Article
Après l'article accusateur du journal "The Time : le gouvernement rattrapé par le mensonge
- Title
- Après l'article accusateur du journal "The Time : le gouvernement rattrapé par le mensonge
- Type
- Article de presse
- Creator
- Edgar Kouassi
- Publisher
-
Le Patriote
- Date
- September 21, 2001
- DescriptionAI
- Suite à un article du journal « The Time » accusant la Côte d'Ivoire d'abriter un réseau terroriste lié à Ben Laden, le gouvernement ivoirien a fermement démenti ces allégations. L'auteur dénonce cette réaction comme révélatrice de l'incohérence du régime Gbagbo, soulignant que ses ministres, notamment Boga Doudou et Lida Kouassi, ont eux-mêmes souvent prétendu découvrir des caches d'armes et des camps d'entraînement terroristes sur le territoire pour diaboliser l'opposition. Le texte conclut que le gouvernement est rattrapé par ses propres mensonges, contraint de nier publiquement ce qu'il a longtemps inventé pour des raisons politiques internes, face à la menace de représailles américaines.
- pages
- 3
- number of pages
- 1
- Subject
- Terrorisme
- Émile Boga Doudou
- Alassane Ouattara
- Laurent Gbagbo
- Rassemblement des républicains de Côte d'Ivoire
- Gouvernement
- Politique
- Conflit
- Médias
- Sécurité
- Language
- Français
- Contributor
-
Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0007115
- content
-
Après l'article accusateur du journal « The Time »
LE GOUVERNEMENT RATTRAPÉ PAR LE MENSONGE
Edgar Kouassi
« Le gouvernement tient à informer solennellement la communauté nationale et internationale que la Côte d'Ivoire n'abrite aucun camp d'entraînement de terroristes sur son territoire, encore moins de terroristes du réseau Ben Laden, et dément sans équivoque toute implication lointaine ou proche de la Côte d'Ivoire dans la tragédie qui a frappé les États-Unis d'Amérique. » À lui seul, le ton d'une rare fermeté emprunté dans ce communiqué par Emile Boga Doudou, le ministre de l'Intérieur et de la Décentralisation, trahit une évidente fébrilité, ouvre un éventail d'interprétations qui auraient pu mettre mal à l'aise le régime ivoirien face à la question de la vague d'attentats qui a récemment ébranlé l'Amérique.
Mais le véritable problème que pose le communiqué du gouvernement, qui répondait ainsi à un organe de presse britannique, « The Time », qui relevait dans son édition du 17 septembre dernier la présence en Côte d'Ivoire d'une ramification du réseau Ben Laden, est ailleurs. Il est dans le manque de sérieux flagrant et cette sorte de « crabisme » qui caractérise désormais le régime Gbagbo. Lequel ne dit et ne se dédit qu'en fonction des situations (ou plutôt des interlocuteurs qui se présentent à lui). C'est à cette « logique du crabe » que répond la très prompte réaction de Boga Doudou à l'accusation de « The Time ».
Qui ne sait sinon que le ministre Boga et son compère Lida Kouassi sont passés maîtres, au sein du régime Gbagbo, dans la « découverte » en tous lieux et en tous temps de caches d'armes, de réseaux d'assaillants et autres camps d'entraînement sur le territoire ivoirien, de préférence dans la région Nord du pays. C'est le ministre de l'Intérieur qui disait que ses réseaux de renseignements lui avaient signalé la présence d'un camp d'entraînement dans la forêt sacrée de Boundiali où une milice s'activerait pour attaquer la République. Tous les adversaires de la vie nationale savent comment la résidence d'Aly Coulibaly dans son village à Nieméné avait été ceinturée récemment par une escouade de gendarmes à la recherche d'armes de guerre. Ce sont les ministres Boga et Lida qui ont évoqué, pendant les événements du 7 au 8 janvier, le « quadrilatère » Kong-Ferké-Katiola-Bouaké, comme une zone occupée par des assaillants « fortement armés ». Personne n'ignore en Côte d'Ivoire que ces deux « frères dida » de Gbagbo ont toujours été hantés par la présence sur le territoire ivoirien de forces occultes armées, prêtes à attaquer. Bien sûr, du moment qu'il s'est toujours agi d'imputer ces faits et gestes à « l'ennemi intime », le RDR et son président Alassane Ouattara, ils en ont entièrement assumé la responsabilité. Boga Doudou s'est maintes fois glorifié sur les antennes de notre télévision de l'efficacité de ses services qui seraient à pied d'œuvre pour « démanteler » les réseaux des « ennemis de la République ». Aujourd'hui, que ce monsieur se dégonfle aussi piteusement devant un simple et lointain article de presse qu'il a lui-même certainement contribué à susciter en brandissant de façon intempestive le spectre de réseaux armés en Côte d'Ivoire, n'est que l'expression de la crapulerie d'un régime qui a choisi de régner dans le mensonge. Ce régime sait très bien, et l'a clairement entendu de la bouche du président Bush, que les États-Unis ne châtieraient pas seulement l'auteur présumé de l'attentat du 11 septembre, mais tous ses complices de près ou de loin.
Or, Laurent Gbagbo lui-même, et plus encore ses deux lunatiques ministres, savent très bien qu'il n'a jamais existé sur le territoire ivoirien toutes ces caches d'armes, ces réseaux d'assaillants et autres camps d'entraînement qu'ils ont toujours brandis, rien que pour diaboliser le RDR et son président. Quand la vérité rattrape le mensonge !
E.K.

