Article
Fête de Ramadan. Les Imams aux hommes politiques : "Il faut rénoncer à cette politique de l'exclusion"
- Title
- Fête de Ramadan. Les Imams aux hommes politiques : "Il faut rénoncer à cette politique de l'exclusion"
- Type
- Article de presse
- Publisher
-
Le Patriote
- Date
- December 17, 2001
- DescriptionAI
- Ce texte est un message des Imams de Côte d'Ivoire (COSIM) prononcé lors de la fête de fin de Ramadan. Il exhorte les leaders politiques et tous les Ivoiriens à abandonner la politique d'exclusion au profit de la réconciliation, du dialogue et de la solidarité. Le COSIM y appelle à la construction d'une Côte d'Ivoire de paix et de prospérité, fondée sur la tolérance et le respect mutuel, et salue également la solidarité interconfessionnelle.
- pages
- 1
- 4
- number of pages
- 2
- Subject
-
Conseil Supérieur des Imams, des Mosquées et des Affaires islamiques
- Alassane Ouattara
- Aboubacar Fofana
- Ediémou Blin Jacob
- Forum des confessions religieuses
- Ramadan
- Réconciliation
- Politique
- Unité
- Jeûne
- Paix
- Spatial Coverage
-
Côte d'Ivoire
- Language
- Français
- Contributor
-
Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0007131
- content
-
FÊTE DE FIN DE RAMADAN
Les Imams
Aux hommes politiques : "IL EST TEMPS QUE NOUS RENONCIONS À L'EXCLUSION" P.4 Alassane Ouattara
A prié à la Riviera
L'IMAM ABOUBACAR FOFANA
Fête de Ramadan
Les Imams aux hommes politiques
IL FAUT RENONCER À CETTE POLITIQUE DE L'EXCLUSION
«O hommes ! Nous vous avons créés d'un mâle et d'une femelle, et nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entreconnaissiez. Le plus noble d'entre vous, auprès d'Allah, est le plus pieux. Allah est certes Omniscient et Grand connaisseur».
À l'instar de leurs coreligionnaires du monde entier, les musulmans et les musulmanes ivoiriens fêtent, dans l'allégresse, la gratitude et l'espérance, la fin de l'épreuve acceptée et revendiquée que représente le mois béni du Ramadan. Nous rendons grâce à Allah le Très-Miséricordieux qui nous a permis de nous acquitter de ce devoir et d'avoir pu commémorer la Nuit du Destin dans des conditions satisfaisantes. Nous le prions d'agréer ce jeûne et d'exaucer les prières qui l'ont accompagné. Cette année, la période d'abstinence, de solidarité, de pardon et de repentance a coïncidé avec le déroulement du Forum pour la réconciliation nationale. Nous y voyons un signe évident d'espoir pour l'avenir de notre pays. Mais ce signe ne se transformera en réalité visible que par l'engagement des habitants de ce pays dans des actions de dépassement, de tolérance, de respect de l'autre.
La paix n'est pas une donnée immédiate. Elle se construit dans la patience, dans la justice, dans «une commune volonté de vie commune». Les Imams de Côte d'Ivoire se félicitent de la tenue du forum pour la réconciliation, qui a été une occasion pour les Ivoiriens de s'interpeller, de se libérer de leurs préoccupations, de leurs frustrations, et même pour certains, de leur haine.
Le Conseil supérieur des Imams (COSIM), comme il l'a toujours fait, invite tous nos compatriotes, quels que soient leur bord politique ou leur appartenance ethnique ou religieuse, à rechercher par le dialogue et la concertation les solutions les meilleures aux conflits de tous ordres lorsqu'ils viennent à éclater. À cet égard, la responsabilité des leaders politiques se situe à un haut degré. Puisse Allah les guider dans la voie de la sagesse pour la prospérité de notre pays. Il est temps que nous renoncions à cette politique de l'exclusion pour privilégier celle de la compréhension et de la solidarité. La Côte d'Ivoire n'est grande que généreuse et fraternelle.
Les Imams de Côte d'Ivoire, dans l'unité retrouvée, tiennent à féliciter et à encourager toutes les personnes, célèbres ou anonymes, ivoiriennes ou étrangères, qui contribuent à l'ombre ou au grand jour, à l'édification d'une Côte d'Ivoire de paix et de prospérité.
Le COSIM voudrait enfin saisir l'occasion de cette fête de fin de Ramadan pour dire toute sa gratitude au Senior évangéliste Ediémou Jacob et au forum des confessions religieuses qu'il représente, pour leurs vœux fraternels adressés à tous les Musulmans. C'est un geste qui va dans le sens de l'ouverture et du respect de l'autre ; il ne peut, du reste, en être autrement dans une Côte d'Ivoire multiethnique et multiconfessionnelle. Nous invitons tous nos frères et sœurs à briser le mur de méfiance érigé par des politiciens et des personnes mal intentionnées qui, malheureusement, croient détenir la vérité. Allah seul est et détient la vérité. «Au-delà de la vérité qu'y a-t-il donc sinon l'égarement ?» (Sourate 10 ; Verset 32)
Faisons ce qui dépend de nous et élevons nos prières ardentes vers Allah afin qu'il continue de nous gratifier de sa miséricorde infinie. Rendons-lui grâce pour ce qu'il a fait. Rendons-lui grâce pour ce qu'il fera. Et retenons la promesse du Coran : «Et nous avons certes écrit dans la Zabûr, après l'avoir mentionné (dans le livre céleste), que la terre sera héritée par mes bons serviteurs». Bonne fête à toutes et à tous. Wassalam aléikoum.
Le Grand Cheikh des Imams
Porte-parole du COSIM
El Hadj Anzouamana Konaté
El Hadj Fofana Aboubacar