ABBÉ JEAN SINSIN VEUT QUE LES REBELLES DEMANDENT PARDON PUBLIQUEMENT
Glodé Francelin
Les chrétiens catholiques de Côte d'Ivoire ont lancé avant-hier à la Cathédrale Saint Paul du Plateau la Caravane du pardon en vue du retour de la paix dans notre pays. Cette cérémonie a été marquée par une conférence animée par le Père Jean Sinsin, enseignant à l'Université catholique de l'Afrique de l'Ouest (UCAO), et une messe dite par Monseigneur Joseph Ako, évêque auxiliaire d'Abidjan. Au cours de sa conférence, fort appréciée par les fidèles catholiques, avec à leur côté le Cardinal Bernard Agré qui était de passage, l'Abbé Sinsin a rappelé les affres de la guerre en Côte d'Ivoire et a ensuite mis un accent particulier sur le sens du pardon.
« Un pardon divin afin de retrouver la paix. Est-il possible de nous regarder en face, de nous donner la main ? Est-il possible de nous pardonner ? », s'est interrogé l'Abbé Sinsin avant de répondre : « Pour retrouver la paix, il faut entrer dans le pardon de Dieu. » Ce pardon est celui prôné par Jésus-Christ durant toute sa vie et même sur la croix où il a demandé à Dieu de pardonner à ses bourreaux. L'Abbé Sinsin veut que l'on entre dans la logique du pardon, gage du salut de notre pays.
À ce niveau, il faut, selon lui, s'éloigner de la tentation de la xénophobie, de la terreur de ceux qui indiquent les mains des policiers, des gendarmes, des militaires aux malfaiteurs. Au niveau social, l'Abbé Jean Sinsin prône la vente, car le pardon est possible, dit-il, par la vente des actes, par la reconnaissance publique des torts causés et de leurs auteurs. Toute chose qui, de son avis, va se faire avec la cessation des hostilités et des destructions massives. Pour cette attitude, il demande la réconciliation entre les ethnies.
Mieux, l'Abbé Sinsin souhaite que les belles rebaptisées « Forces nouvelles » demandent pardon. Non pour les autres, mais elles doivent demander pardon pour leurs fautes, pour les vies humaines qu'elles ont détruites. Il souhaite également la réconciliation entre toutes les forces politiques et entre les militaires.
Pour conclure son exposé, le Prêtre Jean Sinsin s'est interrogé : « Et si ce pardon ne venait ni des uns ni des autres, que faut-il faire ? » En guise de réponse à cette interrogation, il demande qu'il faut absolument le pardon pour détruire les germes d'une nouvelle guerre. Il faut ouvrir une fraternité nouvelle.
Le Cardinal Bernard Agré a, quant à lui, souhaité que les catholiques soient de véritables chrétiens, c'est-à-dire capables eux-mêmes de pardonner au cours de la caravane afin de résister aux injures et réussir leur mission. Mme Aka Anghui, qui a pris part à cette rencontre en tant que chrétienne catholique engagée, selon ses propres mots, a pris le contre-pied au mot pour demander aux Ivoiriens de se remettre en cause et de faire preuve de discernement. Aux catholiques, elle a demandé de ne pas être hypocrites puisque leur Église, qui accompagne toujours les paroles par des actes, ne l'est pas. Une messe a mis fin au lancement de la Caravane du pardon de l'Église catholique.
G.F.
