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Les dessous de l'organisation du pèlerinage à La Mecque : voici comment Boga Doudou veut exploiter les musulmans
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- Title
- Les dessous de l'organisation du pèlerinage à La Mecque : voici comment Boga Doudou veut exploiter les musulmans
- Creator
- Seydou Koné
- Publisher
- Le Patriote
- Date
- January 22, 2002
- Page(s)
- 1
- 4
- 5
- number of pages
- 3
- Subject
- Al Coran
- Comité National pour l'Organisation du Pèlerinage à la Mecque (CI)
- Hadj
- Association musulmane pour l'organisation du pèlerinage à la Mecque
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0007142
- extracted text
-
Koné Seydou
Enquête
L'axe Lakota-Abidjan-Djeddah
Sous Henri Konan Bédié, c'était Diaby Koweit. Avec Laurent Gbagbo, c'est Harissou Fofana. Les médias d'Etat font un gros plan sur ce syndicaliste de salon chaque fois qu'il parle de l'islam ou insulte des responsables musulmans. Pourtant, les autorités savent pertinemment qui sont les porte-parole de la communauté musulmane en Côte d'Ivoire. Caméras, micros et tapis rouge s'ouvrent et se déroulent devant Harissou qui bredouille pour la circonstance, quelques formules proches de l'arabe. Le chef de l'Eglise catholique, des ministres et même des présidents d'institution (pour ce qu'elles valent !) rehaussent de leur présence les manifestations organisées par lui, et le tour est joué : on peut traîner le nom de l'lslam dans la boue, ridiculiser les Musulmans, etc. Mais il ne s'agit pas de ridiculiser toute une communauté aux yeux de l'opinion publique nationale pour le plaisir de le faire. Les autorités le font dans le seul but d'en prendre le contrôle.
Sous la refondation, les déboires de la communauté musulmane de notre pays ont pour origine l'axe LakotaAbidjan-Djeddah et pour principal animateur le ministre Emile Boga Doudou. L'homme de la rue dirait que c'est une affaire de « séfon » parce que les pions du jeu sont tous originaires de la même ville, Lakota Boga Doudou, Harissou Fofana, Vazoumana Fofana, Lida Kouassi Moïse et M. Dosso, notre ambassadeur en Arabie Saoudite. L'organisation pilote porte le nom très spirituel d'Al Coran.
Jusqu'à présent, quatre organisations s'occupaient du pèlerinage à La Mecque. Ce nombre est passé à quatorze par la seule volonté de Boga
VOICI COMMENT BOGA DOUDOU
VEUT EXPLOITER LES MUSULMANS
Boga Doudou, ministre de l'Intérieur et de la décentralisation.
Doudou. A cet effet, l'arrêté n°155 du 8 janvier 2002 vient de modifier les dispositions de l'arrêté n°105 du 9 mars 1998. Par ailleurs, le Directeur de l'administration du territoire, Bamba Cheick Daniel, s'est vu retirer le dossier de l'organisation du pèlerinage de ses compétences. Selon les nouvelles dispositions, toute association peut organiser le pèlerinage à La Mecque si elle peut justifier de cinquante pèlerins. Sur le plan pratique, le ministre de la République conseille aux associations agréées la mise en place d'une équipe médicale comprenant un médecin, deux infirmières (forcément des femmes !), une sage-femme et un assistant. D'après ses calculs, cette équipe est capable de suivre des centaines de pèlerins à la fois à Médine, à La Mecque, à Djeddah, et tout le long du parcours, sachant que les pèlerins n'arrivent pas le même jour en Arabie Saoudite et qu'ils n'empruntent pas le même avion. Enfin, Boga Doudou oublie les ambulances et autres équipements de campagne qui suivent les pèlerins pendant tout le mois que dure
Depuis l'arrivée aux affaires des refondateurs dans des conditions calamiteuses, plus d'une dizaine de nouvelles associations Islamiqués ont vu le jour. Il ne s'agit pas d'un évell brutal de l'Islam en Côte 21/01/02). Voici donc l'axe mis on d'Ivoire, mais plutôt d'une stratégie pour-pomper, comme du pétrole sous d'autres cleux, l'argent du pèlerinage annuel des fidèles musulmans en terre sainte d'Arabie Saoudite. Aussitôt créées, ces pseudo-associations qui n'ont d'islamique que le nom, ont été agréées par le ministère de l'Intérieur et de la Décentralisation pour organiser le pèlerinage. En fait, ce ne sont ni plus ni moins que des petits commerces ouverts pour la traite que constitue le hadj » . Notre enquête.
reçu
le pèlerinage. Bref, tout se passe comme si c'était la première fois que des Ivoiriens allaient dans ce lieu saint. L'essentiel est de gagner l'argent, beaucoup d'argent sur les transactions. Et tant mieux si ça se passe en « famille « . En effet, nous apprenons de la bouche même de l'imam de Lakota, Vazoumana Fofana, ces révélations : "Effectivement, je suis un fervent militant du Front Populaire Ivoirien. Et ce, depuis sa création. (…) Je tiens aussi à ajouter que je sers d'intermédiaire entre le FPI et les Musulmans d'une part, entre le FPI et les transporteurs de Lakota d'autre part. (…) Les ministres Boga, Lida et mol sommes des amis d'enfance, et nos rapports sont restés les mêmes jusqu'à présent, c'est-à-dire qu'ils viennent me voir quand ils veulent, et vice-versa. (…) Pendant le pèlerinage 2001, nous, Musulmans de Lakota, nous avons
six billets d'avion grâce à lui. Pour le pèlerinage de cette année, il nous promet dix billets d'avion. » (L'investigateur N° 2 du mardi 15/01/02, page 2). La caution du pouvoir FPI aux élé-
Les dessous de l'organisation du pélerinage à La Mecque
Il faut rappeler qu'avant que cette terre ne porte le nom de Côte d'Ivoire, des hommes et des femmes se rendaient chaque année en pèlerinage en Arabie Saoudite. A l'indépendance, les premières organisations ont vu le jour, telles que l'Association pour l'organisation du pèlerinage à La Mecque (AMOP). Mais ce n'est qu'en 1993 qu'une véritable organisation verra le jour avec un conseil d'administration, un commissaire du gouvernement et des structures spécialisées pour l'encadrement, l'accueil, le transport, la restauration, le suivi médical et les démarches administratives. A peine at-il vu le jour, cependant, que le Comité national pour l'organisation du pèlerinage à La Mecque (CNOPM) est combattu… par le ministère de l'Intérieur. Des organisations sont créées à tour de bras et pistonnées pour entraver la bonne marche du CNOPM et des
autres structures existantes. Les pèlerins ivoiriens sont induits en erreur par les médias d'Etat, et lorsqu'ils confient leur argent aux aventuriers, soit ils sont « <oubliés » à l'aéroport d'Abidjan, soit ils sont abandonnés à l'aéroport de Djeddah.
Jusqu'à la création du CNOPM, le _ pèlerinage à La Mecque était géré par le Directeur de l'administration territoriale du ministère de l'Intérieur. Un compte dont il avait la signature avait été ouvert à la BCEAO, puis à la défunte BCCI. C'est sur ce compte que les pèlerins versaient leur contribution pour le loyer, le transport et les taxes saoudiennes ainsi que les pécules. La contribution du gouvernement y transitait également, étant entendu que l'Etat envoie en mission chaque année une équipe médicale et des agents des Renseignements généraux. Le pèlerinage s'étendant sur une trentaine de jours, et le nombre de pèlerins étant chaque année plus élevé, il s'agissait
ments perturbateurs de la communauté musulmane est donc évidente. Même le président, de l'Assemblée Nationale, Mamadou Koulibaly, l'a confirmé récemment : "Je reconnais avoir financé Al Coran, mais je l'ai fait également pour d'autres associations islamiques » (Le Front N° 213 du
place par nos experts en faux coups d'Etat pour faire fortune.
UNE AFFAIRE DE MILLIARDS !
Lorsque la période du pèlerinage à la Mecque arrive, les futurs pèlerins se manifestent partout en Côte d'Ivoire. L'accès aux organisations agréées n'étant pas aisé pour les candidats aux pèlerinage vivant à l'intérieur du pays, ce sont les démarcheurs qui vont les chercher. En bons commerçants, ils affirment maîtriser tous les contours du « Hadj » et promettent même des facilités à leurs clients. La plupart du temps, ils orientent leurs clients vers les structures existantes (CNOPM, FOI, CID-CI, CSI), qui leur paient une commission. Aujourd'hui, il faut environ deux millions de francs pour effectuer le pèlerinage à la Mecque et en ramener des souvenirs. Une bonne partie de cet argent va
donc de brasser des milliards de francs sur une courte période de temps. C'est donc cette manne perdue en 1993 que Boga Doudou veut récupérer. Sous le régime du compte unique, l'administration ivoirienne avait accordé un quasi monopole à un hôtelier saoudien du nom de Bourhane. En terre sainte, la famille Bourhane était donc connue comme les « logeurs des ivoiriens … jusqu'en 1993. L'héritier Khaled bourhane a alors commencé à avoir des Compte unique à Abidjan et problèmes avec le CNOPM qui lui avait soumis un cahier de charge. En fait, monopole à La Mecque I selon le CNI, depuis trente ans, les Ivoiriens payalent souvent deux fois plus cher le loyer par rapport aux pèlerins des autres pays. En contrepartie de ce monopole, Bourhane se montrait généreux envers qui de droit. Par la « faute « < donc du CNI, cette idylle a pris fin et nos pèlerins se sont trouvés un autre logeur. Le récent séjour saoudien de Harissou permettra donc à Bourhane Khaled de faire son come back. Avec la bénédiction de l'axe LakotaAbidjan-Djeddah, Bourhane cherchera à s'imposer aux autorités de son pays comme le représentant des ivoiriens. C'est ainsi que, lorsque le représentant du CNI est allé payer les 10 % sur le transport exigés par les autorités saoudiennes le mercredi 16 janvier demier, les bureaucrates refusèrent dans un premier temps de prendre son argent. Il a fallu que l'imam Koudouss intervienne en personne pour faire échouer l'amaque. Mais la machine était déjà en marche. A Abidjan, la défunte Union Culturelle Islamique de Touré Younouss est ressuscitée pour vider une agence du CNOPM de ses locaux à la mosquée Hadja Tenin d'Abobo, et Bourhane débarque à Abidjan pour ouvrir l'agence Khaled Voyage. l'administration comme soutien logistique et diplomatique
une autre à l'Etat ivoirien et une chez les compagnies aériennes, troisième partie au pays d'accueil. Il s'agit donc d'une affaire de milliards.
Michel Ipaud Lago, l'un des barons du PDCI, est de ceux qui en ont beaucoup bénéficié. Directeur de l'administration territoriale pendant très longtemps, il aurait donc géré le fameux compte, le "guichet unique" du ministère de l'Intérieur. Une véritable mine d'or. Aujourd'hui retiré, on lui attribue plusieurs immeubles et autres centres commerciaux notamment à Abidjan. Une chose est sûre. Boga Doudou veut la poule aux œufs d'or. Pour se construire aussi une fortune.
Cette année, la Côte d'Ivoire compte envoyer trois mille cinq cents pèlerins à La Mecque. Ils paieront chacun entre 1500000 F et 2000000 F CFA sinon plus, chacun y allant selon ses moyens. Cet argent est versé sur un compte géré par l'organisateur qui s'occupe alors des billets d'avion et de tout le nécessaire. Cela fait au bas mot sept milliards de francs à gérer, par ces
K. S.
temps de vache maigre. De quoi mettre en place un axe Lakota-Abidjan-Djédda, pour travailler avec des hommes de confiance. A Lakota, le frère de Harissou, Vazoumana Fofana dit Pélé regroupe quelques nécessiteux. Boga Doudou leur offre dix des cinquante billets offerts par le gouvernement. La logistique est assurée du côté de Djeddah, en Arabie Saoudite, par l'ambassadeur Dosso qui foumit tous les tuyaux au réseau. C'est ainsi que, alors que la réunion sur les nouvelles conditions fixées par les autorités saoudiennes s'est tenue en septembre, ce n'est que le 16 janvier dernier que le ministère des Affaires étrangères en a transmis les conclusions au président du Conseil national islamique (CNI). Le demier délai pour se mettre en règle était fixé au lendemain 17 janvier 2002…
Emile Boga Doudou se sert donc de l'Administration pour s'enrichir avec l'argent du pèlerinage. C'est ce qui explique son refus obstiné d'améliorer les structures existantes comme l'aurait fait, normalement, tout nouveau titulaire du département de l'Intérieur. La Côte d'Ivoire a déjà une longue expérience dans l'organisation du pèlerinage. Même s'il ne doit pas y avoir une structure unique pour organiser le « Hadj » , le ministère de l'Intérieur devrait veiller à n'accorder l'accréditation qu'aux structures offrant un certain nombre de garanties afin de ne pas donner de notre pays une mauvaise image à l'extérieur. Dans la même veine, une organisation qui se livre à
PELERINS, COMMENT ÉCHAPPER AUX ESCROCS
Lorsque le pèlerin ivoirien arrive en terre sainte, s'il n'est pas abandonné sur le tarmac, il découvre avec stupeur que le démarcheur qui l'accompagne ne maîtrise pas un grand nombre de choses. Quand le logement ne demeure pas introuvable, sa qualité laisse à désirer. Que dire de l'encadrement religieux ou de l'aide dans l'accomplissement des formalités douanières ? En fait, il en va des démarcheurs véreux comme des organisations qui s'improvisent organisatrices de pèlerinage. Pour reconnaître une publicité mensongère, par exemple, il faut écarter ceux qui promettent des repas gratuits à la station d'Arafat. En effet, à cause des risques d'incendie si tout le monde se met à faire la cuisine sous sa tente, les logeurs y offrent gracieusement le repas à leurs clients. Que faire alors ?
Les musulmans étant organisés dans notre pays, le candidat au pèlerinage devrait approcher son Imam, où l'Imam central de la cité où il réside. Celui-ci le conseillera. Quoi qu'il en soit, les organisateurs qui font leurs preuves depuis des années sont connus de tous. Le futur pèlerin peut aussi se renseigner sur la moralité des responsables de l'organisation vers laquelle son démarcheur le
conduit. Il peut également se renseigner sur la liste des encadreurs
qui vont le suivre sur le plan religieux et sur le plan médical. Les prix affichés étant souvent trompeurs, il faut fuir la tendance qui consiste à aller automatiquement vers le moins cher.
Le nombre de pèlerins qui seront logés par chambre, la distance de la mosquée centrale de La Mecque par rapport à l'hôtel et la capacité des encadreurs à s'occuper des malades et à retrouver ceux qui se perdent, doivent, enfin, être au centre des interrogations. En tout état de cause, l'organisation du pèlerinage est un acte complexe. Autant la résistance physique que l'endurance psychoà rude logique sont mises à épreuve. Mais les choses sont encore plus compliquées lorsque l'Etat en ajoute volontairement au désordre. Lorsque la politique et l'appåt du gain facile restent à la porte de la mosquée, les croyants se concentrent pour accomplir un devoir religieux dans la ferveur et la piété. C'est ce qui se passe avec les autres confessions religieuses, notamment chez les Catholiques.
Les pèlerinages à Rome ou à Lourdes se sont toujours déroulés sans histoire parce que le gouvernement sait rester à sa place. Mais dès qu'il s'agit de l'Islam, l'administration tombe en transe. Vivement que les choses changent.
de l'escroquerie ou à des malversations doit être sanctionnée. Ces dernières années, notre pays a mauvaise presse en Arabie Saoudite du fait des truands qui se sont servis du sceau officiel pour commettre des actes de banditisme en terre sainte. Même sils sont recherchés par la police saoudienne, ils n'ont jamais été inquiétés ici.
Plutôt que de chercher à gérer le pèlerinage de bout en bout, le gouvernement doit envoyer une équipe de techniciens pour encadrer les pèlerins : personnel médical, administratif, policiers, etc. Comme cela a toujours été le cas, cela se fait aux frais de l'Etat. Par contre, oublier l'aspect religieux, spirituel, et gérer le pèlerinage comme une affaire commerciale ne peut que frustrer les fidèles. Partout ailleurs, dans le monde, que ce soit dans les autres pays africains, en Asie, en Europe ou en Amérique, ce sont les organisations religieuses elles-mêmes qui sont les maillons de la chaîne. Les autorités n'interviennent que pour apporter un soutien logistique et diplomatique. A titre d'exemple, le Sénégal met à la disposition de ses pèlerins une trentaine de médecins dont au moins cinq agrégés d'université, ainsi qu'une quantité d'ambulances et de véhicules tout terrain pour la liaison, tous flanqués du drapeau national. En ce qui nous concerne, nous refusons d'avancer.
K. S.
K. S.
5-Restaurations (1 mois) : 6-Encadrement :
7-Logement :
8-Transport urbain :
9-Taxes saoudiennes : 10-Mouton :
11-Divers (cadeaux à ramener au pays) Total approximatif
Les dessous de l'organisation du pélerinage à La Mecque **
Le prix du pèlerinage cette année
Voici une estimation sur la base des 3500 pèlerins attendus par notre ambassadeur en Arabie Saoudite, 1 Transport aérien : 2-Passeport (Intérieur) : 3-Vaccinations (santé) : 4-Photos :
L'enjeu : la gestion de ces milliards de francs
5000 x 3500
23500 x 35001 500 x 3500
75000 x 3500
700000 x 3500
200000 x 3500125000 x 3500700000 x 3500
92000 x 3500125000 x 3500
200000 x 3500
=
=
=
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2450000000
2450000000
322000000
437. 500000
262500000
700000000
7384500000
700000000437500000
17500000
82250000
5250000